Battu en " finale " du Tournoi des six nations par l’Angleterre (24-12) samedi à Bayonne, le XV de France féminin a montré ses limites actuelles mais aussi ses forces, porteuses d’espoir pour la prochaine Coupe du monde (8 octobre-12 novembre) en Nouvelle-Zélande.

Un effectif qui se dessine

L’encadrement des Bleues avait déjà esquissé lors de la tournée d’automne victorieuse une ossature d’équipe, avec notamment l’arrivée de jeunes talentueuses, telles l’arrière Chloé Jacquet ou la deuxième ligne Coco Lindelauf.

Des choix validés par deux succès contre les " Black Ferns " néo-zélandaises, championnes du monde en titre, et un contre l’Afrique du Sud.

Le Tournoi 2022 a permis d’accentuer quelques traits et de confirmer un cadre, ou plutôt " des " cadres. La demie de mêlée Laure Sansus, meilleure marqueuse du Tournoi (six essais), bien qu’en deçà de son niveau habituel contre l’Angleterre, a confirmé qu’en l’absence de Pauline Bourdon, il fallait compter sur elle.

" C’est une joueuse qui est capable de bien animer le jeu, de faire des brèches, de nous mettre dans la lancée, avec un jeu au pied très intéressant. Quand elle est proche de la ligne, elle piste et dès qu’il y a une opportunité (de marquer), elle est capable de la saisir ", résume la sélectionneuse Annick Hayraud.

Autres satisfactions, les deuxièmes lignes Madoussou Fall, impeccable durant toute la compétition (meilleure plaqueuse des Bleues avec 64 plaquages) et Audrey Forlani, la troisième ligne Romane Ménager, l’arrière Emilie Boulard et la pilier Annaëlle Deshayes.

L’Angleterre, une bête noire à dompter

Au-delà du fait qu’elle prive la France de son premier Grand Chelem depuis 2018, la défaite à Bayonne dans ce 50e " Crunch ", la dixième d’affilée, sonne comme un cruel avertissement pour les Bleues.

Certes, elles ont dominé sans trop se forcer les autres nations participant au Tournoi, mais face aux " Red Roses ", le bât blesse. Et quand on sait que les deux équipes ont été versées dans la même poule au Mondial, il y a de quoi douter et nourrir quelques complexes.

" Pas du tout, réplique l’arrière Jessy Trémoulière. Si on leur enlève les ballons portés qui sont leurs points forts (à l’origine des trois essais anglais, ndlr), c’est une toute autre équipe en face de nous. Ce qui nous sépare d’elles, ce sont des détails, leur pragmatisme ".

" Il n’y certainement pas de fatalisme car la Coupe du monde sera une autre compétition ", renchérit Thomas Darracq, le responsable sportif des Bleues.  N’empêche qu’avec une équipe anglaise capable de marquer une moyenne de dix essais par match aux " petites " nations, et encore trois face aux Françaises, N.3 au classement de World Rugby, on se demande bien comment le titre mondial pourrait échapper cette année à d’aussi impressionnantes " roses rouges ".

Des secteurs de jeu à revoir

Les cinq mois d’ici au Mondial ne seront pas de trop pour gommer les erreurs et les imprécisions dont les Bleues ont parfois fait preuve, sans parler du relâchement en deuxième période lors de leurs quatre premières rencontres du Tournoi.

A Bayonne, " on a manqué de ballons, ce qui a limité la capacité à scorer, on a eu du mal à alterner sur nos prises d’initiatives, on a du mal à sortir du schéma décidé: il y a une maturité à trouver pour aller chercher ce dernier palier ", analyse Thomas Darracq.

Annick Hayraud regrette de son côté " trop de fautes " (onze pénalités concédées samedi) et " tous ces ballons qu’on perd " (dont quatre en touche).

" A nous d’être plus perspicaces en touche, plus simples aussi, et de les contrer en l’air pour éviter les ballons portés ", ajoute la deuxième ligne Céline Ferer.

Physiquement, il est clair que " le rapport poids/puissance " leur est favorable, note la capitaine Gaëlle Hermet, mais " on a d’autres qualités ", notamment défensives (134 plaquages contre 114) et techniques.

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