L’Italie et la Serbie ont fait une entrée tonitruante vendredi dans la Coupe Davis, alors que l’Espagne, tenante du titre mais privée de Rafael Nadal et de son nouveau prodige Carlos Alcaraz, a éprouvé davantage de difficultés.
La phase finale de la Coupe Davis new-look, dont c’est la deuxième édition (elle avait été annulée en 2020 en raison de la Covid-19), consiste en une phase de poules avec six groupes de trois équipes, répartis cette année dans trois villes différentes, Madrid, Innsbruck (Autriche) et Turin, suivie de quarts de finale, demi-finales et finale.

L’Italie assomme les États-Unis
Face à deux des plus gros serveurs du circuit, les géants américains Reilly Opelka et John Isner, les Italiens Lorenzo Sonego et Jannik Sinner ont remporté des victoires éclatantes.
Sonego (27e mondial) a ouvert la voie en jouant " le meilleur tennis de (sa) vie " pour battre Opelka (26e) 6-3, 7-6 (7/4). Il a été imité dans la foulée par Sinner (10e), qui a humilié John Isner (24e) 6-2, 6-0 en 1h02. Jamais l’américain n’avait marqué aussi peu de jeux dans une partie. Sinner a conclu sa leçon sur un ace – son seul du match – qui a laissé son adversaire sans réaction.
" J’ai vraiment bien joué, je n’ai pas manqué beaucoup de balles. Et, évidemment, retourner aussi bien quand on joue contre John, ce n’est jamais facile ", savourait l’italien de 20 ans qui faisait ses débuts en Coupe Davis, avant que le double américain, avec Rajeev Ram et Jack Sock, ne s’impose contre Lorenzo Musetti et Fabio Fognini (7-6, 6-2).

Djokovic sans merci face à l’Autriche
Novak Djokovic veut parachever sa saison 2021 chargée de records par un deuxième Saladier d’argent. Pour l’entrée en lice de la Serbie dans la compétition à Innsbruck (3-0), le N°1 mondial a été impitoyable. Il n’a pas mis une heure (58 minutes) pour surclasser Dennis Novak (118e) 6-3, 6-2.
" J’adore jouer pour mon pays. Quand on a besoin de moi, je suis là ! ", a-t-il lancé pour la télévision, dans une Olympia Halle vidée de tout public.
Avant lui, Dusan Lajovic avait donné à la Serbie son premier point. Lajovic, 33e mondial à 31 ans, était nettement supérieur sur le papier à son adversaire Gerald Melzer, 287e à 31 ans. Mais l’autrichien a montré qu’il valait mieux que son classement actuel, lui qui avait atteint le 68e rang mondial fin 2016, mais qui a depuis traversé quasiment deux saisons blanches (2019 et 2020) pour cause de blessure. Si bien que le serbe pouvait souffler de s’être finalement imposé 7-6 (7/5), 3-6, 7-5 en 2h42.

L’Espagne, touchée mais pas coulée
Sans Nadal et privée coup sur coup à la dernière minute de son N°2 Roberto Bautista Agut blessé aux abdominaux, et de son nouveau phénomène Carlos Alcaraz positif au Covid-19 la veille, la tenante du trophée cumule les difficultés.
L’Espagne a néanmoins tenu son rang face à une équipe d’Équateur plus qu’accessible, même si son leader Pablo Carreño (19e) a donné chaud au public madrilène. Face au 148e mondial Emilio Gomez – fils d’Andres sacré à Roland-Garros en 1990 – le médaillé de bronze olympique de Tokyo a laissé filer le premier set, a failli être mené 4-2 dans le deuxième, et ne s’en est sorti qu’au tie-break décisif (5-7, 6-3, 7-6 (7/5)) du troisième après avoir pourtant obtenu deux premières balles de match à 5 jeux à 2. Le tout après plus de 2h30 de jeu.
Puis Carreño a de nouveau bataillé jusqu’autour de minuit en double, pour s’imposer associé à Marcel Granollers (6-4, 6-7, 7-6 à Gonzalo Escobar et Diego Hidalgo). En ouverture, le néo-quadragénaire Feliciano Lopez avait lui rondement rempli sa mission (6-3, 6-3 contre Roberto Quiroz, 291e).
" Je pensais ne jouer qu’en double et, avec tout ce qui est arrivé dans la semaine, je me retrouve à jouer en simple, c’est un cadeau de la vie ", a apprécié Lopez, qui s’est offert sa première victoire individuelle en Coupe Davis depuis cinq ans.
Mais c’est maintenant que les choses sérieuses commencent vraiment pour l’Espagne : sur la route des quarts de finale, va se dresser dimanche l’armada russe, avec ses deux top 5, Daniil Medvedev et Andrey Rublev, son top 20 (Aslan Karatsev) et son top 30 (Karen Khachanov).
" C’est sans doute la meilleure équipe, on sait tous que ça va être très difficile de les battre ", convient Lopez.

Crédit: AFP