Un duo pour dominer le Tour: le Slovène Tadej Pogacar a enlevé la 17e étape, mercredi à l’altiport de Peyragudes, devant le Danois Jonas Vingegaard qui n’a rien cédé pour conserver son maillot jaune.

Vingegaard a franchi la ligne dans le sillage immédiat de Pogacar. Il n’a lâché que 4 secondes de bonification pour garder la quasi-intégralité de son avance, 2 min 18 sec, avant la dernière arrivée au sommet jeudi à Hautacam.

A l’arrivée, le Slovène et le Danois se sont montrés satisfaits. A raison, au vu de la tournure de la course qui s’est transformée comme prévue en duel. Le troisième, le Gallois Geraint Thomas, a perdu plus de deux minutes supplémentaires pour pointer désormais à 4 min 56 sec du maillot jaune.

" Je suis très heureux de cette victoire, je la voulais ", a apprécié Pogacar qui a dû s’allonger sur la chaussée d’arrivée après la violence de l’effort sur la rampe finale, à 16 % de pente.

Le double vainqueur en titre, affaibli par le forfait matinal de son coéquipier polonais Rafal Majka, a insisté sur le dévouement et l’efficacité de ses deux derniers appuis. Le rouleur danois Mikkel Bjerg s’est transformé en grimpeur dès la Hourquette d’Ancizan, la deuxième des quatre ascensions du jour. L’Américain Brandon McNulty a pris le relais dans Val Louron-Azet, grimpé à un rythme étouffant qui a provoqué des dégâts énormes.

McNulty, suivi par Pogacar et Vingegaard, a poursuivi l’effort jusqu’à… 300 mètres de la ligne. Juste avant, le Danois, sûr de lui, s’était autorisé de passer devant Pogacar sans paraître craindre d’être surpris par une attaque de son rival.

" Sur le qui-vive "

Les dés sont-ils jetés pour la victoire finale ? Pogacar a répondu par la négative: " Je suis optimiste. Demain (jeudi), c’est une journée encore plus dure. On essayera encore. "

A 23 ans, le Slovène a gagné pour la neuvième fois une étape du Tour, en trois participations. Pour la troisième fois depuis le départ après Longwy et la Planche des Belles Filles durant la première semaine.

Face à Pogacar, " il faut être constamment sur le qui-vive ", a reconnu Vingegaard, qui a dû parer à un premier démarrage de son adversaire au sommet de Val Louron-Azet, un test auquel le Danois a répondu sans ciller. " Je me suis battu jusqu’à l’arrivée. Je suis content de ce que j’ai fait ".

Derrière les deux premiers, les autres coureurs du classement général ont connu des fortunes diverses en cette journée ensoleillée mais moins chaude que les précédentes.

David Gaudu, puissamment aidé par son coéquipier Valentin Madouas transformé en bon samaritain, a grignoté une poignée de secondes pour se rapprocher à 4 secondes du Colombien Nairo Quintana (4e).

Autre gain, la remontée de Romain Bardet, qui a réagi au lendemain de ce qu’il a appelé " un jour-sans " dans l’étape de Foix. L’Auvergnat, parti à l’avant en vue du sommet du premier col (Aspin), a pris la 6e place de l’étape. Il est remonté de la 9e à la 6e place du classement.

Principal perdant du jour, le Britannique Adam Yates est arrivé à près de 9 minutes. Il a dévissé du 6e au 9e rang au terme d’une journée noire pour son équipe Ineos puisque le troisième homme, le Britannique Tom Pidcock, a rallié Peyragudes avec un retard de 22 min 06 sec.