De la sprinteuse Sha’Carri Richardson au perchiste Armand Duplantis, en passant par la fondeuse Faith Kipyegon: focus sur cinq noms à suivre aux Championnats du monde d’athlétisme de Budapest, à partir de samedi.

Sha’Carri Richardson, retour flamboyant

Après deux ans en retrait, Sha’Carri Richardson fait un retour flamboyant sur le devant de la scène en 2023, à son image. A 23 ans, la fantasque Américaine, adepte des perruques flashy, aux ongles et aux cils interminables, va vivre ses premiers championnats internationaux, après avoir manqué les JO-2021, suspendue pour un contrôle positif au cannabis, et les Mondiaux-2022 sur le sol des Etats-Unis, non qualifiée.

" Je ne suis pas de retour, je suis meilleure, se plaît-elle à répéter. Je suis prête, mentalement, physiquement, et émotionnellement, et je suis là pour rester. "

Richardson débarque dans la capitale hongroise avec la deuxième meilleure performance mondiale de la saison sur 100 m (10.71, record personnel, derrière Jackson) et la quatrième sur 200 m (21.94). " Je sais ce que je veux y réussir mais je ne vais pas le dire, je l’ai écrit pour moi ", se veut-elle mystérieuse.

La sprinteuse texane reste toutefois sur sa seule défaite de la saison sur la ligne droite, mi-juillet en Hongrie, à Szekesfehervar, et un forfait de dernière minute " par précaution " quelques jours plus tard à Londres, à cause d’ischio-jambiers douloureux.

Armand Duplantis, comme une évidence

Certes, son dernier concours avant Budapest s’est soldé par une défaite, sa première en 2023, à Monaco fin juillet (4e avec 5,72 m). Mais avant, Mondo Duplantis avait empilé onze compétitions gagnées, sept estivales, dont cinq au-dessus des six mètres, et plus tôt dans l’année quatre en salle, ponctuées d’un nouveau record du monde, porté à 6,22 m en février à Clermont-Ferrand.

Alors on ne s’en fait pas trop pour le phénomène suédois du saut à la perche, champion olympique, du monde et d’Europe en titre.

Au plus haut, Duplantis s’est hissé à 6,12 m cet été, à Ostrava (République tchèque) fin juin. Au bout d’une journée de pluie battante à Stockholm début juillet, il s’est attaqué, sans succès, à une barre à 6,23 m. Se reprendra-t-il au jeu sur le sautoir hongrois ?

Faith Kipyegon, année record

Deux records du monde en l’espace d’une semaine en juin, sur 1.500 m (3:49.11 à Florence) et 5.000 m (14:05.20 à Paris) – pour sa première course sur la distance depuis 2015 -, un troisième un mois plus tard, celui du mile (non-olympique): Faith Kipyegon est inarrêtable depuis le début de la saison.

Déjà double championne olympique en titre et double championne du monde du 1.500 m (2017 et 2022), la Kényane de 29 ans se lance à l’assaut d’un doublé 1.500 m-5.000 m sur la piste hongroise.

Sur sa route, elle trouvera notamment la Néerlandaise Sifan Hassan, venue au marathon avec succès au printemps, qui a décidé de répéter son triptyque fou 1.500 m-5.000 m-10.000 m comme aux Jeux de Tokyo.

Karsten Warholm, en reconquête

Freiné l’été dernier dans son implacable marche en avant par une blessure musculaire aux ischio-jambiers, septième de la finale mondiale du 400 m haies à Eugene (Etats-Unis), Karsten Warholm est prêt à reconquérir l’or mondial. La preuve ? Ses quatrième et cinquième meilleurs chronos de l’histoire (46.51 et 46.52) signés plus tôt dans l’été, à un peu plus d’une demi-seconde de son record du monde.

Autre Norvégien en reconquête, Jakob Ingebrigtsen, sur 1.500 m, course dans laquelle le Britannique Jake Wightman (absent) l’avait privé d’or il y a un an. Le fondeur scandinave est également engagé sur 5.000 m, dont il est tenant du titre.

Femke Bol, en pole position

Déserté par Sydney McLaughlin-Levrone (forfait même sur 400 m), championne olympique en titre et détentrice du record du monde, le 400 m haies tend cette fois les bras à Femke Bol, souvent dans l’ombre de l’Américaine jusque-là. D’autant que la Néerlandaise de 23 ans, vice-championne du monde 2022 – derrière " SML " – et médaillée de bronze olympique 2021, est dans une forme éclatante: elle vient de pulvériser le record d’Europe de plus d’une demi-seconde (51.45) pour devenir la deuxième femme la plus rapide de l’histoire de la spécialité.

" J’espère être encore en meilleure forme aux Championnats du monde que maintenant ", espérait-elle à Londres fin juillet. Ça promet.