L'Angleterre veut aller au bout de son rêve
©L’Angleterre visera dimanche son premier titre continental en football féminin. Photo Franck Fife AFP
Entre un pays-hôte, l'Angleterre, qui rêve d'un premier trophée majeur, et l'Allemagne à la recherche de son lustre d'antan, la finale de l'Euro de football féminin, dimanche (19h00) à Wembley, couronnera un champion mérité au terme d'une compétition relevée.

Stades remplis, ambiance au rendez-vous, matches intenses et souvent spectaculaires, la compétition aura plus que répondu aux attentes trois ans - et une pandémie de Covid-19 - après un Mondial-2019 en France qui avait déjà placé la barre haut. "Tous les matches ont été bons dans cet Euro et on a prouvé que ce n'était pas du marketing. Cela a été un tournoi excellent sur un plan sportif", s'est félicitée samedi la coach allemande, Martina Voss-Tecklenburg.

La finale promet d'être une apothéose dans un stade de Wembley qui approchera les 87.000 spectateurs, ce qui serait un record pour un match de l'Euro masculin ou féminin. Une victoire de l'Angleterre serait aussi une revanche éclatante 100 ans après que ce sport a été interdit aux femmes en 1921, pour n'être ré-autorisé qu'en 1971.

Le beau parcours des "Lionesses" a évidemment contribué à cette réussite et nourri un engouement inédit pour l'équipe nationale féminine dont les stars Beth Mead, Leah Williamson ou la sélectionneuse Sarina Wiegman sont devenus des noms connus de beaucoup. "Jusqu'ici le soutien dont on a bénéficié a été incroyable et c'est une pensée excitante de les savoir derrière nous", a admis Williamson.

Arrivées sur un élan de 14 matches sans défaite depuis la nomination de la Néerlandaise de 52 ans, spécifiquement recrutée pour remporter la compétition, après avoir mené les Pays-Bas au sacre il y a cinq ans, les Anglaises n'ont pas déçu.

Résilience et adaptabilité

Il y a bien eu des entames nerveuses pour l'ouverture contre l'Autriche ou en demi-finale contre la Suède, et un match au couteau contre leur bête noire espagnole en quart, mais leur résilience, leur capacité d'adaptation et leur foi individuelle et collective en elles-mêmes ont fait merveille.

L'appui du public en fait les légères favorites, après avoir chuté au stade des demi-finales lors du dernier Euro et des deux derniers Mondiaux. En face, il y aura une Allemagne renaissante qui affiche un parcours presque aussi impressionnant.

Sorties sans trembler d'un "groupe de la mort" avec l'Espagne et le Danemark, finaliste il y a cinq ans, les joueuses de Martina Voss-Tecklenburg ont été bousculées en quart par l'Autriche et en demie par la France.


Mais elles ont prouvé leur capacité à faire le dos rond et à frapper quand cela fait mal, à presser parfois très haut ou à se regrouper pour fermer les espaces, comme contre l'Espagne en phase de poules.

Huit fois sacrées championnes d'Europe, dont six consécutivement entre 1995 et 2013, elles ont pour elles leur vécu.

Féroce bataille tactique en vue

C'est une féroce bataille tactique qui s'annonce et l'absence de la très dynamique ailière gauche Klara Bühl, représentante de la nouvelle vague des joueuses allemandes, du haut de ses 21 ans, mais toujours positive au Covid avant la demie, risque de peser lourd.

La finale sera aussi un duel à distance entre Beth Mead et Alexandra Popp pour le titre de meilleure buteuse du tournoi. Elles ont, toutes deux, déjà 6 réalisations, un record sur un tournoi pour une joueuse codétenu avec l'Allemange Inka Grings en 2009, mais Mead, avec ses 5 passes décisives en plus, paraît bien partie pour finir meilleure joueuse du tournoi.

Cette finale pourrait aussi servir à chasser quelques fantômes. Tout d'abord, ceux de la finale masculine il y a plus d'un an où, avant même la cruelle défaite des "Three Lions" aux tirs au but contre l'Italie (1-1 a.p., 3 tab à 2), des incidents graves autour et dans le stade avaient largement terni la fête.

Avec un public bien plus féminin et familial, aucune hostilité n'a été ressentie jusqu'ici et il semble peu probable qu'elle s'invite dimanche. Les Anglaises auront certainement dans un coin de leur tête l'humiliant 6-2 subi en finale de l'Euro-2009 à Helsinki, lorsque la plupart d'entre elles rêvaient de participer un jour à cette compétition.

Lucy Bronze, Jill Scott et Ellen White étaient déjà dans le groupe à l'époque. Mais dimanche à 18h00, c'est avant tout leur propre histoire qu'elles chercheront à écrire.
Commentaires
  • Aucun commentaire