Ici Beyrouth se lance dans une enquête sur l’athlétisme libanais, qui passera au crible la situation de ce sport au Liban. Pour commencer, nous faisons un état des lieux sur la situation de la fédération de ce sport qui est confrontée à beaucoup de difficultés.
La Fédération libanaise d’athlétisme est une organisation sportive dont les membres ne sont pas rémunérés et travaillent donc en mode volontaires. Ces membres passionnés d’athlétisme réussissent à lentement développer ce sport au Liban, en dépit d’une absence d’accompagnement quasi-totale des secteurs public et privé. Franchir rapidement des caps pour l’athlétisme libanais devrait passer par l’activation de partenariats avec le secteur privé, tant l’État libanais semble aux abonnés absents (avant même la crise de 2019) quand il s’agit de financer le développement du sport.
La dernière réussite marquante de la fédération en place a été l’organisation en juillet des championnats d’Asie de l’Ouest des moins de 20 ans au Liban. Et cette fédération ne compte pas s’arrêter là. Dans un entretien avec Ici Beyrouth, le président de la Fédération libanaise d’athlétisme, Roland Saade, souligne que «nous avons l’ambition d’organiser une compétition rassemblant tous les pays arabes au Liban. Nous avons également l’ambition d’organiser un championnat d’Asie. Mais aujourd’hui, nous ne sommes pas encore prêts. Nous avons organisé une compétition avec une dizaine de pays. Nous pouvons aussi organiser une compétition avec 40 pays. Notre ambition est de passer d’un championnat d’Asie de l’Ouest à un championnat arabe, avant de penser à un championnat continental.»
Les dernières années de travail de la fédération ont été marquées, comme pour toute organisation libanaise, par les crises sanitaire et économique. Au sujet de cette période, Saade souligne que «dans l’ensemble, il y a eu des aspects négatifs et positifs de ces crises. Le côté négatif est qu’il y a eu des fermetures du pays qui ont éloigné les gens de la consommation d’athlétisme. Le côté positif est que l’absence de compétitions a entraîné ensuite de nombreuses pulvérisations de records à l’échelle internationale. À l’échelle libanaise, nous n’avons arrêté aucune compétition pendant ces années de crise. Nous avons continué à organiser les compétitions en respectant les règles sanitaires. Et nous avons également obtenu le feu vert de la fédération internationale pour organiser les compétitions sous certaines conditions, ce qui nous a permis de ne pas nous arrêter.» Dans un entretien avec Ici Beyrouth, Philippe Bejjani, responsable du comité technique de la fédération, souligne au sujet de la période de la crise sanitaire que «l’athlétisme a relativement bien survécu à cette phase en raison du fait que c’est un sport individuel. Malgré la pandémie de Covid, les athlètes ont pu continuer à s’entraîner seuls, sans souci de distanciation sociale».
Cette fédération se distingue d’autres fédérations par une certaine solidarité entre ces membres qui, bien qu’étant affiliés à des clubs d’athlétisme, sont moins confrontés à des conflits internes au sein de la fédération, comme c’est le cas par exemple de la Fédération libanaise de basket. À ce sujet, Saade souligne que «nous sommes à égale distance de tous les clubs et nous faisons passer l’intérêt général de l’athlétisme avant l’intérêt de notre propre club». Une fédération avec une équipe soudée et tirant dans le même sens est une condition nécessaire à la réussite du développement d’un sport (spécialement quand le chantier est aussi vaste), mais est bien sûr loin d’être suffisante face aux différentes difficultés, tant structurelles que conjoncturelles, qui se présentent. Et ces dernières ne manquent pas.
Un État libanais qui néglige le sport
L’athlétisme libanais souffre d’abord d’une absence totale de soutien financier de l’État libanais. Certes, le Liban est englué dans une crise politique et économique à laquelle s’est ajoutée, pendant deux ans, une crise sanitaire, mais le budget que l’État alloue au sport reste trop faible malgré ce contexte et dénote un manque de vision sur les externalités positives du sport sur la santé et l’éducation des citoyens, mais aussi les retombées positives du sport sur le Liban, en termes de notoriété et d’image internationale. Saade déplore ainsi que «nous ne recevons qu’une seule aide annuelle pour un seul joueur et qui s’élève à 450 dollars de la part du comité olympique libanais. Quant au ministère de la Jeunesse et des Sports, nous avions reçu il y a huit ou neuf ans une aide importante, mais cela fait depuis 2018 que nous ne recevons aucun financement».
