" Instable par nature ": en scellant vendredi le départ de son entraîneur Jorge Sampaoli, le président de l’OM Pablo Longoria a rappelé que Marseille était habitué au mouvement perpétuel et a ouvert un énième nouveau cycle, soumis aux contraintes financières, qui pourrait être incarné par le Croate Igor Tudor.

Avant qu’il ne soit trop tard

L’OM est donc habitué aux séismes. Sur l’échelle de Richter locale, celle qui a vu Marcelo Bielsa démissionner après une journée de championnat ou André Villas-Boas annoncer son départ au beau milieu d’une anodine conférence de presse, la secousse Sampaoli ne semble pas si terrible.

" C’est mieux de se séparer maintenant que dans un mois, après les premiers matches de championnat. Ça aurait aussi été injuste pour un nouveau coach de travailler avec une équipe construite pour Sampaoli ", a expliqué Longoria, parlant du technicien argentin comme d’un " ami " et d’un " monsieur ".

Les deux hommes n’en ont pas fait mystère, la raison de cette séparation est à chercher dans la vision de ce que peut être l’OM à court et moyen terme.

Avec la Ligue des champions à disputer, Sampaoli voulait beaucoup de recrues, très vite et d’importance. Selon une source au sein du club, il aurait souhaité démarrer la saison avec William Saliba, Renato Sanches et Antoine Griezmann.

Pour le premier cité, prêté la saison dernière par Arsenal, l’OM a le droit d’espérer, mais certainement pas en début de mercato. Les deux autres sont " des joueurs que l’on ne peut tout simplement pas s’offrir ", selon une source au club.

" On a tous la même ambition. C’est le timing qui est différent. Il n’y a pas de manque d’ambition. Je comprends le coach mais il faut être logique et cohérent ", a expliqué Longoria.

Un mercato de patience

Derrière les déclarations de Longoria, il y a la réalité économique de l’OM, qui accumule les pertes année après année (76 millions d’euros en 2020/21, plus de 90 millions d’euros lors de chacune des deux saisons précédentes).

" On a plus de moyens que la saison dernière. Il y a la Ligue des champions et l’arrivée de CVC, ce sont des bonnes nouvelles ", a assuré Longoria.

Mais le propriétaire du club Frank McCourt n’ignore pas ces bonnes nouvelles et il y voit l’opportunité pour le club de commencer à s’autofinancer plutôt que d’attendre de le voir boucher les trous.

" On doit avoir une stabilité économique que ce club n’a pas eu ces dernières années ", a résumé Longoria, qui a reconnu que vendre des joueurs, ce que l’OM ne parvient pas à faire depuis plusieurs saisons, était " important pour la santé de tous les clubs ".

Le dirigeant espagnol a tout de même assuré que son objectif était " d’augmenter le niveau de l’équipe ". Mais il a aussi parlé d’un " mercato de patience, très stratégique ". Un tableau incompatible avec les ambitions urgentes de Sampaoli.

La suite avec Tudor ?

Vendredi, Longoria a paru très confiant quant à l’arrivée rapide — d’ici lundi ou mardi, voire plus tôt –, du successeur de l’Argentin. Celui-ci pourrait être, selon plusieurs médias, le Croate Igor Tudor.

Ancien défenseur international, Tudor (44 ans) sort d’une saison réussie en Serie A avec le Hellas Vérone, sans doute la plus aboutie depuis le début de sa carrière de coach.

En battant notamment la Juventus, la Roma ou la Lazio, son équipe a terminé 9e du championnat d’Italie, avec la cinquième meilleure attaque. Adepte d’un pressing très agressif et d’une défense à trois, il a aussi entraîné le Hajduk Split dans son pays, Galatasaray en Turquie ou l’Udinese en Italie. Il n’a jamais entraîné en Ligue des champions.

Comme Longoria et le nouveau directeur du football de l’OM Javier Ribalta, il a aussi été marqué par la Juventus Turin, où il a été pendant huit ans un défenseur respecté. Il y est revenu en 2020 en tant qu’adjoint d’Andrea Pirlo pour une expérience mitigée.

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