Les médailles, la blessure, puis enfin le bout du tunnel? Solide en demi-finale du 400 m mercredi à Eugene (Oregon), le Sud-Africain Wayde Van Niekerk disputera pour la première fois depuis cinq ans une finale mondiale vendredi sur le tour de piste.

Au sommet de sa gloire, les Championnats du monde 2017 à Londres avaient consacré le Sud-Africain dans une ambiance extraordinaire avec un deuxième titre mondial sur 400 m et une médaille d’argent sur 200 m, un an après son exploit aux Jeux olympiques de Rio avec l’or et le record du monde (43 sec 03), qui tient toujours.

Alors que l’athlétisme mondial pensait tenir son nouvel astre au crépuscule de la carrière d’Usain Bolt, les ambitions du phénomène s’étaient rompues net en même temps que les ligaments croisés de son genou droit lors d’une partie de rugby en octobre 2017.

Revenu à la compétition sans briller seulement en 2020, Van Niekerk avait connu un début de saison 2021 encourageant avant d’être éliminé en demi-finale des derniers Jeux olympiques à Tokyo l’été dernier. Il avait rejoint en cours de saison le prestigieux groupe de l’Américain Lance Brauman en Floride, qui compte notamment le sprinteur Noah Lyles ou encore la championne olympique bahaméenne du 400 m Shaunae Miller-Uibo.

Sans affoler le chrono, il a terminé deuxième de sa demi-finale mercredi (44 sec 75), après un départ très rapide, de quoi se qualifier pour la finale vendredi. Alors qu’il n’avait disputé qu’un seul 400 m cette année avant les Mondiaux.

" C’est un challenge de disputer le 400 m sans avoir disputé autant de courses que j’aurais voulu cette saison. Mais j’ai réussi à m’en sortir de façon à rester à mon aise une bonne partie de la course ", a-t-il apprécié. " Désormais il faut que je récupère et que je me prépare pour la finale. J’apprends à chaque course. J’écoute mon corps. J’ai eu trois années difficiles, là je veux juste faire de mon mieux. J’ai besoin de franchir chaque étape si je veux être capable de titiller mon record. "

Avec le 5e temps des engagés, il aura fort à faire notamment face à l’Américain Michael Norman, meilleur temps des demies (44.30), et face au Grenadien Kirani James, triple médaillé olympique sur le tour de piste. Le champion olympique en titre, le Bahaméen Steven Gardiner, est absent à cause d’une blessure.

Le plongeon de Finot, " la chatte " de Robert

Attendue en finale du 3.000 m steeple après sa victoire en série, la Française Alice Finot a subi la loi des coureuses les plus rapides dès le début d’une course partie à toute vitesse.

Rapidement décrochée, la Franc-Comtoise exilée en Espagne a géré ses sept tours et demi avec obstacles pour terminer fort. Mais une erreur lui a coûté un spectaculaire soleil suivi d’un plongeon non désiré dans la dernière rivière, avant de couper la ligne à la 10e place en 9 min 21 sec 40, à quelques secondes de son record de France établi en séries (9:14.34).

" C’était une course de folie. C’est parti très fort, je m’y attendais même si j’espérais que ça soit tactique, ça m’aurait donné une chance. Ce n’était pas agréable parce que je me suis retrouvée toute seule. Je fais un gros effort aux 600 mètres, et sur la dernière rivière, j’essaie d’attaquer, mon pied dérape, je tape le tibia, je fais un soleil ", a-t-elle détaillé en zone mixte, cheveux mouillés et maquillage coulant sur la joue.

La Kazakhe Norah Jeruto a remporté le titre en 8 min 53 sec 02, 3e chrono le plus rapide de l’histoire, devant les Ethiopiennes Werkuha Getachew et Mekides Abebe.

Les Bleus ont réussi le deux sur deux en séries du 800 m hommes, avec les qualifications pour les demi-finales du finaliste olympique Gabriel Tual et du Toulousain Benjamin Robert, repêché in extremis au temps grâce à la disqualification d’un concurrent.

" C’est de la +chatte+ ", a-t-il lâché, après s’être présenté une première fois en zone mixte, livide, pensant être éliminé. " Je n’ai pas été bon et il va falloir montrer un autre état d’esprit demain (jeudi). Il va falloir profiter de cette chance. "