Alors que les partisans du leader Moqtada el Sadr occupent le Parlement depuis samedi dernier, les rivaux politiques de celui-ci ont appelé à manifester à Bagdad, sur une avenue menant à la Zone verte. La tension est à son paroxysme dans le pays, sur fonds de paralysie politique totale suite au rejet par Sadr du candidat au poste de Premier ministre présenté par le Cadre de coordination, composé de partis pro-iraniens.
La police de Bagdad utilise des canons d'eau pour empêcher les manifestants de pénétrer dans la zone verte.
Illustrant le dangereux bras de fer qui déchire l'Irak, les rivaux politiques de Moqtada Sadr manifestaient lundi par centaines à Bagdad, au moment où les partisans du puissant leader chiite poursuivaient leur sit-in au Parlement.
La tension est montée d'un cran après le rejet par M. Sadr du candidat au poste de Premier ministre présenté par ses adversaires, les influentes factions chiites pro-Iran qui forment le Cadre de coordination.
Trublion de la vie politique, M. Sadr a démontré qu'il était encore capable de mobiliser les foules pour faire avancer ses pions quand à deux reprises cette semaine ses partisans ont envahi le Parlement, y installant depuis samedi un campement.
Maintenant, c'est au tour de ses adversaires de se mobiliser: peu avant 17H00 (14H00 GMT), plusieurs centaines de manifestants ont envahi une avenue menant à la Zone verte, secteur ultra-sécurisé qui abrite institutions gouvernementales, ambassades occidentales et où se trouve le Parlement.
"Le peuple n'autorisera pas un coup d'Etat", pouvait-on lire sur les pancartes des nouveaux manifestants, qui brandissaient également des drapeaux irakiens.
La police a activé les canons à eau pour éloigner des manifestants qui tentaient d'approcher un pont menant à la Zone verte, a constaté un correspondant de l'AFP.
"Nous ne voulons pas d'un coup d'Etat contre la Constitution", s'est insurgé Ahmed Ali, 25 ans.
"C'est le Parlement du peuple, de tous les Irakiens, pas le Parlement d'un certain groupe", a-t-il regretté, dénonçant "la prise d'assaut" des institutions gouvernementales.
Dimanche, Moqtada el Sadr a appelé tous les Irakiens à se joindre à la contestation, y voyant "une opportunité extraordinaire pour un changement fondamental du système politique". (AFP)
Le Cadre de coordination regroupe le Hachd al-Chaabi, ex-paramilitaires intégrés aux forces régulières, et la formation de l'ex-Premier ministre Nouri al-Maliki, ennemi historique du leader chiite Sadr.
Les dirigeants du Cadre de coordination ont dans le même temps multiplié les appels au dialogue pour résoudre la crise.
Depuis les législatives d'octobre 2021, la paralysie politique est totale. Des mois de tractations entre les grands partis n'ont pas permis d'élire un nouveau président de la République ou un nouveau chef du gouvernement.
Lundi, un proche de M. Sadr a également appelé des rassemblements à la même heure, à 17H00, dans les provinces d'Irak.
Au Parlement à Bagdad, quelques milliers de manifestants sadristes restent mobilisés, brandissant drapeaux et portraits de Moqtada Sadr, a constaté une correspondante de l'AFP.
Dansant dans le hall principal, ils scandent "Voici les soldats du fils du Sayyed", en allusion à Moqtada Sadr et son titre de descendant du prophète.
Les partisans du leader Moqtada el Sadr ont pris d'assaut le Parlement samedi et l'occupent depuis, pour une période indéterminée. (AFP)
A l'entrée, des hommes fouillent les nouveaux venus tandis que plusieurs tentes ont été montées dans les jardins.
"Nous voulons éliminer le gouvernement des corrompus, nous ne voulons pas recycler les mêmes visages", a lancé Zaher Al-Atabi, un manifestant. "Depuis 2003 jusqu'à maintenant, ceux qui ont dirigé le pays n'ont rien fait pour développer des services publics, pas de système de santé, pas d'éducation!"
Qu'importe si des fidèles à Moqtada Sadr occupent également les plus hauts échelons dans les ministères, ses partisans le voient en figure d'opposition et héraut de la lutte contre la corruption.
M. Sadr cherche à faire pression sur ses adversaires alors qu'il leur avait laissé la tâche de former un gouvernement, faisant démissionner en juin ses 73 députés. Avant leur démission, ses élus représentaient le premier bloc au Parlement de 329 députés.
Dimanche, M. Sadr a appelé tous les Irakiens à se joindre à la contestation, y voyant "une occasion extraordinaire pour un changement fondamental du système politique".
Le Cadre de coordination y a vu un appel à un "coup d'Etat" contre les institutions.
Lundi, interpellant les deux camps rivaux, Hadi al-Ameri, qui dirige une faction du Hachd, a réitéré son appel pour "un dialogue constructif".
