Avant d’être accusé de viols, Benjamin Mendy avait suivi une trajectoire brillante dans le football, couronnée par un titre de champion du monde en 2018 avec l’équipe de France, où il jouait le rôle de bon camarade à défaut d’en être l’un des joueurs-clé.

Son procès, à Chester, a révélé un homme de 28 ans adepte des grosses voitures, de la fête et des soirées où se pressaient les jolies femmes. Pour l’accusation, il s’agissait d’une façade glamour cachant un " prédateur " et " un violeur en série " qui abusait de victimes " vulnérables, terrifiées et isolées ", qu’il invitait dans sa luxueuse maison où elles se retrouvaient ensuite piégées.

Mais Mendy a toujours clamé son innocence et, vendredi, il a été déclaré non-coupable par un jury populaire de six viols et d’une agression sexuelle. Il sera toutefois rejugé pour un autre viol et une autre tentative de viol. La carrière du natif de Longjumeau, en région parisienne, avait pris l’allure d’un conte de fées, avec un contrat à long terme dans l’un des meilleurs clubs européens, Manchester City, un titre mondial avec l’équipe de France, mais aussi plusieurs trophées en Angleterre et un sacre surprise en Ligue 1 en 2017 avec l’AS Monaco et son partenaire monégasque Kylian Mbappé.

DJ et bon vivant

À cette époque, Mendy renvoie l’image du joyeux drille dans ses différentes équipes, du bon vivant toujours paré pour allumer ses enceintes portatives et jouer le rôle du DJ dans l’autobus ou les vestiaires, pour entamer une danse à la célébration du moindre but de ses coéquipiers ou multiplier les " stories " sur Instagram, lui l’hyperactif des réseaux sociaux.

Sur les terrains, c’est un arrière gauche puissant, porté vers l’attaque et dangereux dans la percussion, même s’il peine parfois à contrôler son poids et connaît quelques périodes de méforme physique, des négligences régulièrement relevées par ses entraîneurs. Les pépins physiques le rattrapent au début de la vingtaine, entre grave blessure au genou droit avant le Mondial-2018, opération du gauche quatre mois plus tard, puis encore un ménisque touché début 2019.

" Je ne désespère pas " qu’il " prenne davantage soin de son corps ", le pique d’ailleurs le sélectionneur Didier Deschamps en novembre 2019, lorsqu’il rappelle chez les Bleus celui à qui il n’avait octroyé qu’une quarantaine de minutes de jeu lors de l’épopée des Tricolores en Russie, en 2018, en tant que doublure de Lucas Hernandez.

Lamborghini sans permis

Quelques mois plus tôt, Mendy avait déjà été épinglé pour son comportement par son entraîneur à Manchester, Pep Guardiola, après une sortie en boîte de nuit révélée dans la presse locale. " Ils sont assez grands pour savoir ce qu’ils doivent faire, je ne suis pas son père. Je préférerais qu’il rentre tôt chez lui, mais je ne contrôle pas les joueurs dans cette situation ", avait déploré le technicien catalan au sujet de son défenseur recruté pour 58 millions d’euros en 2017, qui fait aussi la une des impitoyables tabloïds anglais en 2020, lors de la saisie de sa Lamborghini, conduite sans permis ni assurance.

Formé au Havre avant un passage à Marseille (2013-2016), préambule de sa saison triomphale à Monaco, Mendy n’a finalement jamais réussi à percer en équipe de France: il ne compte que 10 sélections, une seule depuis 2018.

AFP

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