En l’occasion de la deuxième commémoration de la funeste explosion au port de Beyrouth, l’association des familles des victimes a publié jeudi un communiqué pour dénoncer le processus de blocage politique de l’enquête.
«Deux années sont passées depuis le crime du siècle et c’est comme s’il avait eu lieu aujourd’hui… Deux ans et nous sommes toujours dans la rue à suivre toutes les péripéties et à tenter d’obtenir nos droits les plus élémentaires et ceux de nos victimes». C’est par ces mots que débute le communiqué de l’Association des familles des victimes de l’explosion au port de Beyrouth qui a eu lieu il y a exactement deux ans, le 4 août 2020.
L’insolence de la classe politique
Deux années se sont en effet écoulées sans que ces familles ne cessent de réclamer la justice et la vérité pour leurs proches. Dans son communiqué axé sur l’importance d’établir les responsabilités des auteurs actifs ou passifs de cette tragédie, l’association rappelle que «la classe politique et le pouvoir corrompu, enracinés dans l’injustice, ne se sont pas émus de l’horreur du crime». Bien au contraire, «et en toute insolence, nous les avons vus dresser l’un après l’autre devant l'enquête des obstacles sans fondement, en invoquant des arguments juridiques», expliquent les familles.
Dans une allusion à peine voilée aux ministres mis en cause (l’ancien ministre Ali Hassan Khalil entre autres), l’association demande «comment ceux qui sont recherchés par la justice ont-ils eu le droit de se présenter aux élections et de remporter des victoires, et ce sans réelle concurrence? Ont-ils remporté leurs sièges par acclamation ou par fraude électorale? Est-ce le peuple qui les a élus qui n’a pas vu le mal en eux, ou est-ce l’intimidation et la pression qui les ont fait céder?». Les familles dénoncent également le comble pour ces «responsables» d’être devenus ensuite membres de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice, en soulignant qu’ils «devraient faire partie d’un comité de la non-administration et de l’injustice».
Un sabotage judiciaire organisé, d’origine politique
Dans le même registre, et en rappelant les éléments judiciaires mis en œuvre par ces accusés, les familles se demandent «comment des députés de la nation ont-ils pu élire au sein de cette commission parlementaire des individus qui ne se plient pas eux-mêmes à la justice et ne se soumettent pas aux mandats émis contre eux par le juge d’instruction?». «Sans oublier le fait que les nominations judiciaires sont bloquées sans raison valable par un ministre agissant au nom du président du Parlement (Nabih Berry, NDLR), selon les propres termes du Premier ministre Nagib Mikati» ajoutent-elles.
Dans ce cadre, les familles des victimes martèlent: «Les suspicions qui vous entourent sont celles qui vous ont poussés à l’obstruction de la justice, car un homme honorable qui n’a pas trempé dans ce crime n’a peur de rien. Vous avez détruit Beyrouth, rendu des enfants orphelins, forcé des familles à abandonner leurs foyers tout en dansant sur le sang de nos victimes. À présent, vous contemplez avec nonchalance le feu qui consume les silos, sans bouger et dans l’attente que les autres parties du bâtiment s’effondrent aussi».
L’importance mémorielle des silos
À l’heure où les silos poursuivent leur effondrement tellement symbolique, il convient de signaler que les familles des victimes plaident pour la protection des parties encore debout de l’édifice, «témoin silencieux du crime odieux, et qui doit le rester». Les familles, qui ne veulent plus contenir leur colère, préviennent les autorités que «si tout autre incendie se déclenche à l’intérieur des silos, nous nous déplacerons à notre manière aux fins d’éteindre les feux et notre mobilisation sera dure».
Pour conclure leur communiqué, elles proclament: «Nous vous disons aujourd’hui et chaque jour que c’est votre corruption qui a tué nos enfants et nos victimes, et que les arrangements auxquels vous pensez ne seront pour nous d'aucun effet. Toute injustice à une fin, n’oubliez pas que vous n’êtes gouverneurs que sur Terre et que celui des cieux vous attend; vous ne pourrez pas lui échapper».
