La finale de la Ligue Europa Conférence entre l’AS Rome et le Feyenoord Rotterdam, mercredi à Tirana (21h00), est l’occasion pour le défenseur romain Leonardo Spinazzola de conclure sur un sourire une saison quasi-blanche, passée à soigner son tendon d’Achille rompu pendant l’Euro.

" L’important sera de lever la Coupe, même si je reste sur le banc. On verra si je joue ou pas, mais je suis disponible et déjà ravi de l’être ", assure le latéral gauche international italien, dont la saison 2021-2022 a débuté le… 9 mai, il y a seulement deux semaines.

Spinazzola avait ébloui l’Europe l’été dernier sur le flanc gauche de la Nazionale de Roberto Mancini, avec ses débordements incisifs: flashé à près de 34 km/h, le joueur a même été le plus rapide du tournoi, selon l’UEFA.

Mais la compétition de " Speedazzola " s’est arrêtée en quart de finale contre la Belgique (2-1), en raison d’une rupture du tendon d’Achille gauche.

Et c’est du bord de la pelouse de Wembley, avec des béquilles, qu’il a dû suivre la finale remportée contre l’Angleterre (1-1 a.p., 3-2 aux t.a.b.).

" Même si je n’ai pas joué, je considère avoir gagné l’Euro ", précise le joueur de 29 ans à ceux qui en douteraient.

L’ex-latéral de l’Atalanta et de la Juventus, déjà longuement arrêté il y a quatre ans pour se faire opérer du genou droit, s’est ensuite replongé dans le traditionnel long parcours de soins et de rééducation, avec des hauts et des bas.

" La tête contre un mur "

Les rapides progrès initiaux lui ont un temps fait espérer un retour dès fin 2021, mais il a déchanté. " Les trois premiers mois se sont bien passés, je me suis dit pourquoi pas. Et puis ensuite le muscle ne croissait plus ", racontait-il la semaine dernière à la presse au centre d’entraînement de la Roma.

" Le plus difficile, ça a été ce moment. Quand je ne voyais pas les résultats de mon travail. J’étais ici, à travailler de 9h00 à 16h00 tous les jours, mais rien, c’était comme mort, je ne sentais pas le muscle grossir. Je me sentais impuissant, comme si je me cognais la tête contre un mur qui restait toujours là, intact… ", a-t-il décrit.

Il a alors changé d’optique et accepté de " laisser passer le temps " pour enfin pouvoir réintégrer le groupe début avril puis apparaître sur les feuilles de match, comme remplaçant, et enfin retrouver le terrain.

Une minute symbolique contre la Fiorentina (0-2) le 9 mai, puis une mi-temps contre Venise (1-1) cinq jours plus tard et presque un match complet (83 minutes) vendredi soir chez le Torino (3-0): " Spina " retrouve des sensations oubliées, en espérant que cela lui permette au moins d’entrer en jeu mercredi contre Feyenoord.

Noyau azzurro

" Je ne sais pas exactement où j’en suis, mais je me sens bien. Il me manque juste de jouer pour reprendre confiance ", explique l’international italien qui pourrait dans la foulée retrouver la Nazionale, éliminée en son absence sur la route du Mondial au Qatar.

Le programme est copieux en juin, peut-être trop pour une reprise: Allemagne deux fois, Angleterre et Hongrie en Ligue des nations, après la " Finalissima " contre l’Argentine prévue le 1er juin à Londres entre les champions d’Europe et d’Amérique du sud.

Mancini ne lui a rien promis: " Il m’a simplement dit qu’il était content que je sois revenu. " Avant d’apporter sa pierre à la nouvelle reconstruction d’une équipe d’Italie à qui il a tant manqué depuis l’Euro, Spinazzola reste donc d’abord concentré sur sa Roma, une équipe où il perçoit la même " cohésion " qu’au sein de la Nazionale l’été dernier.

" Ensuite, dans le vestiaire, c’est forcément un peu plus difficile pour moi qui ne parle pas anglais, mais je fais des gestes! " ajoute dans un sourire retrouvé ce membre du solide noyau azzurro (avec Mancini, Pellegrini, Zaniolo, Cristante, El Shaarawy) d’une Roma au fort accent anglais, avec notamment Tammy Abraham et Chris Smalling