Quatre courses de vitesse en quatre jours : tel est le programme dantesque réservé au circuit masculin de la Coupe du monde de ski alpin, de jeudi à dimanche à Beaver Creek (Colorado), où la récupération sera la clef.

Avec l’entraînement chronométré du mercredi, précédant deux super-G et deux descentes, ce sont même cinq départs en cinq jours qui attendent les skieurs et promettent autant de fatigue accumulée.

L’étape de Beaver Creek a récupéré la descente, annulée à Lake Louise (Canada) la semaine dernière à cause du mauvais temps.

"En plus de l’enchaînement, les courses débutent à près de 3 500 mètres d’altitude (arrivée à plus de 2 700 m), ça use, et la piste à Beaver est exigeante", prévient l’entraîneur de l’équipe de France de vitesse, Xavier Fournier-Bidoz.

"Ce sera fatiguant au niveau du souffle, au niveau musculaire, mais surtout au niveau mental car c’est une piste qui demande de l’engagement."

"Ce programme c’est plus la loi de la télévision que la loi du sport, ce n’est pas très raisonnable", déplore le technicien, d’autant plus conscient des dangers de ces disciplines que son équipe a assisté il y a deux semaines au grave accident d’Adrien Théaux à l’entraînement (multiples fractures).

Tous les Bleus ne vont pas cumuler les quatre courses. Alexis Pinturault devrait, par exemple, faire l’impasse sur les descentes pour rentrer plus vite en Europe et préparer Val d’Isère (géant et slalom) la semaine prochaine.

Matthieu Bailet, l’homme en forme de l’équipe (7e à Lake Louise sur la descente), signe a priori pour toutes les courses, tout comme Johan Clarey ou Nils Allègre, de retour de blessure.

"C’est un énorme enchaînement qui rappelle Kitzbühel la saison dernière (2 entraînements, 2 descentes, 1 super-G)", indique Bailet. "Si on veut être performants sur les quatre, il faudra trouver un équilibre, repousser au plus tard le moment de concentration maximale avant la course, lorsqu’on se met " dans notre bulle ", imperméable au monde extérieur. C’est un état de concentration qui te fait aussi recevoir du stress, qui te prend de l’énergie."

"Évidemment, il y aura ensuite un important travail de récupération post-course", ajoute-t-il, entouré du préparateur physique et des deux kinés qui accompagnent les Bleus.

Le Niçois craint particulièrement l’altitude ("Je suis né à zéro mètre d’altitude !", plaisante-t-il), mais le groupe vitesse a largement travaillé cet aspect de la performance. D’abord avec des exercices en hypoxie (avec oxygène réduit) en France, puis avec un stage de deux semaines à Copper Mountain (Colorado également, à 3 000 m d’altitude) pour enchaîner les manches d’entraînement et s’acclimater.

À Beaver Creek, le Suisse Marco Odermatt a lui une belle occasion de marquer ses adversaires pour le classement général, dont il occupe déjà la tête. Presque intouchable en super-G en fin de saison dernière, il a continué de progresser en descente, en atteste sa 4e place malgré des erreurs à Lake Louise, et semble se rapprocher de son premier podium dans la discipline.

En pleine expansion mondiale du variant Omicron, la FIS a par ailleurs annoncé qu’une personne positive au Covid-19 avait été laissée à l’isolement au Canada. Selon la presse américaine, un skieur du Team USA a ensuite été testé positif à son arrivée dans le Colorado, après avoir pris le charter qui transportait toutes les équipes du Canada aux États-Unis.

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