La Fédération libanaise d’athlétisme organise dimanche, les championnats du Liban de cross-country qui vont se courir au Bois des pins (Horch Beyrouth).

Ces championnats combinés, individuels et clubs, désigneront les champions du Liban 2022 individuels (hommes et femmes), ainsi que les clubs champions.

Après une semaine de pluies ininterrompues, les meilleurs coureurs hommes du pays croiseront leurs pointes sur les pistes boueuses et humides de Horch Beyrouth aux allures de Waterloo, dimanche.

Ces coureurs représentent principalement trois clubs libanais: celui de l’armée, le club Let’s Run et l’Inter-Lebanon. Les coureurs de l’armée qui ont dominé la discipline pendant des décennies sans interruption, n’auront pas la mission facile cette fois-ci. Ils devront défendre becs et ongles leur suprématie contre les coureurs des deux autres clubs.

En effet, Let’s Run aligne pour l’occasion l’excellent Mounir Kabbara. Ce dernier détient le record national du 3.000 m, 3. 000 m SC et 5.000 m, pas moins! Kabbarah qui réside aux États-Unis va traverser l’Atlantique spécialement pour ce championnat. C’est dire l’enjeu. En plus de Kabbarah, Let’s Run va aligner Tony Hanna qui a dominé les courses sur route en 2021, Zeid el-Sayyed un jeune au potentiel prouvé, Saleh Zeayter, Zakararia Harouki et Ramez Jaje.

"Waterloo – Horch" 

Pour sa part, l’Inter lance son artillerie lourde dans la bataille: Ahmad Ghalie (vice-champion 2021), Peter Khoury, Ali Mortada et Jad Shmaïssani, qui avaient dominé les courses de demi-fond en 2021 aux cotés de l’excellent Mohammad Abou Zeid et Khodr Khodr. La bataille de "Waterloo – Horch", qui va mettre aux prises cette année les coureurs de l’Inter et ceux de Let’s Run, s’annonce palpitante. Bien malin qui pourra prédire les vainqueurs, tant la lutte s’annonce âpre.

Au-delà du fait que ces deux clubs civils veulent briser le monopole de l’armée sur le cross-country (championnat par club) qui a trop duré, un précieux sésame attend les lauréats. En effet, les six premiers arrivants représenteront le Liban au championnat arabe de cross-country qui se tiendra au royaume de Bahreïn du 22 au 24 février.

Nombreuses absences féminines

Chez les femmes, le clash sera limité principalement aux coureuses de l’Inter et celles de Let’s Run devant le club Elite, qui devra se contenter de la troisième place. Contrairement au " full house " masculin, d’excellentes coureuses libanaises ne concourront pas malheureusement dans ce championnat: Chirine Njeim (Inter), qui préfère se réserver pour le semi-marathon d’Arizona le 11 février avec un nouveau record national en perspective; Pia Nehme (Let’s Run) est toujours en train de pouponner son nouveau-né au Canada; idem pour Nadia Dagher (Inter) qui habite Berlin; Nesrine Njeim (Inter), qui avait bouclé ses valises pour faire le voyage à Beyrouth se retrouve avec des cas contacts Covid-19 qui l’empêchent de quitter les Pays-Bas; Nada Kurdi (Inter) se remet d’une blessure; Nadine Kalot (Inter) est bloquée en Côte-d’Ivoire pour le renouvellement de son passeport; tandis que Tiana Abdelmassih (Inter) n’est pas disposée à faire le déplacement depuis San Francisco pour une course qui durera moins de 38 minutes.

Sur le papier, Joan Makary de Let’s Run semble la mieux armée pour décrocher son 1e titre de championne du Liban. Makary va profiter de  l’absence forcée de Nesrine Njeim, reine incontestable du Horch.

L’Inter-Lebanon devrait maintenir sa suprématie par équipe et finir champion du Liban 2022 pour la 8e fois en 12 ans. Mais un cross est une bataille toujours pleine de surprises et il faut attendre la fin de la course pour confirmer les pronostics. La surprise pourrait venir de Jennifer Tomazou, si elle est dans un de ses beaux jours.

Jennifer Tomazou (Inter), Loaa Zaarour (Inter) et Laura Fallaha (Inter) postuleront pour une bonne place sur le podium individuel (parmi les 4 premières), tandis que les mamans quinquagénaire Nada Jisr (Inter) et quadragénaire Maissa Chirazi (Inter), ainsi que Pia Makhoul (Inter) devraient arriver séquentiellement 5e, 6e et 7e.

A noter que pour désigner le club vainqueur, les places des quatre premiers par club sont additionnées ; à titre d’exemple, si les coureurs de l’armée arrivent 3e, 5e, 8e et 10e, le total est de 3+5+8+10 = 26 points. Le club gagnant est celui qui cumule le total le plus bas.

Dilemme pour Bahreïn

Si la sélection masculine pour le championnat arabe semble équitable du fait de la participation des plus forts, il n’en va pas de même pour les femmes. En effet, la Fédération pourra difficilement ignorer Chirine Njeim, Nesrine Njeim, Nadia Dagher, Tiana Abdelmassih ou autres Pia Nehmé. Ceci étant bien entendu conditionné par leurs formes respectives actuelles et de leurs disponibilités.

Par ailleurs, les places qualificatives pour Bahreïn pour les tranches d’âge des moins de 20 ans et des moins de 18 ans se disputeront aussi dimanche. Les figures de proue des moins 18 ans sont sans aucun doute Yara Rizk, Ibrahim Haïdar et Malek Shamas, tous les trois de l’Inter, en plus des jeunes du Club Jamhour. Pour les moins de 20 ans, Jana Thermos et Charbel Mansour (Inter), Ali Kanaan (Elite), les jeunes loups du Club Phenicia Tyre et ceux de Jamhour auront les meilleures chances.

Enfin, et toujours à Waterloo, une troisième course mixte des coureurs et coureuses appartenant aux tranches d’âges masters (35–39 ; 40-44 ; 45-49 ; 50-54 ; 55-59 ; 60 et plus composera les podiums des diverses tranches d’âge par sexe. Les défis entre ces masters s’annoncent d’ores et déjà aussi sulfureux que chez les moins jeunes. Spectacle garanti à Horch Beyrouth, dimanche.

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