©Le Slovène Tadej Pogacar, vainqueur des deux derniers Tour de France, salue le maillot jaune, le Danois Jonas Vingegaard, avant le départ de la 19e étape entre Carcassonne et Foix. Thomas Samson/AFP/Archives
Vainqueur des deux dernières éditions du Tour de France, le prodige slovène Tadej Pogacar est tombé sur plus fort que lui cette année avec Jonas Vingegaard, un premier échec pour le "petit cannibale" qui avait tout réussi jusque-là.
Il avait pris le pouvoir dès sa première participation, il y a deux ans, en renversant Primoz Roglic lors d'un contre-la-montre ahurissant à la Planche des Belles Filles. Sauf incident, il part cette fois de trop loin (3 min 26 sec de retard) pour espérer rattraper son rival danois lors de l'ultime chrono samedi vers Rocamadour et réussir le triplé.
Pour le jeune Slovène de 23 ans, parfois associé au "cannibale" Eddy Merckx pour son appétit carnassier et sa capacité à gagner de mars à octobre, c'est un premier revers dans une carrière jusqu'à présent fabuleuse.
Il l'a accueilli avec un certain panache, sur le vélo en attaquant à tout bout de champ, et dans la défaite en reconnaissant la supériorité de son adversaire au terme d'un bras de fer qui a atteint des sommets d'intensité et de dramaturgie.
"Il ne pouvait pas y avoir une plus belle manière de perdre le Tour de France. J'ai fait +all-in+ (tout misé) pour le jaune. Je finirai le Tour sans regrets", a-t-il insisté jeudi à Hautacam, où son duel avec Vingegaard s'est scellé autour d'une poignée de main dans la descente vertigineuse du col de Spandelles, après une chute du Slovène et un dérapage plus ou moins contrôlé du Danois.
"Le Tour, comme un seau d'eau"
L'histoire retiendra que Pogacar a perdu le Tour une semaine plus tôt, dans le col du Granon, où, après avoir été harcelé toute l'étape par l'équipe Jumbo, il a été victime d'une défaillance.
Plusieurs anciens champions estiment aussi que le fougueux "Pogi" a payé le prix d'avoir gaspillé trop d'énergie à vouloir sauter sur tout ce qui bouge, gagner des étapes en plaine et sprinter pour des places d'honneur.
"Le Tour de France, c'est comme un seau d'eau, si tu le vides trop tôt, il t'en manque à la fin", résume auprès de l'AFP Andy Schleck, vainqueur de la Grande Boucle en 2010.
"En même temps c'est parce qu'il fait la bagarre que Pogacar est aimé", nuance Bernard Thévenet, double vainqueur des années 1970, qui estime que la popularité du Slovène sortira renforcée de ce Tour.
Des interrogations continuent aussi à porter sur la capacité de Pogacar à être performant sous les très fortes chaleurs et en haute altitude dans une Grande Boucle courue en partie sous la canicule et où l'étape décisive a proposé deux cols à plus de 2.000 mètres, le Galibier (2.642 m) et le Granon (2.413 m).
S'il y a un point sur lequel tout le monde s'accorde, c'est que l'équipe UAE de Pogacar a été moins forte que la Jumbo de Vingegaard, avec Roglic, Kuss et van Aert.
La Vuelta et les Mondiaux comme objectifs
Le Slovène n'a pas eu de chance non plus en perdant rapidement deux équipiers positifs au Covid-19, Laengen et Bennett, ainsi que Soler (malade) et Majka (blessé).
"Vingegaard et son équipe étaient plus forts", reconnaît le manager de UAE Mauro Gianetti, tout en rappelant que Pogacar a "quand même gagné trois étapes et le maillot blanc" de meilleur jeune. "Je suis fier de Tadej, qui aurait probablement pu gagner une autre étape et peut-être remporter le maillot de meilleur grimpeur, mais il a tout risqué pour tenter de remporter le Tour. Il faut être content de ce qu'on a réussi", a-t-il ajouté.
Il est toutefois évident que Tadej Pogacar ne s'en contentera pas. D'autres objectifs l'attendent, à commencer par la Vuelta (19 août - 11 septembre) et les championnats du monde en Australie (18-25 septembre).
C'est l'avantage pour un coureur toutes saisons comme lui: tout ne tourne pas autour du Tour. En janvier, il avait confié vouloir gagner un jour les cinq monuments, soit les classiques les plus prestigieuses du calendrier.
Il en a déjà deux dans sa besace avec Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie. Avec son profil ultra-complet, léger et puissant à la fois, aussi à l'aise dans les cols que sur les pavés, il a les moyens de viser une victoire dans les trois autres: Milan-Sanremo, le Tour des Flandres et peut-être même Paris-Roubaix.