Il a mis en garde contre "une atmosphère d'escalade médiatique, provoquée par des communiqués et des contre-communiqués appelant aux mobilisations des masses, qui peut déraper et mener à des violences".
Avec AFP
La police de Bagdad utilise des canons d'eau pour empêcher les manifestants de pénétrer dans la zone verte.
Illustrant le dangereux bras de fer qui déchire l'Irak, les rivaux politiques de Moqtada Sadr manifestaient lundi par centaines à Bagdad, au moment où les partisans du puissant leader chiite poursuivaient leur sit-in au Parlement.
La tension est montée d'un cran après le rejet par M. Sadr du candidat au poste de Premier ministre présenté par ses adversaires, les influentes factions chiites pro-Iran qui forment le Cadre de coordination.
Trublion de la vie politique, M. Sadr a démontré qu'il était encore capable de mobiliser les foules pour faire avancer ses pions quand à deux reprises cette semaine ses partisans ont envahi le Parlement, y installant depuis samedi un campement.
Maintenant, c'est au tour de ses adversaires de se mobiliser: peu avant 17H00 (14H00 GMT), plusieurs centaines de manifestants ont envahi une avenue menant à la Zone verte, secteur ultra-sécurisé qui abrite institutions gouvernementales, ambassades occidentales et où se trouve le Parlement.
Pressions politiques à travers la rue
"Le peuple n'autorisera pas un coup d'Etat", pouvait-on lire sur les pancartes des nouveaux manifestants, qui brandissaient également des drapeaux irakiens.
La police a activé les canons à eau pour éloigner des manifestants qui tentaient d'approcher un pont menant à la Zone verte, a constaté un correspondant de l'AFP.
"Nous ne voulons pas d'un coup d'Etat contre la Constitution", s'est insurgé Ahmed Ali, 25 ans.
"C'est le Parlement du peuple, de tous les Irakiens, pas le Parlement d'un certain groupe", a-t-il regretté, dénonçant "la prise d'assaut" des institutions gouvernementales.
Dimanche, Moqtada el Sadr a appelé tous les Irakiens à se joindre à la contestation, y voyant "une opportunité extraordinaire pour un changement fondamental du système politique". (AFP)
Le Cadre de coordination regroupe le Hachd al-Chaabi, ex-paramilitaires intégrés aux forces régulières, et la formation de l'ex-Premier ministre Nouri al-Maliki, ennemi historique du leader chiite Sadr.
Les dirigeants du Cadre de coordination ont dans le même temps multiplié les appels au dialogue pour résoudre la crise.
Depuis les législatives d'octobre 2021, la paralysie politique est totale. Des mois de tractations entre les grands partis n'ont pas permis d'élire un nouveau président de la République ou un nouveau chef du gouvernement.
Lundi, un proche de M. Sadr a également appelé des rassemblements à la même heure, à 17H00, dans les provinces d'Irak.
Au Parlement à Bagdad, quelques milliers de manifestants sadristes restent mobilisés, brandissant drapeaux et portraits de Moqtada Sadr, a constaté une correspondante de l'AFP.
Dansant dans le hall principal, ils scandent "Voici les soldats du fils du Sayyed", en allusion à Moqtada Sadr et son titre de descendant du prophète.
Les partisans du leader Moqtada el Sadr ont pris d'assaut le Parlement samedi et l'occupent depuis, pour une période indéterminée. (AFP)
A l'entrée, des hommes fouillent les nouveaux venus tandis que plusieurs tentes ont été montées dans les jardins.
"Nous voulons éliminer le gouvernement des corrompus, nous ne voulons pas recycler les mêmes visages", a lancé Zaher Al-Atabi, un manifestant. "Depuis 2003 jusqu'à maintenant, ceux qui ont dirigé le pays n'ont rien fait pour développer des services publics, pas de système de santé, pas d'éducation!"
Sadr, "héraut" de la lutte contre la corruption
Qu'importe si des fidèles à Moqtada Sadr occupent également les plus hauts échelons dans les ministères, ses partisans le voient en figure d'opposition et héraut de la lutte contre la corruption.
M. Sadr cherche à faire pression sur ses adversaires alors qu'il leur avait laissé la tâche de former un gouvernement, faisant démissionner en juin ses 73 députés. Avant leur démission, ses élus représentaient le premier bloc au Parlement de 329 députés.
Dimanche, M. Sadr a appelé tous les Irakiens à se joindre à la contestation, y voyant "une occasion extraordinaire pour un changement fondamental du système politique".
Le Cadre de coordination y a vu un appel à un "coup d'Etat" contre les institutions.
Lundi, interpellant les deux camps rivaux, Hadi al-Ameri, qui dirige une faction du Hachd, a réitéré son appel pour "un dialogue constructif".
Il a mis en garde contre "une atmosphère d'escalade médiatique, provoquée par des communiqués et des contre-communiqués appelant aux mobilisations des masses, qui peut déraper et mener à des violences".
Avec AFP
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