Carlos Alcaraz a cédé un set mercredi au deuxième tour de Roland-Garros où l’autre grand favori, Novak Djokovic, a beaucoup fait parler de lui, avant même de se qualifier tranquillement, avec son commentaire, confirmé en soirée, sur le Kosovo " cœur de la Serbie ".

Côté courts, Alcaraz s’est débarrassé du Japonais Taro Daniel (112e), mais il a lâché son premier set du tournoi avant de s’imposer 6-1, 3-6, 6-1, 6-2. " Je suis très content de mon niveau. Avec le vent, les conditions étaient vraiment difficiles ", a expliqué le n°1 mondial espagnol. En quête d’un deuxième titre du Grand Chelem, le premier sur terre battue, il trouvera sur sa route au prochain tour le Canadien Denis Shapovalov (32e).

Dans le tableau féminin, la Bélarusse Aryna Sabalenka s’est qualifiée sans trembler, mais sans vraiment bien jouer, contre sa compatriote Iryna Shymanovich (214e) 7-5, 6-2. " Je ne suis pas très contente de mon jeu aujourd’hui (mercredi). J’ai du travail à faire demain pour être mieux préparée que je l’étais pour le match d’aujourd’hui ", a analysé la joueuse de 25 ans. Lauréate de son premier tournoi du Grand Chelem en janvier en Australie, Sabalenka affrontera au troisième tour la Russe Kamilla Rakhimova (82e).

Monfils forfait

Cette quatrième journée a été rude pour le tennis français qui a perdu ses deux n°1, Caroline Garcia et Ugo Humbert, alors que le Britannique Cameron Norrie a sèchement interrompu l’épopée du revenant Lucas Pouille. Sans compter l’annonce en fin de soirée du forfait sur blessure de Gaël Monfils à la veille de son deuxième tour.

La folle nuit parisienne vécue par Monfils au premier tour, mardi soir, achevée à minuit passé allongé dos sur la terre battue, secoué par les sanglots, au bout d’une invraisemblable victoire 3-6, 6-3, 7-5, 1-6, 7-5 après avoir été mené 4 jeux à 0 dans le cinquième set par l’Argentin Sebastian Baez (42e), sera sans lendemain. En cause, une rupture partielle " ligamentaire au niveau " du poignet gauche " (précisément le ligament triangulaire du carpe), a expliqué Monfils en conférence de presse. Pour Monfils, 36 ans, ex-n°6 mondial tombé aux alentours de la 400e place mondiale après sept mois sans jouer, entre août 2022 et mars 2023, la faute à son pied droit récalcitrant, cet énième problème physique fait renaître les interrogations sur son avenir de joueur.

Son succès fou au premier tour était son tout premier depuis son retour. " Je ne le montre pas trop, mais il y a plus que de la déception, parce qu’il m’en reste combien, des Roland-Garros ? s’est-il interrogé tout haut. C’est ça la vraie question. Il m’en reste combien ? " Monfils doit passer des examens complémentaires jeudi pour en savoir plus sur la durée de son indisponibilité. Mais il s’est voulu plutôt optimiste. " Le médecin m’a dit qu’il avait bon espoir que je puisse jouer sur gazon ", dont la saison débute dans la foulée de Roland-Garros, a-t-il avancé.

La polémique Djokovic enfle

Côté diplomatie, la ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a dénoncé le message de Djokovic lundi sur le Kosovo, " cœur de la Serbie ". " Ce n’est pas approprié ", a estimé la ministre. " Il ne faut pas que cela recommence ", a-t-elle dit, taxant ce message de " militant " et " très politique ". En soirée, Djokovic a confirmé ses propos, sans les répéter, expliquant qu’ils reflétaient ce qu’il " pense " de la situation, mais a refusé de répondre à la ministre française, opposant un " Pas de commentaire ". " Je pourrais le répéter, mais je ne le ferai pas. Beaucoup de gens ne sont pas d’accord, mais moi, c’est ce que je pense ", a déclaré le Serbe à l’issue de sa victoire au deuxième tour contre le Hongrois Marton Fucsovics (83e) 7-6 (7/2), 6-0, 6-2.

La Fédération internationale de tennis (ITF) avait fait savoir dans la journée à l’AFP que rien, dans le règlement des tournois du Grand Chelem, n’interdit aux joueurs de faire " des déclarations politiques ". De son côté, le Comité olympique du Kosovo a réclamé au Comité international olympique (CIO) d’ouvrir une procédure disciplinaire à l’encontre de Djokovic, l’accusant d' "attiser " les tensions politiques. L’ITF a confirmé à l’AFP avoir également reçu une lettre de la part de la Fédération de tennis du Kosovo et dit l’avoir " faite suivre aux autorités gérant les Grands Chelems ".