Un seul coureur dans toute l'histoire du cyclisme a réussi à gagner les cinq monuments et le Tour de France: Eddy Merckx.
Il avait pris le pouvoir dès sa première participation, il y a deux ans, en renversant Primoz Roglic lors d'un contre-la-montre ahurissant à la Planche des Belles Filles. Sauf incident, il part cette fois de trop loin (3 min 26 sec de retard) pour espérer rattraper son rival danois lors de l'ultime chrono samedi vers Rocamadour et réussir le triplé.
Pour le jeune Slovène de 23 ans, parfois associé au "cannibale" Eddy Merckx pour son appétit carnassier et sa capacité à gagner de mars à octobre, c'est un premier revers dans une carrière jusqu'à présent fabuleuse.
Il l'a accueilli avec un certain panache, sur le vélo en attaquant à tout bout de champ, et dans la défaite en reconnaissant la supériorité de son adversaire au terme d'un bras de fer qui a atteint des sommets d'intensité et de dramaturgie.
"Il ne pouvait pas y avoir une plus belle manière de perdre le Tour de France. J'ai fait +all-in+ (tout misé) pour le jaune. Je finirai le Tour sans regrets", a-t-il insisté jeudi à Hautacam, où son duel avec Vingegaard s'est scellé autour d'une poignée de main dans la descente vertigineuse du col de Spandelles, après une chute du Slovène et un dérapage plus ou moins contrôlé du Danois.
"Le Tour, comme un seau d'eau"
L'histoire retiendra que Pogacar a perdu le Tour une semaine plus tôt, dans le col du Granon, où, après avoir été harcelé toute l'étape par l'équipe Jumbo, il a été victime d'une défaillance.
Plusieurs anciens champions estiment aussi que le fougueux "Pogi" a payé le prix d'avoir gaspillé trop d'énergie à vouloir sauter sur tout ce qui bouge, gagner des étapes en plaine et sprinter pour des places d'honneur.
"Le Tour de France, c'est comme un seau d'eau, si tu le vides trop tôt, il t'en manque à la fin", résume auprès de l'AFP Andy Schleck, vainqueur de la Grande Boucle en 2010.
"En même temps c'est parce qu'il fait la bagarre que Pogacar est aimé", nuance Bernard Thévenet, double vainqueur des années 1970, qui estime que la popularité du Slovène sortira renforcée de ce Tour.
Des interrogations continuent aussi à porter sur la capacité de Pogacar à être performant sous les très fortes chaleurs et en haute altitude dans une Grande Boucle courue en partie sous la canicule et où l'étape décisive a proposé deux cols à plus de 2.000 mètres, le Galibier (2.642 m) et le Granon (2.413 m).
S'il y a un point sur lequel tout le monde s'accorde, c'est que l'équipe UAE de Pogacar a été moins forte que la Jumbo de Vingegaard, avec Roglic, Kuss et van Aert.
La Vuelta et les Mondiaux comme objectifs
Le Slovène n'a pas eu de chance non plus en perdant rapidement deux équipiers positifs au Covid-19, Laengen et Bennett, ainsi que Soler (malade) et Majka (blessé).
"Vingegaard et son équipe étaient plus forts", reconnaît le manager de UAE Mauro Gianetti, tout en rappelant que Pogacar a "quand même gagné trois étapes et le maillot blanc" de meilleur jeune. "Je suis fier de Tadej, qui aurait probablement pu gagner une autre étape et peut-être remporter le maillot de meilleur grimpeur, mais il a tout risqué pour tenter de remporter le Tour. Il faut être content de ce qu'on a réussi", a-t-il ajouté.
Il est toutefois évident que Tadej Pogacar ne s'en contentera pas. D'autres objectifs l'attendent, à commencer par la Vuelta (19 août - 11 septembre) et les championnats du monde en Australie (18-25 septembre).
C'est l'avantage pour un coureur toutes saisons comme lui: tout ne tourne pas autour du Tour. En janvier, il avait confié vouloir gagner un jour les cinq monuments, soit les classiques les plus prestigieuses du calendrier.
Il en a déjà deux dans sa besace avec Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie. Avec son profil ultra-complet, léger et puissant à la fois, aussi à l'aise dans les cols que sur les pavés, il a les moyens de viser une victoire dans les trois autres: Milan-Sanremo, le Tour des Flandres et peut-être même Paris-Roubaix.
Un seul coureur dans toute l'histoire du cyclisme a réussi à gagner les cinq monuments et le Tour de France: Eddy Merckx.
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