Après le doublé sprint-poursuite, au tour de l’individuel : Johannes Boe a fait mardi les trois-quarts du chemin vers un Grand Chelem en individuel aux Championnats du monde de biathlon à Oberhof (Allemagne). Et si le Norvégien y raflait même les sept médailles d’or en jeu ?

A la lutte pour le podium jusqu’au dernier tir, Quentin Fillon Maillet, champion olympique en titre de la spécialité mais à la peine depuis le début de la saison, en a finalement été éjecté pour une vingtaine de secondes, la faute à sa dernière balle manquée après avoir touché les 19 premières cibles.

A l’image du tube des Mondiaux d’Oberhof, " Le train n’a pas de frein " (" Der zug hat keine bremse " en version originale), rien n’arrête Johannes Boe dans sa course folle. Sous un soleil éclatant, sans vent et avec une dizaine de degrés au thermomètre, comme dans le brouillard si familier du stade allemand qui avait enveloppé sprint et poursuite, le quadruple champion olympique 2022 a remporté la troisième des quatre courses individuelles, la plus longue avec ses vingt kilomètres.

Malgré un 18/20 derrière la carabine, synonyme de deux minutes de pénalité, il a repoussé à plus d’une minute son compatriote Sturla Holm Laegreid et le Suédois Sebastian Samuelsson, pourtant une seule faute chacun sur le pas de tir.

" Forme folle "

" Ma forme est assez folle, j’en profite, apprécie le Norvégien. Je sais bien que ça ne va pas durer pour toujours. "

Avec désormais trois médailles d’or individuelles en une quinzaine mondiale, Boe (29 ans) rejoint le club sélect formé par les Français Martin Fourcade et Raphaël Poirée, son illustre compatriote Ole Einar Bjoerndalen, l’Allemande Laura Dahlmeier, la Norvégienne Liv Grete Skjelbreid et l’Ukrainienne Olena Zubrilova.

Et il s’attaquera dimanche, au départ de la mass start, au défi sur lequel tous se sont cassés les dents : le carré d’or.

" J’ai passé la saison à dire qu’il ne gagnerait pas quatre médailles d’or (individuelles) à Oberhof, mais maintenant, il en a trois…, concède Samuelsson. Il peut le faire. "

Boe peut même rêver encore plus grand, de rafler les sept titres mondiaux mis en jeu.

Sacré avec le relais mixte norvégien en ouverture, il en est à quatre sur quatre à l’entame de la seconde semaine. Il disputera samedi le relais masculin, dont lui et ses coéquipiers seront les grandissimes favoris, et devrait vraisemblablement tenter sa chance jeudi en relais mixte simple – à l’issue a priori la plus incertaine. " Peut-être… ", a-t-il souri après son succès mardi.

Ce serait du jamais-vu, évidemment. Depuis que deux relais mixtes sont disputés aux Mondiaux, seule la Norvégienne Marte Olsbu Roeiseland a collectionné sept médailles en sept courses, dont cinq en or, en 2020.

QFM seul Français dans le top 30

La dynamique sur laquelle surfe Boe est spectaculaire : il reste invaincu en 2023 et étire sa série de victoires individuelles depuis début janvier à neuf, Coupe du monde et Mondiaux confondus. Au total, il a désormais dominé quatorze des dix-sept courses individuelles de l’hiver. Le record de seize, qu’il avait établi en 2018/2019, risque de tomber sous peu.

Côté bleu au contraire, on fait grise mine.

" Je suis déçu de passer si près aujourd’hui (mardi), soupire Fillon Maillet. J’attendais beaucoup de cette course-là, j’ai essuyé un bel échec à la poursuite (12e avec 7 fautes au tir dimanche, ndlr), j’en ai essuyé pas mal depuis le début de la saison. Cette dernière balle coûte tellement cher… "

QFM est toutefois le seul Français à figurer parmi les trente premiers. Emilien Jacquelin, de retour après avoir renoncé à la poursuite, dont il était double tenant du titre mondial, après son sprint raté (36e), et Fabien Claude ne se sont classés que 37e ex aequo, avec respectivement trois et quatre fautes, à 6 min 24 sec de Boe. C’est le jeune Eric Perrot, 32e à près de 6 minutes avec deux minutes de pénalité, qui est le deuxième meilleur Tricolore du jour.

L’équipe de France masculine, qui avait habitué à jouer les premiers rôles depuis de nombreux hivers, court toujours après un premier podium à Oberhof. Les deux médailles françaises sont venues de Julia Simon, sacrée championne du monde de la poursuite dimanche, et du relais mixte, bronzé en ouverture.

Simon, justement, étrennera son tout nouveau statut au départ de l’individuel femmes mercredi.

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