La réalité s’infiltre et s’impose et le laid envahit les espaces comme un cancer qui finit par conquérir tous les coins de la beauté.
Je me souviens que lorsque je parcourais en voiture avec mes parents la route du littoral du côté de Khaldé, nous passions par le tronçon d’Ouzaï qui commençait à se transformer en quartier commercial et chaotique. Le chaos commençait après les plages Acapulco et Riviera qui succédaient au Saint-Simon, Saint-Michel et au Sands Beach.
J’essayais d’imaginer comment ces centres balnéaires avec leurs petits chalets blancs sur le sable étaient nés et pourquoi le chaos leur succédait dès qu’on arrivait à la hauteur de la mosquée de l’imam Ouzaï.
Le chaos commençait par l’apparition de petits magasins à l’air inoffensif qui vendaient des articles de plages, des produits de paille derrière lesquels on pouvait apercevoir la mer. À un moment, au milieu de ce tronçon, il y avait une plage de sable qui s’appelait le Miami Beach qui apparaissait derrière ces petites constructions chaotiques qui se formaient sur la route en fermant le paysage de la mer.
Petit à petit ces constructions se transformèrent en double étage avec des habitations au-dessus des commerces. Les articles de plages furent remplacés par des ateliers de réparation de voitures et des galeries de meubles exhibant leurs canapés de fortune à côté des pare-brise et des tuyaux d’échappement qui formèrent la nouvelle image de marketing de ce tronçon qui camouflait à présent la plage et la mer bleue devant les conducteurs allant au Sud.
Plus loin, vers la fin de Ouzaï, je voyais sur le côté gauche de la route une petite église qui se noyait au fil des années au milieu de ces constructions qui n’obéissaient à aucune loi et aucune règlementation. Je continuais d'apercevoir à partir de la route le clocher de cette église qui se maintenait durant les années 70 et 80 pour finalement constater sa disparition vers la fin des années quatre-vingt-dix.
Ouzaï était devenue un fait accompli, résultant d’un flot continu de migrants du Sud qui trouvaient un lieu idéal à l'entrée de la capitale où ils pouvaient créer des commerces et profiter du flux quotidien des voitures de la capitale vers le Sud et vice-versa.
Et un puis jour, à la suite du discours explicite d’un dirigeant devenu le gourou d’une communauté, ces constructions furent dédoublées en quelques mois et montèrent en hauteur, atteignant trois et quatre étages, armés de cette validation morale.
En l’absence d’un État de droit, l’« Ouzaïfication » du Liban est en train d’envahir le pays, année après année, et surtout sur le littoral et autour des villes.
Mais en même temps, des médias et des ONG comme « Live Love Lebanon » sont en train de nous montrer que la beauté du Liban est encore omniprésente, époustouflante et répandue à travers tous les coins du pays.
C’est une bataille qui n’est pas encore perdue et la situation pourrait être modifiée si l’État de droit réapparait de manière à réclamer des comptes aux factions qui détiennent le pouvoir.
Je me souviens que lorsque je parcourais en voiture avec mes parents la route du littoral du côté de Khaldé, nous passions par le tronçon d’Ouzaï qui commençait à se transformer en quartier commercial et chaotique. Le chaos commençait après les plages Acapulco et Riviera qui succédaient au Saint-Simon, Saint-Michel et au Sands Beach.
J’essayais d’imaginer comment ces centres balnéaires avec leurs petits chalets blancs sur le sable étaient nés et pourquoi le chaos leur succédait dès qu’on arrivait à la hauteur de la mosquée de l’imam Ouzaï.
Le chaos commençait par l’apparition de petits magasins à l’air inoffensif qui vendaient des articles de plages, des produits de paille derrière lesquels on pouvait apercevoir la mer. À un moment, au milieu de ce tronçon, il y avait une plage de sable qui s’appelait le Miami Beach qui apparaissait derrière ces petites constructions chaotiques qui se formaient sur la route en fermant le paysage de la mer.
Petit à petit ces constructions se transformèrent en double étage avec des habitations au-dessus des commerces. Les articles de plages furent remplacés par des ateliers de réparation de voitures et des galeries de meubles exhibant leurs canapés de fortune à côté des pare-brise et des tuyaux d’échappement qui formèrent la nouvelle image de marketing de ce tronçon qui camouflait à présent la plage et la mer bleue devant les conducteurs allant au Sud.
Plus loin, vers la fin de Ouzaï, je voyais sur le côté gauche de la route une petite église qui se noyait au fil des années au milieu de ces constructions qui n’obéissaient à aucune loi et aucune règlementation. Je continuais d'apercevoir à partir de la route le clocher de cette église qui se maintenait durant les années 70 et 80 pour finalement constater sa disparition vers la fin des années quatre-vingt-dix.
Ouzaï était devenue un fait accompli, résultant d’un flot continu de migrants du Sud qui trouvaient un lieu idéal à l'entrée de la capitale où ils pouvaient créer des commerces et profiter du flux quotidien des voitures de la capitale vers le Sud et vice-versa.
Et un puis jour, à la suite du discours explicite d’un dirigeant devenu le gourou d’une communauté, ces constructions furent dédoublées en quelques mois et montèrent en hauteur, atteignant trois et quatre étages, armés de cette validation morale.
En l’absence d’un État de droit, l’« Ouzaïfication » du Liban est en train d’envahir le pays, année après année, et surtout sur le littoral et autour des villes.
Mais en même temps, des médias et des ONG comme « Live Love Lebanon » sont en train de nous montrer que la beauté du Liban est encore omniprésente, époustouflante et répandue à travers tous les coins du pays.
C’est une bataille qui n’est pas encore perdue et la situation pourrait être modifiée si l’État de droit réapparait de manière à réclamer des comptes aux factions qui détiennent le pouvoir.
Lire aussi
Commentaires