La fracture du nez de Kylian Mbappé a assombri l’horizon de l’équipe de France, qui croise les doigts pour retrouver au plus vite son atout N°1 et se demande déjà comment vivre sans lui pour la suite immédiate de l’Euro-2024.

Le succès, même étriqué, face à l’Autriche (1-0), lundi, à Düsseldorf, aurait pu être considéré comme une bonne base de départ pour les Bleus dans le tournoi continental. Mais le soulagement a rapidement laissé la place à l’angoisse avec la sortie en fin de rencontre du capitaine, le nez en sang après un choc avec Kevin Danso.

Didier Deschamps ne s’y est pas trompé. Pendant que son joueur subissait des examens à l’hôpital, le sélectionneur s’est projeté sur la suite avec une phrase lourde de sens. "Je l’ai toujours dit, avec Kylian, l’équipe de France est plus forte. Si les nouvelles ne sont pas bonnes, on se battra sans lui. Kylian, c’est Kylian, quelle que soit l’équipe où il est, l’équipe est plus forte."

Pour le moment, le staff des vice-champions du monde n’a pas fourni de durée d’indisponibilité concernant le N°10. Mais la crainte d’un forfait pour le reste de la compétition a vite été balayée par le président de la Fédération française, Philippe Diallo.

"Pas d’opération, ça va aller", a lancé le dirigeant aux journalistes en quittant l’enceinte de Düsseldorf.

Course contre la montre

La FFF a ensuite publié un communiqué, dans la nuit de lundi à mardi, pour confirmer la fracture du nez de l’attaquant, indiquant qu’il devra porter une protection.

"Un masque va être confectionné de sorte à permettre (…) d’envisager une reprise de la compétition après une période consacrée aux soins", a expliqué l’encadrement.

La superstar a elle-même manié l’humour sur les réseaux sociaux, demandant à ses 14 millions d’abonnés sur X: "Des idées de masques?" Signe que le moral n’est pas atteint et qu’il compte bien revenir sur les pelouses de l’Euro le plus vite possible.

Selon le chirurgien Jacques Saboye, membre du bureau de l’Association française des chirurgiens de la face, "le problème, c’est la ventilation".

"Un sportif qui a l’habitude de respirer juste par le nez, vous lui fermez le nez, il ne tiendra pas 90 minutes en respirant par la bouche. Dans les deux-trois prochains jours, je pense qu’ils vont lui faire des radios, voir ce qui est touché ou pas, si la cloison nasale est déplacée, à quel point des structures anatomiques sont lésées. En fonction de cette évaluation, on pourra décider d’opérer ou non", éclaire le spécialiste, interrogé par l’AFP.

Une course contre la montre est donc engagée et Deschamps va devoir se creuser la tête pour revoir dans les plus brefs délais son animation offensive, point noir du match contre l’Autriche. Même si le staff n’a rien précisé à ce sujet, il semble très compliqué de revoir le 3ᵉ meilleur buteur de l’histoire des Bleus (47 réalisations en 80 sélections) vendredi, à Leipzig, face aux Pays-Bas, pour le choc du groupe D.

Attaque en berne

Sans Mbappé, la France est particulièrement démunie en attaque et ce n’est pas la performance des éléments offensifs alignés lundi qui va rassurer le sélectionneur. L’unique but tricolore, inscrit par Maximilian Wöber contre son camp, est d’ailleurs venu d’une inspiration du futur Madrilène.

Ousmane Dembélé et Marcus Thuram ont été d’une rare indigence technique et Olivier Giroud, qui a remplacé le N°10, a raté une énorme occasion. À bientôt 38 ans (le 30 septembre), celui qui prendra sa retraite internationale à l’issue du Championnat d’Europe peut-il être un recours crédible, même à court terme? C’est loin d’être évident, d’autant qu’il est sorti de la rencontre avec une petite inflammation à un adducteur, selon son entourage.

"Je ne pense pas à moi en ce moment, a réagi l’avant-centre, qui s’est engagé avec le Los Angeles FC. Je pense à lui (Kylian Mbappé, ndlr), à l’équipe. De toute façon, on ne sait pas qui partira pour le prochain match. On espère juste qu’il sera rétabli le plus rapidement possible."

Comme au Mondial-2002 avec la cuisse de Zinédine Zidane, l’équipe de France reste suspendue à l’état du nez de son leader.

Avec AFP

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