Shelly-Ann Fraser-Price sur 100 m, le 110 m haies mené par Devon Allen, les réglages de Kevin Mayer et les spécialistes bahaméens du 400 m sont attendus parmi les temps forts du meeting de Ligue de diamant de Paris, samedi soir au stade Charléty.

Fraser-Price pour un chrono

En un seul 100 m couru, début mai à Nairobi, l’octuple médaillée olympique et nonuple championne du monde Shelly-Ann Fraser-Price (35 ans) a signé le meilleur chrono de la saison, en 10 sec 67. Proche de son record personnel (10.60 en 2021) et mieux jusque-là que sa compatriote championne olympique en titre Elaine Thompson-Herah (10.79).

Pour son deuxième 100 m, la dernière course au programme de la soirée sur la piste du stade Charléty, peu avant 23 heures, Fraser-Price aura pour principale adversaire l’Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou.

" J’ai peu couru cette année, car je veux performer de façon durable. Et, à son âge, mon fils a besoin de moi, je veux être là pour lui ", explique la trentenaire caribéenne, qui ne dit pas non pour autant à l’idée de courir jusqu’aux JO-2024.

" Paris, je n’y pensais pas trop jusque-là, mais finalement, si je me sens bien, vous me verrez sur la piste jusqu’à 40 ans, rit-elle. Je suis toujours aussi passionnée par ce que je fais. "

Allen face aux hurdlers français

Troisième course en moins d’une semaine pour Devon Allen (27 ans), passé dimanche dernier à New York à quatre centièmes du record du monde du 110 m haies (12.84 contre 12.80). Sous la pluie orageuse d’Oslo jeudi, le sprinter américain ne s’est imposé qu’en 13 sec 22. Qu’en sera-t-il dans la chaleur parisienne ?

Ce 110 m haies marque la rentrée de Pascal Martinot-Lagarde, retardée par une lésion au mollet droit survenue début mai.

" Je ne connais pas du tout ma forme, j’ai dû adapter mon entraînement avec ma blessure, mais je n’ai peur de rien ", assure le médaillé de bronze mondial 2019.

Sur la ligne de départ également, la jeune promesse Sasha Zhoya, pour sa première en Ligue de diamant, à une semaine de ses vingt ans.

Mais pas Wilhem Belocian, qui a préféré renoncer après avoir coupé son effort en pleine course à Oslo jeudi soir et devait passer des examens médicaux.

Côté femmes, Cyréna Samba-Mayela, sacrée championne du monde en salle du 60 m haies cet hiver, est au rendez-vous du 100 m haies.

Mayer en mode triathlon

Touché au tendon d’Achille pendant la saison hivernale, Kevin Mayer, en quête d’or aux Mondiaux de Eugene (Etats-Unis, 15-24 juillet), a dû se montrer patient depuis.

" Il y a eu des moments difficiles où mon tendon d’Achille ne guérissait pas, raconte le double vice-champion olympique du décathlon (2016 et 2020), attendu pour un triathlon haies-longueur-poids samedi soir.

" J’ai repris la course il y a trois semaines maintenant, je n’ai pas encore fait de séance de haies pour être honnête, mais je le prends plus +à la cool+ avec l’expérience, assure le néo-trentenaire. Ce n’est plus l’heure de se poser des questions, je suis là pour me faire plaisir. "

" Je n’irai pas parier sur mes records, mais j’irais bien me surprendre ", lance Mayer.

Les Bahamas à l’honneur sur 400 m

Avant de rentrer pour les sélections des Mondiaux de Eugene sur leurs terres bahaméennes – où ils ne peuvent pas faire " deux pas " sans être reconnus de tous, sourit-il – les champions olympiques en titre du 400 m, Steven Gardiner côté hommes et Shaunae Miller-Uibo côté femmes, vont illuminer de leur foulée la piste du sud parisien.

Gardiner n’a pour l’instant couru qu’un 400 m, en 44 sec 22, quatrième chrono de la saison, en Louisiane fin avril.

" Je ne veux pas courir et voyager trop, je ne veux pas me blesser ", explique le Bahaméen de 26 ans, qui avait connu une alerte avant les Jeux de Tokyo l’été dernier.

Si Gardiner est aussi champion du monde en titre du tour de piste, cet or mondial est le dernier qui manque au palmarès de Miller-Uibo (28 ans), double vice-championne du monde du 400 m (2015 et 2019).

Elle a bouclé deux 400 m avant Paris, le meilleur en 49 sec 91, troisième temps de la saison, mi-avril en Floride.