Le Hezbollah n’aurait pas compris le message d’Israël ni celui de l’Occident
©Ici Beyrouth

Après deux mois de guerre, 44 villages chiites entièrement détruits entre le Liban-Sud et la Békaa et 360 immeubles anéantis dans la banlieue sud de Beyrouth, qui en compte près de 3.000, témoignent de l'intensité des affrontements. De plus, le Hezbollah a perdu près de 4.000 combattants, et environ 4.000 autres sont désormais handicapés à vie, victimes des explosions de bipeurs qui ont touché le visage et le flanc de jeunes recrues, souvent universitaires.

Pourtant, le Hezbollah semble ne pas avoir saisi le message d'Israël. Il poursuit son marketing triomphant et prépare, pour le 23 février, un grand événement pour l'enterrement de son chef Hassan Nasrallah, tué dans un bombardement israélien qui a anéanti les bunkers du Hezbollah situés à plus de 50 m de profondeur dans la banlieue sud. Israël a mené une série d'opérations visant à affaiblir la structure militaire du Hezbollah, frappant des cibles stratégiques et éliminant plusieurs hauts responsables de l'organisation. L'objectif affiché est d'imposer une nouvelle donne, dans laquelle toute agression se verrait immédiatement sanctionnée par une riposte massive.

Toutefois, malgré ces démonstrations de force, le Hezbollah continue de jouer sur la scène, misant sur l'effet de dissuasion de son arsenal et sur le soutien d'Iran, tout en ignorant les signaux d'avertissement émanant de Tel Aviv. Le Hezbollah ne semble pas comprendre que le changement de régime en Syrie ne permet plus le passage d'armes vers le Liban et qu'un véritable blocus de sa logistique d'armement est désormais effectif. Parallèlement, l'État libanais paraît déterminé à renforcer le contrôle de ses frontières, notamment grâce à un port et un aéroport international strictement surveillés, empêchant certains avions iraniens d'atterrir à Beyrouth pour acheminer des fonds destinés au Hezbollah.

Dans ce contexte de tension exacerbée, certaines sources rapportent que Donald Trump pourrait imposer un ultimatum au Liban, exigeant de son armée qu'elle désarme le Hezbollah et mette en œuvre les résolutions 1701 et 1559 de l'ONU dans un délai d'un mois. La résolution 1559 requiert le démantèlement de toutes les milices, qu'elles soient libanaises ou palestiniennes, tandis que la résolution 1701 appelle au retrait de toute force armée non étatique au sud du Litani. En cas de non-respect, le Liban pourrait être placé sous le chapitre VII de la charte des Nations unies, une disposition autorisant le Conseil de sécurité à recourir à des mesures coercitives, telles que des sanctions économiques et une intervention militaire.

Ce scénario ouvrirait la voie à l'envoi d'une force multinationale destinée à soutenir l'armée libanaise dans la restauration de la souveraineté complète du territoire national. Si le Hezbollah et les groupes armés palestiniens refusaient de remettre leurs armes, une confrontation directe avec l'armée libanaise et les forces internationales pourrait s'engager, mettant fin à l'influence militaire de ces factions sur le sol libanais. Face à ce dilemme, le Liban se trouverait à la croisée des chemins, devant choisir entre l'acceptation d'un désarmement imposé et la poursuite d'une stratégie de confrontation qui ne ferait qu'aggraver la situation déjà critique du pays.

En conclusion, malgré ses arsenaux, son nombre de combattants et le soutien iranien, le Hezbollah, est aveuglé par son extrémisme et son fanatisme. Il refuse toute forme de realpolitik et persiste dans sa volonté de reprendre le contrôle de la situation libanaise.

 

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