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Fer de lance du para athlétisme français, Nantenin Keïta, médaillée d’or du 400 m à Rio 2016, s’entraîne sans relâche. Objectif: une nouvelle médaille à Paris. Nantenin Keïta cultive une force de caractère qu’elle met au service de son sport et de son engagement pour les enfants albinos.

Lorsqu’on évoque le nom de Nantenin Keïta, la première chose qui vient à l’esprit est une image de détermination, de résilience et d’excellence sportive. Cette athlète paralympique française, spécialisée dans le sprint, incarne parfaitement l’esprit de la compétition et la quête incessante de la perfection.

Mais Keïta, c’est aussi le nom de son père, Salif, musicien malien de renom. De lui, elle tient son albinisme, une particularité génétique qui lui a donné la peau blanche et l’a rendue malvoyante.

Née à Bamako en 1984, elle rejoint la France à l’âge de deux ans: "Mon père ayant grandi au Mali, il n’a pas voulu que j’aie les mêmes difficultés que lui, que ce soit sur le plan de la société ou de l’éducation. Avec une déficience visuelle, on n’apprend pas de la même façon."

Adolescente, elle commence par faire du hand "mais du fait de ma vue, je rattrapais la balle trop tard", puis du basket, avant de découvrir l’athlétisme grâce à une compétition pour déficients visuels.

Sur la piste, elle court sans guide et ne fait pas confiance à sa vue, mais à des contrastes de couleurs: "Les pistes sont souvent bleues, rouges et les lignes tracées en blanc. Je n’ai pas besoin de savoir réellement où je suis, que je suis aux 190 mètres, par exemple. J’ai besoin de savoir que je suis à la sortie du virage, que je suis sur la dernière ligne droite."

"Pas de super-pouvoir"

Le contraste, la comparaison, elle l’a aussi vécu dans son quotidien, par sa couleur de peau et son handicap.

"Quand j’allais à l’école, personne n’avait la même couleur de peau, donc ça ne m’étonnait pas d’en avoir une différente. J’avais mon blanc à moi. Donc je demandais pourquoi on me traitait, me regardait différemment. Pareil pour la vue! Je pensais que tout le monde voyait comme moi et parfois se prenait des murs!"

"Bien entourée", avec son père pour modèle, Nantenin apporte aujourd’hui son aide aux enfants albinos. Une "évidence" pour elle.

Les débuts d’une carrière étoffée

Nantenin a commencé à attirer l’attention sur la scène internationale lors des Championnats du monde d’athlétisme paralympique, où elle a démontré un talent brut et une détermination à toute épreuve. En 2008, à Pékin, elle a remporté la médaille d’argent au 200 mètres dans la catégorie T13, marquant ainsi le début de son ascension fulgurante.

Mais c’est lors des jeux Paralympiques de Rio en 2016 que Nantenin a véritablement marqué les esprits. Avec une performance époustouflante, elle a remporté l’or au 400 mètres T13 (épreuve réservée aux athlètes malvoyants au handicap le moins lourd), confirmant son statut d’élite dans le sprint paralympique. Cette victoire n’était pas seulement une prouesse athlétique, mais aussi un message puissant de dépassement de soi et de résilience.

L’héritage de Nantenin Keïta

Alors que Nantenin se prépare pour une nouvelle série de compétitions, son impact va bien au-delà des médailles et des records. Elle incarne un modèle de résilience et de courage, inspirant des millions de personnes à travers le monde à poursuivre leurs rêves malgré les obstacles. Son parcours est la preuve que les limites ne sont souvent que des illusions et que la véritable force réside dans la persévérance et la foi en soi.

Icône de l’esprit paralympique, sa quête continue de l’excellence et son engagement pour les droits des personnes atteintes d’albinisme font d’elle une figure incontournable du sport et un exemple inspirant pour les générations à venir.

Ultime objectif

À l’approche des jeux Paralympiques de Paris 2024, Nantenin est plus déterminée que jamais. Ses entraînements intensifs et sa discipline sans faille témoignent de sa volonté de défendre son titre et de continuer à repousser les limites. Son entraîneur, Jean-Philippe Durand, parle d’elle comme d’une athlète "dont la rigueur et la passion sont exemplaires", ajoutant qu’elle est "prête à donner le meilleur d’elle-même sur la piste".

Nantenin Keïta sera capitaine des Bleus à Paris, l’ultime objectif de sa carrière sportive. "Cette fois, c’est vraiment mon dernier grand rendez-vous, les jeux Paralympiques de Paris seront ma dernière compétition. Après, j’arrête, promis!", plaisante Nantenin Keïta quand on lui fait remarquer qu’elle avait déjà annoncé sa retraite sportive après les jeux de Londres en 2012, puis ceux de Tokyo en 2021. "Je n’aurais pas prolongé si les jeux n’étaient pas organisés à la maison", ajoute la championne franco-malienne.

"Mon plus grand rêve serait de sortir des JO de Paris sans regrets et d’obtenir une médaille dans des stades pleins."

Tout le monde est invité.

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