Un an presque jour pour jour après leur premier face-à-face, Rafael Nadal et Carlos Alcaraz, l’étoile montante du circuit ATP, se retrouvent en quarts de finale du Masters 1000 de Madrid vendredi, à un peu plus de deux semaines de Roland-Garros (22 mai-5 juin).

Tous deux ont bataillé pour en arriver là, Nadal face à David Goffin (6-3, 5-7, 7-6 (11/9) en 3h09), et Alcaraz – le jour de ses 19 ans – contre Cameron Norrie (6-4, 6-7 (4/7), 6-3 en 2h39).

C’est l’aîné des deux Espagnols qui a eu toutes les peines du monde à être au rendez-vous après avoir laissé échapper deux balles de match dans le deuxième set (à 5-3 et 5-4). Embarqué dans une troisième manche et un match à rallonge, moins tranchant et moins mobile, " Rafa " a été confronté à son tour à quatre balles de match dans le tie-break décisif. C’est finalement lui qui s’est imposé, à sa quatrième occasion.

" Ça a été une fin de match incroyable, à laquelle on n’aurait jamais dû arriver ", résume-t-il.

" J’ai mieux joué hier (mercredi) ", pour son retour un mois et demi après une fracture de fatigue à une côte, estime Nadal. " Mais quand on n’a pas joué depuis un moment, on sait que la progression n’est pas linéaire, qu’il y a des hauts et des bas. "

" Meilleur que moi "

Ici-même il y a un an, à un jour près, Alcaraz avait fêté ses 18 ans sur le Central madrilène face à son illustre compatriote. Pour leur tout premier duel, il ne faisait pas encore partie des cent meilleurs joueurs mondiaux (120e exactement) et n’avait inscrit que trois jeux.

" Ce match m’a aidé à voir combien j’étais loin ", se souvient-il.

" Maintenant, je suis un joueur totalement différent, capable de gérer mes émotions, les différents moments d’un match, explique Alcaraz. Je crois que je suis prêt pour ce défi. "

Entre les deux, tout a changé pour le jeune Espagnol: pêle-mêle, il est devenu le plus jeune quart-de-finaliste de l’US Open dans l’ère Open, il a remporté ses premiers trophées (4, dont 3 en 2022), dont son premier Masters 1000 à Miami début avril, et s’est fait une place dans le top 10 dans la foulée de son titre à Barcelone il y a une dizaine de jours. Exactement 17 ans après Nadal.

" L’année dernière, je venais jouer ce tournoi pour vivre une expérience nouvelle et me mesurer aux meilleurs joueurs du monde. Aujourd’hui, je me considère comme l’un d’entre eux ", comparait il y a quelques jours le protégé de Juan Carlos Ferrero, ex-N.1 mondial et lauréat de Roland-Garros 2003.

Une preuve de plus ? En demi-finale à Indian Wells en mars, pour leur deuxième duel, Nadal avait dû ferrailler plus de trois heures (6-4, 4-6, 6-3) pour s’en sortir. C’est au cours de ce match que sa blessure costale était survenue.

Le Majorquin de 35 ans a pleinement conscience du danger incarné par Alcaraz et sait très bien que l’heure de la passation des pouvoirs approche dorénavant.

" Au moment où on parle, il est meilleur que moi, affirme-t-il. Parce qu’il est en forme, sur une très bonne dynamique, moi je reviens juste. Et il est très jeune, il a cette énergie. "

Djokovic sans jouer

S’il considère sa victoire du jour comme " bonne à moyen terme parce que j’ai accumulé du temps de jeu ", " il faut voir comment je vais me réveiller demain (vendredi) ", se veut-il prudent. En rappelant que, pour lui, la finalité est ailleurs.

" Le plus important pour moi, ce n’est pas qui sera le meilleur demain, c’est qui le sera dans trois semaines ", souligne Nadal.

Si lui a souffert, le N.1 mondial Novak Djokovic, qui a bénéficié du forfait d’Andy Murray, malade, et le N.3 et tenant du trophée Alexander Zverev dans une moindre mesure, avec l’abandon de l’Italien Lorenzo Musetti après dix jeux (6-3, 1-0, cuisse gauche), ont économisé leur énergie.

En quarts de finale, le premier affrontera le Polonais Hubert Hurkacz (14e), victorieux du Serbe Dusan Lajovic (77e) 7-5, 6-3, et le deuxième Félix Auger-Aliassime (10e), tombeur de Jannik Sinner (12e) 6-1, 6-2.

La dernière affiche opposera le N.5 mondial Stefanos Tsitsipas, vainqueur du Bulgare Grigor Dimitrov (20e) 6-3, 6-4, à Andrey Rublev (8e), qui a contenu 7-6 (9/7), 7-5 le Britannique Daniel Evans (36e).

Dans le tableau féminin, la Tunisienne Ons Jabeur (10e) tentera samedi de s’offrir un premier titre en WTA 1000, la catégorie de tournois la plus relevée après les Grand Chelem. Il n’y a plus que l’Américaine Jessica Pegula (14e), elle non plus jamais sacrée dans un tournoi de ce calibre, pour lui faire obstacle.

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