L’entente entre le hargneux " Toro " argentin Lautaro Martinez et l’expérimenté Bosnien Edin Dzeko, dit le " Cygne de Sarajevo ", a nourri l’odyssée européenne de l’Inter Milan, opposée à Manchester City samedi en finale de Ligue des champions.

Le duo, titulaire lors de tous les matches à élimination directe, devrait encore débuter à Istanbul même si le retour en grande forme de Romelu Lukaku laisse une chance au Belge d’être aligné aux côtés de Martinez.

" Je n’ai pas encore décidé. Depuis deux mois, j’ai la possibilité de choisir, c’est la meilleure chose possible pour un entraîneur ", a souligné lundi le coach Simone Inzaghi, se gardant de dévoiler ses cartes.

Nul doute que Dzeko sera l’un des plus motivés samedi, pour sa première finale européenne à 37 ans et contre son ancien club, avec qui il a été deux fois champion d’Angleterre (2012, 2014).

Le vétéran bosnien a toujours répondu présent cette saison, dès que résonnait la petite musique de la " Champions ", une compétition où il a livré ses meilleurs matches (4 buts, 1 passe décisive). Il a notamment pesé en demi-finale aller contre l’AC Milan (2-0) avec son but rapide dès la 8e minute.

L’atout Lukaku

Ce but avait été l’occasion d’une mise au point du " Cygne de Saravejo ", surnom inspiré de celui de Marco van Basten (le " Cygne d’Utrecht ") qu’il doit notamment à son élégance dans le jeu aérien.

" Parfois je ne marque pas et on ne parle que de ça, mais je peux donner autre chose. Je n’apporte pas seulement des buts, je suis content aussi quand je travaille pour l’équipe ", avait lancé Dzeko qui, s’il marque samedi, deviendra le joueur le plus âgé à le faire en finale de C1, dépassant Paolo Maldini, buteur en 2005 à 36 ans avec l’AC Milan contre Liverpool, déjà à Istanbul.

L’entraîneur Simone Inzaghi s’est gardé d’établir une hiérarchie en attaque, mais il pourrait maintenir sa confiance au coup d’envoi au " Cygne " pour garder dans sa manche en cours de match la puissance physique de Lukaku, 30 ans.

Mais il réfléchira probablement jusqu’au bout avant d’arbitrer entre le Belge, qui enfile les buts depuis début avril et a retrouvé toutes ses jambes après une première moitié de saison gâchée par une blessure, et le Bosnien, qui vit un été indien à Milan où il est arrivé en 2021 pour remplacer… Lukaku, alors parti à Chelsea.

Martinez, lui, est assuré de débuter sauf pépin de dernière minute.

Duel contre Alvarez

Le " Toro " argentin a connu un petit coup de mou en fin d’hiver, avec une série de huit matches sans but, comme un contrecoup du Mondial au Qatar. Mais le champion du monde refait de nouveau des étincelles depuis la mi-avril, avec 11 buts marqués en 13 rencontres, dont un doublé synonyme de Coupe d’Italie en finale contre la Fiorentina (2-1).

L’ombrageux attaquant à la mine renfrognée sous la coiffure en brosse s’impose toujours plus, à 25 ans, comme l’un des indispensables de cette Inter avec qui il est sous contrat jusqu’en 2026.

Celui qui s’est marié fin mai sur les bords du lac de Côme, en présence de plusieurs de ses coéquipiers, vient de franchir le cap des 100 buts avec le maillot nerazzurro (102) et a cumulé les titres depuis son arrivée en 2018, avec notamment le scudetto en 2021 et deux Coupes d’Italie (2022, 2023).

" Cela fait deux ans qu’on gagne des trophées avec ce grand club, il faut continuer comme ça ", a-t-il lancé le 24 mai après la victoire en Coupe d’Italie, déjà tourné vers Istanbul.

Il a l’occasion d’écrire une nouvelle ligne prestigieuse sur son CV, cinq mois après avoir soulevé la Coupe du monde, mais aussi de s’offrir une petite revanche personnelle face à l’attaquant de City Julian Alvarez, 23 ans, qui l’a supplanté comme titulaire dans l’équipe d’Argentine au Qatar.