Sérieuse et appliquée, l’équipe de France féminine a maîtrisé le Maroc (4-0) sans se laisser rattraper par le contexte émotionnel de la rencontre, mardi à Adélaïde, prenant rendez-vous pour un quart de finale passionnant contre l’Australie samedi (10h00, Beyrouth) au Mondial.

Rien n’a perturbé les Bleues, mardi soir dans l’ambiance feutrée du Hindmarsh Stadium. Ni le froid de l’Australie méridionale, avec une douzaine de degrés au thermomètre; ni l’opposition marocaine, bien moins accrocheuse que redoutée; ni l’émotion d’un match particulier pour plusieurs acteurs de la rencontre, liés au Maroc de près ou de loin.

Avec une Kadidiatou Diani encore impressionnante (1 but, 2 passes décisives) et une Eugénie Le Sommer créditée d’un doublé, la France a déjà fait aussi bien qu’en 2019 à domicile, un Mondial qui s’était terminé face aux futures championnes américaines (2-1).

Samedi à Brisbane, un autre morceau et une toute autre atmosphère attendent le sélectionneur Hervé Renard et ses Tricolores face aux Australiennes, co-organisatrices du tournoi et très ambitieuses.

Les " Matildas ", qui viennent de récupérer leur star offensive Sam Kerr de retour de blessure, seront soutenues par près de 50.000 supporters, quasiment quatre fois plus que l’affluence de mardi à Adélaïde dans le plus petit stade du tournoi (13.500 personnes).

" Etre pays organisateur est à double tranchant, l’équipe de France l’a vécu en 2019, cela a été une déception énorme. Il faut faire vivre au pays hôte ce que l’équipe de France a subi à la maison ", a souligné Hervé Renard.

Le Maroc dépassé

Les Bleues connaissent très bien leurs futures adversaires pour les avoir affrontées le 14 juillet en fin de préparation, avec une défaite 1-0 à la clé après une prestation assez terne à Melbourne.

Il faudra remettre la machine en route, très clairement, car les Françaises viennent d’enchaîner deux oppositions à sens unique face au Panama (6-3) puis contre une sélection marocaine dépassée pour son premier Mondial.

Hervé Renard, qui a renfilé la doudoune à la mi-temps après avoir tenu le choc en chemise blanche pendant 45 minutes, a pu profiter de cette série d’évènements favorables: il s’est même permis de faire entrer les deux dernières joueuses de champ non-utilisées jusque-là, Aïssatou Tounkara et Naomie Feller.

Le technicien, nommé au printemps, est désormais à une marche de remplir son premier objectif: qualifier les Bleues pour les demi-finales pour la deuxième fois de leur histoire après 2011, contre la Colombie ou l’Angleterre, championne d’Europe en titre.

Côté marocain, le sélectionneur Reynald Pedros, ancien coach de six Françaises à Lyon, n’a pas pu faire de miracles. Mais sa Coupe du monde était déjà réussie avant le coup d’envoi: " Pour le Maroc, c’est une aventure exceptionnelle ", a-t-il souligné, saluant un parcours " inimaginable ".

Karchaoui mesurée

Dans ce duel entre entraîneurs français, Hervé Renard a su, pour sa part, maîtriser l’aspect émotionnel de la rencontre, lui qui garde de " merveilleux souvenirs " de la sélection masculine marocaine dirigée entre 2016 et 2019.

Une sérénité transmise à Sakina Karchaoui, qui vivait aussi un match à part en raison de ses origines marocaines. Passeuse décisive pour Diani sur le premier but (15e), la joueuse du Paris SG est restée mesurée lors des célébrations.

" C’était un match avec énormément d’émotion, ça fait toujours quelque chose d’entendre l’hymne national du Maroc. Aujourd’hui, on a gagné, c’était l’objectif, on est en quart de finale et il n’y a que cela qui compte ", a balayé la défenseure.

Avant le choc à Brisbane, les attaquantes françaises ont fait le plein de confiance. Diani a de nouveau marqué après son triplé contre le Panama et Le Sommer a signé un doublé (24e, 70e). Même la milieu Kenza Dali a participé à la fête en marquant après un superbe mouvement (20e).

La défense ne peut pas en dire autant après la prestation peu rassurante d’Elisa De Almeida, qui avait suppléé Maëlle Lakrar, touchée à une cuisse. Contre l’Australie, les Bleues auront besoin du retour de leur défenseure centrale… Tout comme de Selma Bacha, sortie en boitillant, touchée à la cheville droite.

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