Premier sérieux outsider à entrer en lice dans l’édition 2023 de Roland-Garros, orpheline de Rafael Nadal et la plus ouverte depuis l’avènement du champion espagnol en 2005, le N.5 mondial Stefanos Tsitsipas a eu chaud au premier tour dimanche.

Les deux principaux favoris, Carlos Alcaraz, le tout jeune N.1 mondial, et Novak Djokovic lancent leur quinzaine parisienne lundi.

A bientôt 37 ans, Nadal, victime d’une blessure musculaire tenace, est lui hors circuit pour une durée indéterminée, dans l’espoir de vivre une dernière saison en 2024.

Tsitsipas au bord d’un 5e set

A un point près, Tsitsipas était embarqué dans une cinquième manche décisive face au Tchèque Jiri Vesely, retombé au-delà de la 400e place mondiale mais ex-top 40.

Mais le N.5 mondial a sauvé quatre balles de set obtenues par Vesely dans le jeu décisif du quatrième set, et a converti sa première balle de match. Le finaliste de l’édition 2021 s’est cependant attardé plus de trois heures sur le court Central dès son premier tour.

" Ça a été assez stressant, mais je me suis dit: +Pas question qu’il y ait un cinquième set+ ", a raconté le Grec.

Comme Tsitsipas, Andrey Rublev, N.7 mondial et autre candidat à surveiller, a lâché un set, rattrapé comme souvent par ses émotions, avant d’écarter le Serbe Laslo Djere (60e) 6-1, 3-6, 6-3, 6-4.

Le gaucher français Corentin Moutet (61e), tombeur de son compatriote invité Arthur Cazaux 6-1, 6-3, 4-6, 6-4, le défiera au tour suivant.

Le puncheur russe Karen Khachanov, N.11 mondial, et le Polonais Hubert Hurkacz, N.14, ont chacun dû batailler pendant cinq sets et plus de trois heures et demi pour se hisser au deuxième tour. Le premier face au Français Constant Lestienne (70e, 3-6, 1-6, 6-2, 6-1, 6-3), le second contre le Belge David Goffin (6-3, 5-7, 6-4, 2-6, 6-4).

Sabalenka-Kostyuk, au-delà du sport

En ouverture de la quinzaine parisienne, la confrontation entre la Bélarusse Aryna Sabalenka, N.2 mondiale et prétendante au titre, et l’Ukrainienne Marta Kostyuk (28e) a dépassé l’enjeu sportif.

Après la victoire 6-3, 6-2 de Sabalenka, Kostyuk, qui juge les instances du tennis trop accommodantes envers les joueurs et joueuses russes et bélarusses depuis l’invasion de son pays, ne l’a pas saluée. Ce qui a valu à la jeune Ukrainienne les huées du public encore clairsemé. " Je dois dire que je ne m’y attendais pas. Les gens devraient avoir honte ", s’est-elle indignée.

Interrogée sur sa position face à la guerre en Ukraine, Sabalenka a répondu: " Aucun athlète russe ou bélarusse ne soutient la guerre. Pourquoi faut-il dire haut et fort ce genre de choses ? C’est évident, comme 1 + 1 = 2. "

Une joueuse du top 10 a été éliminée d’entrée : la N.8 mondiale Maria Sakkari, battue 7-6 (7/5), 7-5 par la Tchèque Karolina Muchova (43e).

La N.3 mondiale Jessica Pegula a elle maîtrisé 6-4, 6-2 une autre Américaine, Danielle Collins (46e). Et la N.9 mondiale Daria Kasatkina a écarté l’Allemande Jule Niemeier (76e) 6-3, 6-4.

Iga Swiatek, N.1 mondiale et championne sortante, entrera elle en piste mardi. Caroline Garcia, N.5 mondiale et meilleure chance française malgré ses tourments des derniers mois, lundi.

Alcaraz et Djokovic, top départ lundi

En l’absence de +Rafa+, Alcaraz, le nouveau visage gagnant du tennis espagnol, 20 ans et déjà vainqueur en Grand Chelem (US Open 2022), et Djokovic, en quête d’un 23e trophée majeur record dans le tennis masculin, devant Nadal (22), apparaissent comme les deux principaux prétendants à la victoire.

Tous deux débuteront lundi dans l’après-midi, le second sur le Central face à l’Américain Aleksandar Kovacevic (114e), le premier sur le court Suzanne-Lenglen contre l’Italien issu des qualifications Flavio Cobolli.

Personne n’a gagné plus de matches sur terre battue que le jeune Espagnol en 2023: vingt en 22 matches. Ce qui lui vaut trois titres: Buenos Aires, Barcelone, et surtout Madrid.

Djokovic peut lui s’appuyer sur sa science clinique des rendez-vous les plus prestigieux, largement éprouvée. Jusque-là, le Serbe de 36 ans connaît une saison sur ocre plus que moyenne mais, prévient-il, " le fait que l’histoire soit en jeu est très motivant ".