L’un a fait de Nice la meilleure défense du championnat, l’autre a mis l’attaque de Rennes au sommet: Christophe Galtier et Bruno Genesio se retrouvent samedi (18H00) pour un duel crucial dans leur course au podium.

Avec un 6-1 face à de pâles Messins avant la trêve, Rennes a confirmé la grande forme de son attaque, qui affiche une moyenne de 4 buts par match sur ses cinq dernières sorties en L1, et un total de 63 réalisations.

C’est quatre buts de plus que le PSG et déjà mieux que tous les meilleurs totaux des Rouge et Noir sur une saison entière depuis plusieurs décennies.

" Il y a de la qualité et du talent individuels et collectifs dans cette équipe ", a salué Genesio après la victoire contre Metz.

" Il y a un état d’esprit extraordinaire dans ce groupe (…) On ressent une force collective que j’ai rarement ressentie ". " C’est la meilleure équipe actuellement ", assure Galtier.

" Tout y est bien réglé depuis des mois. Si on la laisse évoluer et qu’on tombe dans son piège, on pourrait être en grande difficulté ".

" Une réussite insolente "

Et l’entraîneur niçois y voit la touche Genesio: " Rennes a une réussite insolente, mais il la force. C’est un groupe qui travaille bien depuis plus d’un an avec lui. C’est sa patte. Il est remarquable. Son jeu me rappelle son travail à l’OL, qui avait pourtant été très critiqué ".

Les deux hommes se connaissent et s’apprécient depuis leurs années lyonnaises, entamées sous la houlette d’Alain Perrin en 2007/2008, même si Galtier a par la suite bifurqué vers le rival stéphanois.

Tous deux membres du staff à l’époque, ils avaient mis " des barils d’huile " dans les rouages pour que la greffe débouche sur une grande saison de l’OL, qui avait alors réalisé le premier doublé Coupe/Championnat de son histoire.

A nouveau rivaux, ils visent tous deux une place sur le podium, synonyme de Ligue des champions l’an prochain.

Rennes avait pris l’avantage à l’automne, mais Nice l’a devancé, en partie grâce à sa victoire 2-1 en décembre au Roazhon Park.

Ce jour-là, les Rennais avaient fait preuve de naïveté en défense et d’un manque de réussite en attaque, avec un petit but pour 42 centres et 21 tirs, dont 8 cadrés.

Un double péché mignon qui leur a régulièrement joué des tours cette saison.

" Pas assez dangereux "

Et les Niçois, portés par leur capitaine Dante, qui réalise l’un de ses meilleures saisons malgré ses 38 ans et sa grave blessure à un genou la saison dernière, se montrent toujours aussi intraitables en défense, avec seulement 23 buts encaissés cette saison.

Avant leur défaite 2-1 à Marseille, ils avaient gardé leur cage inviolée pendant cinq matches, y compris face au PSG (1-0), en ayant joué une heure à dix à Montpellier (0-0) et terminé à neuf à Strasbourg (0-0).

Depuis, Rennes a repris la 3e place, avec deux longueurs d’avance. Pour repasser devant, Nice devra marquer. Or, le Gym piétine en ce domaine, avec seulement trois buts sur ses sept derniers matches de L1.

Même Amine Gouiri (10 buts et 7 passes décisives en L1) est muet depuis janvier en championnat. " Il faut bien défendre, c’est évident mais il faut en faire plus offensivement ", martèle Galtier.

" Nous avons peu de centres, de corners, de coups de pied arrêtés, et nous ne sommes pas assez dangereux ".

Le retour en forme de Justin Kluivert après des problèmes musculaires, et les talents conjugués de Youssef Atal et Hicham Boudaoui, bien que sonnés par l’échec de l’Algérie en barrage pour le Mondial-2022, pourraient aider à mettre un peu de folie dans le jeu niçois, à l’abord du sprint final.