La Fédération libanaise d’athlétisme est une organisation sportive dont les membres ne sont pas rémunérés et travaillent donc en mode volontaires. Ces membres passionnés d’athlétisme réussissent à lentement développer ce sport au Liban, en dépit d’une absence d’accompagnement quasi-totale des secteurs public et privé. Franchir rapidement des caps pour l’athlétisme libanais devrait passer par l’activation de partenariats avec le secteur privé, tant l’État libanais semble aux abonnés absents (avant même la crise de 2019) quand il s’agit de financer le développement du sport.
La dernière réussite marquante de la fédération en place a été l’organisation en juillet des championnats d’Asie de l’Ouest des moins de 20 ans au Liban. Et cette fédération ne compte pas s’arrêter là. Dans un entretien avec Ici Beyrouth, le président de la Fédération libanaise d’athlétisme, Roland Saade, souligne que «nous avons l’ambition d’organiser une compétition rassemblant tous les pays arabes au Liban. Nous avons également l’ambition d’organiser un championnat d’Asie. Mais aujourd’hui, nous ne sommes pas encore prêts. Nous avons organisé une compétition avec une dizaine de pays. Nous pouvons aussi organiser une compétition avec 40 pays. Notre ambition est de passer d’un championnat d’Asie de l’Ouest à un championnat arabe, avant de penser à un championnat continental.»
Les dernières années de travail de la fédération ont été marquées, comme pour toute organisation libanaise, par les crises sanitaire et économique. Au sujet de cette période, Saade souligne que «dans l’ensemble, il y a eu des aspects négatifs et positifs de ces crises. Le côté négatif est qu’il y a eu des fermetures du pays qui ont éloigné les gens de la consommation d’athlétisme. Le côté positif est que l’absence de compétitions a entraîné ensuite de nombreuses pulvérisations de records à l’échelle internationale. À l’échelle libanaise, nous n’avons arrêté aucune compétition pendant ces années de crise. Nous avons continué à organiser les compétitions en respectant les règles sanitaires. Et nous avons également obtenu le feu vert de la fédération internationale pour organiser les compétitions sous certaines conditions, ce qui nous a permis de ne pas nous arrêter.» Dans un entretien avec Ici Beyrouth, Philippe Bejjani, responsable du comité technique de la fédération, souligne au sujet de la période de la crise sanitaire que «l’athlétisme a relativement bien survécu à cette phase en raison du fait que c’est un sport individuel. Malgré la pandémie de Covid, les athlètes ont pu continuer à s’entraîner seuls, sans souci de distanciation sociale».
Cette fédération se distingue d’autres fédérations par une certaine solidarité entre ces membres qui, bien qu’étant affiliés à des clubs d’athlétisme, sont moins confrontés à des conflits internes au sein de la fédération, comme c’est le cas par exemple de la Fédération libanaise de basket. À ce sujet, Saade souligne que «nous sommes à égale distance de tous les clubs et nous faisons passer l’intérêt général de l’athlétisme avant l’intérêt de notre propre club». Une fédération avec une équipe soudée et tirant dans le même sens est une condition nécessaire à la réussite du développement d’un sport (spécialement quand le chantier est aussi vaste), mais est bien sûr loin d’être suffisante face aux différentes difficultés, tant structurelles que conjoncturelles, qui se présentent. Et ces dernières ne manquent pas.
Un État libanais qui néglige le sport
L’athlétisme libanais souffre d’abord d’une absence totale de soutien financier de l’État libanais. Certes, le Liban est englué dans une crise politique et économique à laquelle s’est ajoutée, pendant deux ans, une crise sanitaire, mais le budget que l’État alloue au sport reste trop faible malgré ce contexte et dénote un manque de vision sur les externalités positives du sport sur la santé et l’éducation des citoyens, mais aussi les retombées positives du sport sur le Liban, en termes de notoriété et d’image internationale. Saade déplore ainsi que «nous ne recevons qu’une seule aide annuelle pour un seul joueur et qui s’élève à 450 dollars de la part du comité olympique libanais. Quant au ministère de la Jeunesse et des Sports, nous avions reçu il y a huit ou neuf ans une aide importante, mais cela fait depuis 2018 que nous ne recevons aucun financement».
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