À la fois soliste et altruiste, Mike James, figure de proue de Monaco, en quête d’un premier titre de champion de France face à Villeurbanne, est un joueur aux multiples facettes dont la prestation pourrait s’avérer décisive samedi à l’Astroballe.

En début de semaine, Monaco a battu l’Asvel (83-80) lors du match 3 de cette finale de très serrée avec une partie de haut niveau du meneur américain, auteur lundi soir de 16 points et de 10 passes décisives, dont 7 en première période. L’encadrement de l’Asvel n’avait guère apprécié de voir l’Américain faire briller les siens.

Mercredi, lors du match 4, le double champion de France en titre avait donc choisi de l’isoler de ses partenaires. Et les principes collectifs monégasques ont volé en éclats.

Devant l’écart grandissant, et voyant ses partenaires empêtrés dans la défense adverse, James l’a joué soliste. A ce petit jeu, il est fort aussi. Mais ses 34 points, soit 50% de ceux de son équipe, n’ont, au final, pas pesé lourd. L’Asvel l’a emporté 85-68, égalisant à deux victoires partout. Et pour la Roca Team, les doutes nés d’un match 2 déjà totalement insipides (défaite 91-54 le 17 juin), sont réapparus.

Pour cette ultime balle de sacre, samedi soir, l’aptitude de l’ex-star du CSKA Moscou et ses 2 millions d’euros de salaire annuel – capable de finir la saison dernière aux Nets de Brooklyn en NBA après un conflit avec l’entraîneur Dimitri Itoudis -, à fédérer autour de lui sera primordiale.

" Bien sûr que les leaders doivent prendre leurs responsabilités, reconnaît le capitaine Leo Westermann, mais toute l’équipe veut gagner. Pour cela, il faut être soudés, ensemble. Il y a la capacité et la volonté de rester unis. "

L’équilibre, pas le compromis

L’entraîneur Sasa Obradovic sait James assez talentueux et malin pour y parvenir. Mais il sait aussi que parfois, un grain de sable peut tout venir dérégler.

" Le basket est un sport collectif, rappelle-t-il. Chacun, de sa position et durant le temps où il est sur le terrain, doit contribuer à la force de l’équipe. Pas seulement une personne. C’est uniquement ensemble et soudé que ça marchera. A la fin, gagne-t-on avec un seul gars? Non! Jamais! "

" Avec Mike, tout dépend de lui ", expliquait à l’AFP la semaine dernière l’ex-champion du monde 1998 avec la Yougoslavie. " On est dans l’échange, ça se passe bien, précisait-il. Il comprend parfaitement le jeu et a d’excellents côtés quand il est calme. Mais il peut être son pire ennemi, se faire mal à lui-même. Si vous le confrontez à ce que vous ne voulez pas voir, il peut y avoir des problèmes. "

James fait difficilement des compromis. Sur son compte Twitter, dont il est utilisateur assidu et vigilant, il a d’ailleurs épinglée sa devise: " No discount on my services!!! " (Pas de rabais pour mes services).

Le meneur américain de 31 ans se sait essentiel dans une équipe. Il attend que tout tourne autour de sa vision du jeu. " J’ai été le joueur le plus important d’une équipe européenne lors des cinq dernière saisons, assure l’ancien de Vitoria, du Panathinaïkos et de Milan. C’est dans ma nature. "

Ainsi, depuis le début de la série, il tourne à 18,5% de moyenne à trois points (5/27). " Mais c’est mon jeu de prendre des risques, lance-t-il. Je continuerai. "

Le tout sera de trouver le bon équilibre, le bon dosage avec ses coéquipiers, avec Obradovic. Car cette saison, James a souvent porté les siens. Comme en Euroligue, par exemple, où il a été élu dans le cinq majeur de la saison, même si Monaco s’est arrêté aux portes du Final 4.

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