«Deux années sont passées depuis le crime du siècle et c’est comme s’il avait eu lieu aujourd’hui… Deux ans et nous sommes toujours dans la rue à suivre toutes les péripéties et à tenter d’obtenir nos droits les plus élémentaires et ceux de nos victimes». C’est par ces mots que débute le communiqué de l’Association des familles des victimes de l’explosion au port de Beyrouth qui a eu lieu il y a exactement deux ans, le 4 août 2020.
L’insolence de la classe politique
Deux années se sont en effet écoulées sans que ces familles ne cessent de réclamer la justice et la vérité pour leurs proches. Dans son communiqué axé sur l’importance d’établir les responsabilités des auteurs actifs ou passifs de cette tragédie, l’association rappelle que «la classe politique et le pouvoir corrompu, enracinés dans l’injustice, ne se sont pas émus de l’horreur du crime». Bien au contraire, «et en toute insolence, nous les avons vus dresser l’un après l’autre devant l'enquête des obstacles sans fondement, en invoquant des arguments juridiques», expliquent les familles.
Dans une allusion à peine voilée aux ministres mis en cause (l’ancien ministre Ali Hassan Khalil entre autres), l’association demande «comment ceux qui sont recherchés par la justice ont-ils eu le droit de se présenter aux élections et de remporter des victoires, et ce sans réelle concurrence? Ont-ils remporté leurs sièges par acclamation ou par fraude électorale? Est-ce le peuple qui les a élus qui n’a pas vu le mal en eux, ou est-ce l’intimidation et la pression qui les ont fait céder?». Les familles dénoncent également le comble pour ces «responsables» d’être devenus ensuite membres de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice, en soulignant qu’ils «devraient faire partie d’un comité de la non-administration et de l’injustice».
Un sabotage judiciaire organisé, d’origine politique
Dans le même registre, et en rappelant les éléments judiciaires mis en œuvre par ces accusés, les familles se demandent «comment des députés de la nation ont-ils pu élire au sein de cette commission parlementaire des individus qui ne se plient pas eux-mêmes à la justice et ne se soumettent pas aux mandats émis contre eux par le juge d’instruction?». «Sans oublier le fait que les nominations judiciaires sont bloquées sans raison valable par un ministre agissant au nom du président du Parlement (Nabih Berry, NDLR), selon les propres termes du Premier ministre Nagib Mikati» ajoutent-elles.
Dans ce cadre, les familles des victimes martèlent: «Les suspicions qui vous entourent sont celles qui vous ont poussés à l’obstruction de la justice, car un homme honorable qui n’a pas trempé dans ce crime n’a peur de rien. Vous avez détruit Beyrouth, rendu des enfants orphelins, forcé des familles à abandonner leurs foyers tout en dansant sur le sang de nos victimes. À présent, vous contemplez avec nonchalance le feu qui consume les silos, sans bouger et dans l’attente que les autres parties du bâtiment s’effondrent aussi».
L’importance mémorielle des silos
À l’heure où les silos poursuivent leur effondrement tellement symbolique, il convient de signaler que les familles des victimes plaident pour la protection des parties encore debout de l’édifice, «témoin silencieux du crime odieux, et qui doit le rester». Les familles, qui ne veulent plus contenir leur colère, préviennent les autorités que «si tout autre incendie se déclenche à l’intérieur des silos, nous nous déplacerons à notre manière aux fins d’éteindre les feux et notre mobilisation sera dure».
Pour conclure leur communiqué, elles proclament: «Nous vous disons aujourd’hui et chaque jour que c’est votre corruption qui a tué nos enfants et nos victimes, et que les arrangements auxquels vous pensez ne seront pour nous d'aucun effet. Toute injustice à une fin, n’oubliez pas que vous n’êtes gouverneurs que sur Terre et que celui des cieux vous attend; vous ne pourrez pas lui échapper».
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