Auteur d’une démonstration, porté par un tennis au plus que parfait, Carlos Alcaraz, 2e mondial, s’est adjugé pour la première fois le Masters 1000 d’Indian Wells, en surclassant 6-3, 6-2 le Russe Daniil Medvedev (6e), dimanche en Californie.

L’Espagnol de 19 ans en profite pour reprendre au Serbe Novak Djokovic, absent car non vacciné contre le Covid, la place de N.1 mondial qu’il avait occupé une première fois en septembre 2022, après son sacre à l’US Open.

Ce titre est le huitième de sa carrière, en onze finales disputées. Le troisième dans cette catégorie juste en-dessous des Grands Chelems. Il est le plus jeune des désormais neuf joueurs à avoir réussi le " Sunshine Double ", qui consiste à également remporter l’Open de Miami.

Vainqueur en Floride l’an passé, le prodige de Murcie aura l’occasion d’y défendre son titre à compter de la fin de semaine prochaine. Et il devra le conserver s’il veut rester au sommet du tennis mondial, selon la projection de l’ATP.

" Gagner de la sorte, en jouant si bien, ça donne une grande confiance évidemment. J’espère bien conserver ce niveau à Miami ", a-t-il commenté à chaud.

Sur sa route victorieuse dans le désert californien, il n’a pas perdu un seul set. Le dernier lauréat à avoir fait aussi bien est Roger Federer en 2017.

Il inflige à Medvedev sa première défaite en vingt matches, égalisant dans leur face à face. L’Espagnol et le Russe ne s’étaient auparavant rencontrés qu’une fois, au 2e tour de Wimbledon en 2021. Et ce dernier l’avait écrasé à l’époque.

Trajectoire météorique

Mais depuis, beaucoup de choses ont changé. Appelé à régner sur le tennis mondial dans les années qui viennent, Alcaraz est depuis un an sur une trajectoire météorique irrésistible.

Et c’est à " Ibère-vitesse " qu’il emporte sur son passage Medvedev, pourtant en grande forme ses dernières semaines, fort de trois titres d’affilée remportés en février à Rotterdam, Doha et Dubaï.

Excellant dans tous les domaines, du service (76% de premières balles réussies) au retour, en passant par les rallyes (19 coups gagnants à 4) ou les montées à la volée (10/13 gagnantes), il a réussi une démonstration de force.

Rarement a-t-on vu Medvedev, qui précéda à Alcaraz au palmarès de l’US Open en s’y imposant en 2021, mais aussi sur le trône mondial durant quelques semaines l’an passé, aussi impuissant sur un court.

" J’espère que tu me laisseras une chance la prochaine fois. J’ai essayé et essayé (de résister) mais c’était trop facile pour toi ", a réagi le Russe de 27 ans, constatant l’écrasante supériorité de son adversaire sur ce match.

Malgré la déception, il peut se satisfaire de son parcours dans ce tournoi où il n’avait jamais encore dépassé les 8e, après avoir surmonté la douleur d’une cheville tordue, lors du 8e de finale remporté contre l’Allemand Alexander Zverev, après plus de trois heures de lutte intense.

Il n’a d’ailleurs pas paru diminué physiquement face à Alcaraz, juste dépassé.

Rybakina chez les dames

De son côté, Elena Rybakina, 10e mondiale, a remporté le titre dames pour la première fois en battant 7-6 (13/11), 6-4 Aryna Sabalenka (2e).

La Kazakhstanaise, championne à Wimbledon l’an passé, décroche à 23 ans le quatrième titre de sa carrière, après ceux également glanés à Bucarest en 2019 et à Hobart en 2020.

Elle succède au palmarès à la N.1 mondiale Iga Swiatek qu’elle a balayée en demi-finale, comme deux mois plus tôt en huitièmes de finale à l’Open d’Australie. Quelques jours plus tard à Melbourne, elle était tombée en finale face à Sabalenka en trois sets, pour la quatrième fois en autant de confrontations.

" C’est la première que ça se passe comme je le souhaite, j’espère que nous jouerons beaucoup d’autres finales ", a déclaré Rybakina, coupée aussitôt par sa rivale, affirmant en souriant: " et je vais m’assurer que c’est la dernière fois ", provoquant l’hilarité générale.

Pour leurs retrouvailles dans le désert californien, la Kazakhstanaise a enfin pu prendre sa revanche. Et c’est le gain de la première manche, extrêmement serrée, qui a décidé du sort de la partie, car ensuite la frustration n’a fait que croitre chez son adversaire, plombée par un nombre rédhibitoire de fautes directes.

Pendant 1h15 qu’a duré ce set, la fébrilité fut manifeste des deux côtés, mais plus forte chez la Bélarusse. Gâchant deux balles de set, elle a commis pas moins de dix doubles fautes, dont trois dans le jeu décisif, également arrosé de nombreuses fautes directes dans les échanges. De quoi en frapper sa raquette sur le sol.

Rybakina, plus solide sur son engagement (7 aces au total), a fini par avoir gain de cause, mais il lui a tout de même fallu six occasions pour enlever le jeu décisif.