Il a seulement deux ans et c’est déjà un symbole: le Grand Prix de Miami ce week-end illustre à la perfection la nouvelle direction prise par la Formule 1 qui, en quête de show et de spectacle, va en découvrir la capitale mondiale, Las Vegas, en novembre.

Depuis que la société américaine Liberty Media a pris le contrôle de la Formule 1 en 2017, elle a mis en œuvre une stratégie d’expansion, notamment aux Etats-Unis, pays du Nascar et de l’IndyCar, avec trois courses en 2023 et le spectacle pour principal leitmotiv.

De plus en plus de courses nocturnes sont également organisées en Asie et au Moyen-Orient et les courses sprints pourraient se multiplier.

Bien aidée par la série Netflix " Drive to Survive ", qui cartonne aux Etats-Unis et a dopé sa popularité partout dans le monde, la Formule 1 réalise sa mue, mais un peu au détriment des épreuves historiques, dont certaines sont amenées à disparaître du calendrier.

La France a ainsi perdu son Grand Prix cette année et la Belgique, malgré la popularité de son circuit de Spa-Francorchamps, devrait disparaître du paysage l’an prochain. Monaco, la course peut-être la plus mythique, a, elle, sauvé sa tête de justesse.

Ces nouveautés semblent plaire aux pilotes, même s’ils souhaitent conserver l’identité de leur sport en préservant certaines courses historiques.

" Trouver un équilibre "

" J’aime la nouvelle direction prise par la F1, assure Lewis Hamilton, star de la F1 dont l’aura va bien au-delà du monde du sport automobile. Je suis là depuis longtemps et j’aime les changements qui ont eu lieu. C’est super d’aller partout dans le monde, de découvrir de nouveaux circuits et j’espère vraiment qu’on ira bientôt sur tous les continents et notamment en Afrique ".

" Mais évidemment que j’aime les circuits historiques comme Silverstone ou Monza et ça sera toujours ceux que je préfère. Je pense qu’il est important de conserver ces courses qui font partie de l’ADN de la F1. Il faut trouver un équilibre ", espère le septuple champion du monde britannique.

Un avis partagé par le Français Pierre Gasly, qui n’a jamais caché être un grand fan de Miami.

" Le Grand Prix de Miami et le Grand Prix de Las Vegas sont vraiment incroyables en termes d’expérience, de show, de spectacle pour les spectateurs et de ce que ça amène à notre sport (…) Il faut aussi garder des Grands Prix historiques, il faut trouver le juste milieu ", explique le pilote Alpine.

Les organisateurs de la course floridienne ont encore mis les petits plats dans les grands cette année en créant un paddock spectaculaire. Et les écuries ont installé leurs structures d’accueil sur la pelouse de l’impressionnant Hard Rock Stadium, l’antre des Miami Dolphins, l’équipe locale de football américain.

Dès vendredi, plusieurs milliers de spectateurs ont pris place dans la partie haute des gradins pour essayer d’apercevoir leurs idoles. Dès que les pilotes apparaissaient sur les écrans géants, ils avaient droit à un tonnerre d’applaudissements, voire à des cris de groupies pour les plus populaires !

Jackpot attendu à Las Vegas

La liste des stars attendues dans le paddock ce week-end est aussi bien plus longue que lors des autres courses avec entre autres le fondateur d’Amazon Jeff Bezos, les acteurs Vin Diesel et Michelle Rodriguez, les musiciens Martin Garrix et Wyclef Jean et de nombreux sportifs comme le quarterback vedette de Kansas City Patrick Mahomes, plusieurs basketteurs NBA ou encore l’ancienne reine du tennis Serena Williams.

Les retombées économiques, évaluées à 350 millions de dollars l’an passé pour la première édition, devraient exploser cette année avec un show encore plus spectaculaire. Le circuit accueillera 270.000 spectateurs durant le week-end contre 240.000 l’an passé et cette affluence est appelée à augmenter lors des prochaines années.

Ces chiffres impressionnants sont toutefois bien loin du jackpot attendu à Las Vegas, qui " sera la plus grande course de tous les temps ", pronostique Lewis Hamilton.

Selon un rapport du cabinet Applied Analysis, les retombées économiques du Grand Prix ont été estimées à 1,3 milliard de dollars. Soit potentiellement deux fois plus que celles du Super Bowl (600 millions de dollars), l’évènement sportif N.1 aux Etats-Unis.