Des milieux proches du Premier ministre désigné Najib Mikati rapportent que celui-ci essaie autant que possible de barrer la route à toute position ou opinion constitutionnelle faisant allusion au fait que le gouvernement d’expédition des affaires courantes n’est pas habilité à assumer les pouvoirs du président de la République en cas de vacance présidentielle. Les mêmes milieux affirment que M. Mikati s’active à démontrer que son Cabinet est en mesure d’assumer les pleins pouvoirs, et qu’il a bataillé pour former un nouveau gouvernement avant le début du délai constitutionnel pour l’élection présidentielle, le 1er septembre.

Dans ce contexte et suite à la réunion ministérielle convoquée par le chef du gouvernement, qui s’est tenue mardi au Grand Sérail,
le Premier ministre désigné a apporté la preuve qu’il est en mesure de réunir les membres de son gouvernement, mais sous la forme d’une réunion ministérielle, et non pas d’un conseil des ministres. De telles réunions portent sur divers sujets sans qu’il y ait un ordre du jour précis. Ce dernier est toujours établi en concertation avec le président de la République.

Le président Mikati, selon ses proches, ne s’est pas contenté de cette démarche. Il a voulu relancer le dossier de la formation du gouvernement auprès du président de la République. Une façon de démentir les informations selon lesquelles le Premier ministre désigné refuserait de former un gouvernement sous le mandat actuel de Michel Aoun. Au cas où un nouveau gouvernement n’est pas formé d’ici la fin du mandat. M. Mikati s’adressera alors aux Libanais pour dire : "J’ai essayé jusqu’à la dernière minute de ce mandat de former un gouvernement, mais je n’ai pas réussi". De ce fait, il se déchargerait de toute responsabilité, et jetterait la balle dans le camp du président sortant.

Les proches du Premier ministre soulignent en outre que M. Mikati déploie des efforts pour que l’élection présidentielle se déroule dans les délais prévus. De plus, il souhaite être en harmonie avec le prochain président de la République, et auquel cas il pense avoir de grandes chances d’être reconduit à la tête du gouvernement post-élection, surtout s’il se confirme que Saad Hariri n’a pas l’intention d’opérer, dans un proche avenir, un retour sur la scène politique locale.