Après plusieurs jours de suspense, le milieu offensif Hatem Ben Arfa, libre de tout contrat depuis son départ de Bordeaux l’été dernier, s’est engagé aujourd’hui avec Lille (L1) jusqu’à la fin de la saison, a annoncé le club dans un communiqué.

Son arrivée était conditionnée au départ du Turc Yusuf Yazici, qui a finalement été prêté pour six mois avec option d’achat au CSKA Moscou mercredi. Le club nordiste a annoncé les deux mouvements à quelques minutes d’intervalle.

Dans le Nord, Ben Arfa (34 ans) apporte avec lui une valise pleine de talent, de gestes techniques incroyables mais aussi de déceptions. Car paradoxalement, le prodige de Clamart (Hauts-de-Seine) a eu bien du mal à trouver sa place dans le monde du football.

Il la déposera donc au Losc, son dixième club en près de quinze ans de carrière professionnelle. Preuve d’une instabilité persistante mais aussi d’une envie indéniable de jouer.

Fin dribbleur, explosif, capable de laisser toute une défense figée, le gaucher impressionne balle au pied et ce, depuis ses débuts. De la génération 87, sacrée championne d’Europe des moins de 17 ans avec Karim Benzema, Samir Nasri et Jérémy Menez, il était sûrement le plus prometteur.  Il n’a que quinze ans quand il rejoint le centre de formation de l’Olympique lyonnais, 17 quand il passe professionnel.

Mais en quatre saisons passées à Lyon, Ben Arfa alterne déjà les promesses, les passages sur le banc et les difficultés dans le vestiaire. S’il semble imprévisible pour les défenses adverses sur le terrain, sa carrière, elle, dégage un frustrant sentiment d’éternel recommencement.

En 2007, il obtient sa première cape en Bleu. Il en totalisera 15 pour deux buts, bien loin des espoirs placés en lui.

Parti à Marseille, le schéma semble se répéter. Capable de faire gagner les siens, il ne cache pas non plus un caractère bien trempé comme lors d’une rencontre en 2008 perdue à domicile contre le PSG (4-2).

Vexé de ne pas avoir été titularisé, il refuse d’entrer en jeu à une demi-heure de la fin. " Il a plus de bas que de hauts ", déclarait en octobre 2008 l’entraîneur marseillais Eric Gerets. " J’attends plus, car on ne parle pas d’un inconnu, on parle d’un des plus grands espoirs du football français. "

" Aussi bon que Suarez et Messi "

Un espoir qui décide finalement de partir outre-Manche pour confirmer, sans laisser son talent à la maison. Remis d’une grave blessure, à peine arrivé à Newcastle, Hatem Ben Arfa brille avec les " Magpies " pour sa deuxième saison et marque plusieurs buts d’anthologie, jusqu’à obtenir sa place dans les 23 pour l’Euro 2012 sous Laurent Blanc.

Pour Alan Pardew, à l’époque, il est " aussi bon par moments que Suarez ou Messi ". Et ce n’est pas son slalom fantastique au coeur de la défense de Blackburn, le " plus beau but " que l’entraîneur anglais ait vu de sa vie, qui l’aurait contredit. Mais encore une fois les relations avec l’attaquant tricolore se détériorent en 2014 et Ben Arfa perd peu à peu sa place sur le terrain. Un bref passage à Hull City et ensuite il revient en France à l’été 2015, à Nice.

Ben Arfa impressionne pour son retour en Ligue 1, inscrit 17 buts et délivre 6 passes, jusqu’à être nommé pour le titre de meilleur joueur de la saison.

Un succès qui attire alors le PSG. Présenté comme une star par le club à capitaux qataris, il n’entre cependant pas dans les plans d’Unai Emery, ce qui aboutit à un nouveau clash et à un départ sur une nouvelle immense déception.

Il se venge deux ans plus tard en remportant la Coupe de France avec Rennes, face à Paris. Après un passage mitigé début 2020 à Valladolid, club espagnol présidé par le Brésilien Ronaldo, il s’engage à Bordeaux en octobre 2020 et terminera la saison avec deux buts et quatre passes en 22 rencontres de championnat.

Ben Arfa, qui fêtera ses 35 ans début mars, tentera désormais de faire mieux avec les Dogues, qui visent le Top 5 en L1 et défieront le tenant du titre, Chelsea, en 8e de finale de Ligue des champions.

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