Après la victoire des Bleus en demi-finale de la Coupe du monde contre le Maroc, environ 25 000 personnes se sont réunies sur les Champs-Élysées. En fin de soirée, la liesse à laisser place à des débordements, notamment de groupes d’extrême droite contre des supporteurs marocains. Ainsi, 167 personnes ont été interpellées. 

Quelque 25 000 personnes se sont rassemblées mercredi soir à Paris, sur les Champs-Élysées, à l’issue de la demi-finale du Mondial remportée par la France face au Maroc, a indiqué la préfecture de police de Paris.

Au total, dans l’agglomération parisienne, 167 personnes ont été interpellées dont 145 à Paris. Dans la capitale, 40 personnes proches de l’ultradroite ont été interpellées pour " groupement en vue de commettre des violences " et port d’armes prohibées.

Explosion de joie sur le Vieux-Port à Marseille après la victoire des Bleus (AFP)

 

La soirée a été endeuillée par le décès d’un adolescent de 14 ans à Montpellier, dans le sud de la France, percuté " par un chauffard ", selon la préfecture.

La victoire des Bleus contre le Maroc (2-0) en demi-finale du Mondial-2022 a par ailleurs réuni mercredi soir 20,69 millions de téléspectateurs sur la première chaîne, TF1, selon des données publiées jeudi.

Au total, plus de 66% des téléspectateurs en France ont suivi la rencontre entre l’équipe de France et les Lions de l’Atlas.

Il s’agit d’un record d’audience pour une Coupe du Monde depuis 2006, a précisé à l’AFP le groupe TF1.

Ce succès d’audience se rapproche, sans le dépasser, du record enregistré par M6 lors de la finale de l’Euro-2016 entre la France et le Portugal qui avait rassemblé 20,8 millions de téléspectateurs.

Le match en finale contre l’Argentine sera diffusé dimanche à 16 h (17 h, à Beyrouth).

" Ratonnades " de l’ultra-droite

Dans ce contexte, plusieurs élus de gauche ont dénoncé jeudi des " ratonnades " de l’ultra-droite lors des célébrations de la qualification des Bleus et demandé au ministre de l’Intérieur de " sanctionner " les responsables de ces incidents.

" Dites, Éric Zemmour et Jordan Bardella qui depuis trois jours annonçaient que ça allait dégénérer hier pour France-Maroc… Vous ne nous aviez pas dit que vous parliez de vos alliés identitaires de l’ultra-droite qui préparaient des ratonnades à l’ancienne… Des multirécidivistes en plus… ", a réagi sur Twitter la nouvelle patronne des Verts Marine Tondelier.

" On nous a signalé à plusieurs endroits ce qui pourrait s’apparenter à des ratonnades contre des supporters de l’équipe marocaine ", a déploré sur Public Sénat la cheffe du groupe LFI à l’Assemblée nationale Mathilde Panot, " très inquiète " de voir agir " en toute impunité " des " groupuscules d’extrême droite dans notre pays ".

" Des ratonnades dans plusieurs villes, des militants d’extrême-droite armés et qui voulaient en découdre aux Champs-Élysées. (Gérald) Darmanin doit s’attaquer rapidement et résolument aux groupes d’extrême-droite et sanctionner les violents. La sécurité nationale est en jeu. C’est urgent ! ", a demandé sur Twitter sa collègue députée LFI de Seine-Saint-Denis Nadège Abomangoli.

Quelques tensions aux alentours de minuit dans les rues près de l’avenue des Champs-Elysées à Paris, après la victoire de l’équipe de France 2-0 face au Maroc (AFP)

 

" Là où il y a eu des échauffourées, elles ont été parfois provoquées par des militants d’ultra-droite ", a dénoncé sur BFMTV et RMC le patron du PCF Fabien Roussel qui a " salué les forces de sécurité qui ont pu déjouer en amont " certaines menaces.

À Paris, selon une source policière, un groupe de 40 personnes proches de l’ultra-droite, qui s’apprêtaient à rejoindre les Champs-Élysées à Paris, a été interpellé lors d’un contrôle dans le XVIIe arrondissement, notamment pour " groupement en vue de commettre des violences " et port d’armes prohibées.

À Lyon, peu après la fin du match, " un groupe de jeunes d’extrême droite s’est rapproché des supporters rassemblés sur la place Bellecour. Il y a eu une rixe et la police est rapidement intervenue pour repousser le groupe et le poursuivre ", selon une source préfectorale, qui a fait état de six interpellations, dont deux parmi les militants du groupuscule d’extrême droite.

Mathilde Panot avait déjà lancé mardi " une alerte solennelle " après des " agressions " de " groupuscules d’extrême droite " contre des militants Insoumis, appelant le gouvernement à " prendre des mesures d’urgence ". " J’ai interpellé monsieur Darmanin, qui a dit qu’il prenait ça au sérieux, donc j’attends de voir ce qui va se passer ", a-t-elle indiqué jeudi.

Avec AFP