Se rassurer, faire taire les critiques et lancer – enfin – son Euro: arrivée en Allemagne dans la peau d’un favori, l’Angleterre, décevante jusque-là, a une triple mission à remplir face à la Slovénie mardi (22h00 heure de Beyrouth), lors de la dernière journée du groupe C.

Les choses vont vite dans le football. Le poncif est particulièrement vrai pour les "Three Lions" de Jude Bellingham, encensés par la presse du pays au moment de débarquer en Allemagne, mais qui, deux semaines plus tard, sont l’objet des critiques les plus acerbes.

La plus retentissante? Celle de Gary Lineker, l’ancien avant-centre, gloire anglaise des années 1980, reconverti commentaire sportif, qui a qualifié le jeu de l’équipe, durant ses deux premiers matches de l’Euro, de… "merdique".

Depuis leur arrivée en Allemagne, les partenaires de Bellingham ont battu sans gloire la Serbie et ne sont pas parvenus à venir à bout du Danemark, concédant un match nul (1-1) logique.

Leur qualification pour la phase à élimination directe n’est pas remise en cause – ils pourraient être qualifiés pour les 8ᵉˢ dès lundi sans jouer –, mais leur jeu laisse effectivement à désirer.

Cible principale des attaques, Gareth Southgate, le sélectionneur, coupable, selon les journaux anglais, de ne pas parvenir à faire jouer correctement ensemble tous les joyaux dont il dispose.

Notamment ses trois perles offensives, Bellingham, donc, Harry Kane et Phil Foden, qui, tels qu’ils sont utilisés par Southgate, se marchent dessus et menacent l’Angleterre de se prendre les pieds dans le tapis.

Pas le moment de paniquer

Southgate a placé Bellingham dans un poste de meneur de jeu que le candidat au prochain Ballon d’Or occupe, peu ou prou, au Real Madrid.

Mais, en sélection, ce positionnement gêne Kane, auteur de 44 buts cette saison avec le Bayern Munich et qui n’aime rien tant que de venir chercher assez bas ses ballons.

Il fait également jouer sur les côtés Foden, fantomatique en Allemagne après avoir été élu meilleur joueur de Premier League avec Manchester City, où il était plus axial.

Face au vent de fronde contre la sélection, Kane a sorti le parapluie. Arrivé en conférence de presse dimanche, il a pris part à une partie de fléchettes dans laquelle les journalistes s’étaient lancés en l’attendant.

Sur le fond, il a appelé au calme: "Je ne pense pas que nous ayons bien joué contre le Danemark. Nous avons été en dessous de ce que nous savons faire", a-t-il reconnu.

Mais "nous sommes déjà passés par là", a-t-il ajouté. "Nous avons beaucoup d’expérience… C’est le moment d’essayer de s’améliorer".

La Slovénie, dernier adversaire de l’Angleterre dans le groupe C mardi à Cologne, actuelle deuxième de la poule, semble parfaite pour effectuer les ajustements appelés de ses vœux par Kane.

Mais, alors que les Anglais peuvent déjà se projeter sur les 8ᵉˢ, Southgate pourrait décider de préserver ses cadres mardi.

Il bénéficiera en tout cas, sur le papier, de tout son effectif, le Mancunien Luke Shaw, seul latéral gauche du groupe, blessé jusqu’alors, ayant pris normalement part à l’entraînement lundi.

"Ce n’est pas le moment de paniquer", a encore argué Harry Kane.

Mais ses partenaires seraient bien inspirés de convaincre, faute de quoi les critiques ne manqueront pas de redoubler.

Avec AFP

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