Solide et réaliste, Manchester City a frappé un grand coup dans la course au titre, mercredi, en allant gagner (3-1) à Arsenal, en match en retard de la 12e journée, pour s’emparer du fauteuil de leader de la Premier League.

Grâce à une meilleure différence de buts, +36 contre +26, le champion en titre dépasse les Gunners, les deux équipes ayant 51 points.

Les Londoniens comptent, certes, un match en retard, mais il est difficile de ne pas penser que l’ascendant psychologique est désormais du côté de Manchester qui avaient déjà pris le meilleur sur Arsenal en Coupe d’Angleterre (1-0), le 27 janvier, et que les Bleu ciel doivent encore recevoir en championnat le 26 avril.

La rencontre a été aussi serrée et intense qu’on pouvait l’attendre entre deux équipes dont les entraîneurs se connaissent par cœur.

Adepte de " coups " tactiques lors des gros matches, Pep Guardiola avait cette fois positionné Bernardo Silva en arrière gauche en phase défensive et dans l’axe au milieu en phase de possession, mais l’expérience n’a pas été très convaincante.

De son côté, Mikel Arteta, privé de Thomas Partey, avait titularisé Jorginho, mais l’impact physique du Ghanéen a parfois manqué au milieu.

Ce match a toutefois confirmé l’impression que son équipe traverse un coup de mou actuellement, peinant à retrouver du tranchant offensif et se montrant moins intraitable défensivement. Arsenal n’a fait qu’un nul pour trois défaites sur ses quatre dernières rencontres.

Malgré 60% de possession, les Gunners n’ont guère plus tiré au but que leur adversaire — dix fois contre neuf — et n’ont surtout cadré qu’une seule tentative contre six pour City.

Et si ce dernier a un peu joué contre nature, misant davantage sur les transitions rapides qu’à l’accoutumée, son pressing constant et sa qualité collective ont fait la différence.

On s’attendait aussi à ce que la partie se joue sur des détails, elle s’est surtout jouée sur des erreurs individuelles dans un premier temps.

Il y a eu cette tête d’Eddy Nketiah, absolument seul aux six mètres, qui aurait dû permettre à Arsenal de prendre les commandes du match mais qui n’a même pas trouvé le cadre (22e).

Quelques secondes plus tard, Takehiro Tomiyasu a commis une passe en retrait inconsidérée vers son gardien qui a profité à Kevin de Bruyne dont la frappe instantanée a lobé Aaron Ramsdale pour rebondir jusqu’au fond des filets (0-1, 24e).

Arsenal a réussi à revenir au score avant la pause, profitant d’une sortie mal maîtrisée d’Ederson sur Nketiah qui a entraîné un pénalty transformé aisément par Bukayo Saka (1-1, 40e).

Après avoir touché la barre juste avant la pause (45+6), City a semblé de plus en contrôle au fil du match et a réussi à le faire basculer sur un bon pressing de De Bruyne qui a permis à Bernardo Silva de lancer Erling Haaland.

Le Norvégien a trouvé Ilkay Gündogan dans l’axe qui a instantanément prolongé vers Jack Grealish, dont la frappe, déviée par le malheureux Tomiyasu, a redonné l’avantage aux Citizens (2-1, 72e).

Ce but a considérablement refroidi l’atmosphère de l’Emirates, mais c’est une très belle combinaison à trois entre Gündogan, de Bruyne et Haaland qui a permis à l’inévitable Norvégien d’inscrire son 26e but en championnat et de tuer véritablement le match (3-1, 82e).

Les réactions diamétralement opposées des deux équipes au coup de sifflet final étaient très significatives du poids de ce match où le métier de City, champion à quatre reprises lors des cinq dernières saisons, risque de peser lourd en fin de saison.