Suite et fin de l’article sur la carrière de Pierre Issa, qui revient aussi pour " Ici Beyrouth " sur ses différentes activités post-carrière et ses ambitions pour l’avenir

Bien qu’étant désormais basé en Grèce, Pierre Issa suit de près l’évolution de la sélection libanaise de football. " Ils sont sur la bonne voie. Les résultats enregistrés par la sélection face à de grandes nations arabes et asiatiques sont encourageants. J’ai suivi la rencontre contre l’Iran et ils n’ont perdu que 2-1. Ils ont un bon coach (NDLR : Ivan Hlasek), sérieux, et avec une grande expérience ".

L’ex-capitaine des Bafana Bafana (surnom de l’équipe nationale sud-africaine) donne un avis d’ensemble plus négatif sur l’état des lieux structurel du football libanais en déplorant l’absence de professionnalisme et un manque d’infrastructures. " Les jeunes footballeurs libanais talentueux arrivent malheureusement à un moment à un âge où ils ne peuvent plus assurer un niveau de vie décent à leurs familles. Ils s’orientent alors vers une activité qui leur permet de subvenir à leurs besoins. Il manque aussi des infrastructures et il faudrait mieux structurer le football professionnel pour que cela puisse avoir des répercussions sur l’équipe nationale. "

Participations aux coupes du monde 1998 et 2002
En tant que joueur, Issa avait choisi de privilégier son pays natal et la sélection sud-Africaine. Un choix compréhensible, d’autant qu’au moment de sa décision, les Bafana Bafana étaient un ogre du continent africain, sacrés champions d’Afrique en 1996. De 1997 à 2006, le défenseur d’un mètre 96 défendra les couleurs sud-Africaines à 47 reprises, portant même le brassard de capitaine lors de plusieurs matches.

En dépit d’éliminations dès le premier tour, le point d’orgue de sa carrière en sélection restera la participation à deux éditions de la Coupe du monde (1998 et 2002). " Cela reste un bon souvenir. C’est un rêve de gosse de jouer un Mondial qui, de surcroît, n’a lieu qu’une fois tous les quatre ans. L’édition 1998 était assez particulière car elle se tenait en France. En plus, notre premier match était contre la France, il se jouait à Marseille et j’ai marqué un but contre mon propre camp. Cela reste dans les mémoires. C’était une grande fierté de pouvoir représenter mon pays natal à la Coupe du monde et à la Coupe d’Afrique des Nations "

Reconversion dans le management du sport
Après avoir terminé sa carrière de joueur en première division grecque à l’OFI Crète FC en 2009, Issa décide de s’orienter vers le management du sport. " C’était dans la continuité de ce que je voulais faire. Je ne me voyais pas devenir entraîneur, mais plutôt dirigeant ou impliqué dans un projet sportif. J’ai suivi une formation générale de manager avec l’UEFA et la FIFA. Le master s’est très bien passé. J’étais dans la même promotion que d’anciens joueurs tels que Karembeu, Abidal, Nuno Gomes, Rai et Juninho ".

Sa première grande expérience de manager sportif se fera à l’Olympiakos de 2013 à 2015. " J’ai eu l’opportunité, à la demande du président de l’Olympiakos, de venir travailler au club et j’ai accepté. J’y suis resté deux ans et j’ai fait mon travail avec passion. Deux années à l’Olympiakos sont équivalentes à huit années dans un club normal. Dans ce club, c’est 24 heures sur 24, avec une grande exigence de résultats ". On appelle cela la rigueur sportive…

Après l’intense parenthèse de l’Olympiakos, Issa s’occupe désormais activement de sa compagnie de management de la carrière de joueurs. " J’ai notamment fait venir Valbuena et El Arabi à Olympiakos. Nous gérons notamment la carrière de beaucoup de joueurs français et nous nous occupons également de certains jeunes joueurs en Hollande "

" Reprendre un club à l’étage inférieur "
Aujourd’hui, Issa est impatient de relever un nouveau défi. " Je commence à avoir des fourmis dans les jambes. Cela fait maintenant plusieurs années que je n’ai pas d’activité dans un club. Cette coupure m’a fait du bien parce que mes deux années à l’Olympiakos ont été éprouvantes. Je n’avais pas une minute à moi et c’est pour cela qu’à un moment donné j’ai dû m’arrêter pour pouvoir me consacrer à ma famille. J’ai bien profité de mes proches, et aujourd’hui je suis ouvert à un projet sportif dans un club ou une fédération. Peut-être serai-je plus à même de relever le défi d’un projet club évoluant à l’étage inférieur, pour le faire monter le plus haut possible. "

Pour conclure, Ici Beyrouth a interrogé Pierre Issa sur un intérêt potentiel à prendre en charge la Fédération libanaise de football. Issa répond: " Pourquoi pas. Plus qu’un travail, la Fédération libanaise serait une passion, une fierté. "

C’est bien cela l’appartenance à son pays.