Pia-Maria el-Boueri, tout juste 24 ans, se retrouve parmi les femmes postulant au Formula Woman (FW). Elle met toutes les chances de son côté pour être parmi les participantes finales. Ici Beyrouth est allé à sa rencontre.

Pia-Maria el-Boueri, pouvez-vous vous présenter?

Je suis originaire du village de Bouar, charmant village de mon très cher pays le Liban. J’ai 24 ans et je détiens une licence en droit libanais de l’université Saint-Esprit de Kaslik, d’un master en droit du commerce international de Bristol et j’ai poursuivi des études supérieures à l’université BPP au Royaume-Uni. Je travaille actuellement dans le cabinet d’avocats Porter Dodson, situé à Dorchester, où je débute ma carrière d’avocate.

Par ailleurs, je suis la première participante de nationalité libanaise à Formula Woman.

D’où est venue votre passion pour le sport automobile?

Mon père était passionné par le sport automobile. Gamine, j’assistais avec mon frère les dimanches après-midi aux Grands Prix de Formule 1. J’avais 4 ans! C’était l’époque où Michael Schumacher enchaînait les victoires et remportait ses titres saison après saison. Mais c’est le pilote britannique Jenson Button qui a intensifié ma passion pour la Formule 1, surtout en remportant le titre en 2009.

S’intéresser à ce sport et s’y investir au Moyen-Orient n’est pas facile, surtout pour une jeune fille, et cela pour plusieurs raisons sur lesquelles il est inutile de revenir. Pour cela, le développement que j’ai voulu effectuer en ce qui concerne les sports automobile et les changements que je voulais faire au Liban s’avèrent minimes, voire inexistants vu les circonstances qui prévalent actuellement au pays du Cèdre.

Comment arrivez-vous à concilier votre temps entre votre formation d’avocate et votre hobby?

Mon emploi de temps est surchargé, avec un travail à plein temps, mais être passionnée, c’est trouver un moment pour soi afin d’exercer sa passion. Je consacre chaque jour un créneau horaire, après le travail, pour publier sur les réseaux sociaux les articles relatifs à la Formule 1, et surtout les articles concernant la Formula Woman dans le but d’influencer les femmes du Moyen-Orient passionnées de ce sport. J’ai eu l’immense opportunité de participer à une première journée en tant que participante à FW, sur le circuit de Donington, afin de m’entraîner pour la deuxième journée d’évaluation pendant le mois de novembre. De plus, je profite de mes week-ends pour m’entraîner personnellement sur les voitures de Karting sur les différents circuits qui se trouvent au Royaume-Uni.

Quelles sont vos prochaines échéances?

Le 24 novembre prochain aura lieu mon évaluation en tant que pilote de FW, pour laquelle je m’entraîne sans arrêt, d’autant plus que non seulement j’exerce ma passion, mais je représente le Liban avec une très grande fierté.

Tout au long de ce parcours en tant que candidate et participante à FW, prenant part à des formations en ligne et des entraînements sur piste, je travaillerai en étroite collaboration avec toute l’équipe FW pour créer et accroître la communauté relative à ce sport automobile et encourager les femmes du Moyen-Orient à poursuivre leurs ambitions. Ces dernières, pourront à leur tour réaliser leur rêve en participant à des entraînements relatifs au sport, voire avoir la chance de participer à des compétitions organisées par cette communauté.

Formula Woman est une force croissante qui n’arrête pas de s’étendre à tous les pays du monde qui s’y intéressent. FW augmente les efforts pour offrir aux femmes du Moyen-Orient les opportunités qu’elles méritent.

Participer à FW a d’abord été un rêve pour moi et une expérience qui a changé ma vie, et le fait d’avoir la chance de représenter le Liban dans une compétition internationale et espérer brandir le drapeau libanais sur le podium constitue pour moi l’exploit ultime et la plus grande des récompenses.

Un dernier mot aux lecteurs d’Ici Beyrouth?

Je voudrai dire à tous les lecteurs de ne jamais abandonner leurs rêves quels qu’ils soient. Rien n’est impossible et il n’est jamais trop tard pour décider de faire ce qu’on aime faire et s’y mettre. Je réalise personnellement mon rêve d’enfance à 24 ans, et je m’adresse à tout le monde, sans exception d’âge ou de sexe. Il est vrai que le Moyen-Orient offre moins d’opportunités dans le monde des sports automobiles, mais j’espère être le bon exemple pour vous, en vous rappelant que rien n’est irréalisable, surtout que la Formule 1 et Formula Woman gagnent du terrain dans nos pays. N’oubliez jamais que celui ou celle qui emprunte la route de la détermination arrive à réaliser ses rêves.

Enfin je voudrai remercier tous ceux et celles qui ont pris leur temps de lire cet entretien; du fond de mon cœur, et j’espère avoir pu vous influencer en vous racontant mon histoire.