Parenthèse enchantée avec Giacomo Cinque, le roi d’«Antica Sartoria»
Il a fallu plusieurs interventions d’amis à des amis pour avoir enfin un rendez-vous fixé avec Giacomo Cinque, le magicien à la tête de la marque de vêtements italienne Antica Sartoria. C’est un homme bronzé, habillé en blanc, les ongles vernis de bleu, au regard bienveillant et au cœur tendre qui nous a reçus dans son magnifique palais au cœur de Naples, le Palazzo Doria D’angri, où se trouvent à la fois sa demeure, son luxueux B&B et surtout la maison-mère de sa marque affriolante aux couleurs chamarrées.



Le spectaculaire Palazzo Doria d'Angri est un palais historique situé à Naples, Piazza Sette Settembre. «Financée par Marcantonio Doria, en 1755, sa construction est confiée à l'architecte Luigi Vanvitelli puis terminé par Carlo Vanvitelli d'après les dessins de son père. Le bâtiment joue un rôle important dans l'histoire de Naples et de l'Italie car c'est depuis le balcon de cet édifice, le 7 septembre 1860, que Giuseppe Garibaldi proclame l'annexion du royaume des Deux-Siciles (le royaume de Naples) à celui de l'Italie. En souvenir de ce jour, la place porte la date de cette journée historique. Le palais est sérieusement endommagé durant la Seconde Guerre mondiale. (…) De nombreux artistes travaillèrent à la décoration intérieure, dont certains qui avaient déjà collaboré avec Vanvitelli à la Reggia di Caserta. La galerie elliptique recèle un précieux décor de style rococo; richement décorée de stucs et de mosaïques, la salle conserve un cycle pictural réalisé a fresco à la fin du XVIIIe siècle par Fedele Fischetti, représentant les événements historiques vécus par la famille Doria. La grande partie des collections que les Génois Doria avaient rassemblées dans le palais a été dispersée lors de ventes aux enchères.» Source: Wikipédia



Un hôte d’une simplicité et d’une bienveillance rares

Devant le portail du palais, nous attendons la fée qui a permis cette rencontre: Roberta Michelino, une amie à Giacomo Cinque qui avait éte approchée par Gabriele Di Grezia, mon fratello napolitain, afin de rendre cette visite possible. Les dieux nous ont exaucés. Voilà que les portes du paradis s’ouvrent à nous autres. Gravir les escaliers de marbre et ne plus savoir où regarder tant la beauté règne partout. Nous arrivons à l’étage où nous sommes attendus et la star arrive, et nous reçoit avec une simplicité désarmante. Un richissime homme d’affaire possédant de surcroît une île à lui tout seul, nous invite à nous installer. Le courant passe instantanément. Je lui offre la version italienne de l’ouvrage à quatre mains écrit avec mon amie Zeina Nader durant la pandémie du Covid-19, Italiamore (Italiamour en français), qui fait le tour de la botte italienne et bien entendu des boutiques d’Antica Sartoria, dont nous sommes des fans absolues, disséminées un peu partout… Accepterait-il d’organiser une signature dans quelques-unes de ses boutiques? Oui, répond-il sans hésiter en me prenant dans ses bras pour me remercier et m’embrasser. Septembre l’arrangerait mieux, il serait plus libre… Il nous convie ensuite à faire le tour des lieux. La visite dure plus de 75 minutes. Nous passons d’une salle à l’autre, d’une histoire à une autre, d’une vie à une autre. La splendeur des lieux est à couper le souffle. Il ne manque pas de se confier, avouant qu’il a très mal vécu le confinement, jusqu’à la dépression. Pour tenter de fuir l’Italie, il s’est rendu en Inde où il a chopé le Covid et a dû faire des mains et des pieds pour être rapatrié afin de se faire soigner et de s’isoler chez lui. Côté affaires, ce fut la dégringolade. Les collections dûment travaillées ne trouvaient pas acquéreurs. Le monde s’était figé. Lorsque la clientèle s’est de nouveau manifestée, elle réclamait la nouvelle collection. Que faire des collections passées? Les solder bien sûr, voire les brader…



L’homme en blanc est liant, attendrissant, émouvant. Il évoque son île, isolaisca – dont il possède une maquette disposée sur une grande table –, qu’il a l’intention de vendre, et nous raconte avoir été approché par un Libanais, mais que l’affaire ne s’était pas conclue.

Nous passons par les ateliers où sont entassés des tissus magnifiques, prêts à être transformés en de sublimes tenues dont lui seul a le secret.

Plus loin, dans une alcôve, un coin est réservé à San Gennaro, le saint patron de Naples. Nous arrivons ensuite à la partie B&B, quatre «chambres appartements» n’ayant rien à envier au reste du palais. La nuitée est à 900 euros. La salle du petit-déjeuner et le bar attenant sont d’un luxe inouï. Tout est calme, luxe et volupté chez Giacomo Cinque. Il est difficile de prendre congé de lui en cette après-midi de juin où il nous a semblé avoir rêvé en sortant de son palais. Une rencontre des mille et une nuits, ça doit ressembler à ça…

Un peu d’histoire: retour à la mode hippie des années soixante

La marque Antica Sartoria a vu le jour dans le village de Positano en Italie, berceau d’un style propre à cette côte amalfitaine, très marquée par le style hippie et bohème des bords de plage de tout ce secteur. C’est Giacomo Cinque, créateur de la marque, qui a su apporter une touche très colorée au blanc et crème qui a dominé ce style boho-chic reconnu aujourd’hui jusqu’aux États-Unis.



 










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Au cours des années 1960, lorsque le look hippie allait à la conquête du monde, Moda Positano est née dans un coin ensoleillé et paradisiaque d’Italie: Positano. À cette époque, les gens venant de la ville ne s’attendant pas à un climat aussi doux n’avaient généralement pas dans leurs valises le vêtement adéquat à porter. Les touristes et visiteurs parcouraient alors les nombreux magasins de la ville balnéaire en demandant des paréos, des shorts, des maillots de bain et d’autres articles de plage. À cette période, les magasins proposant ce genre d’articles étaient très rares.



 










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C’est alors que les commerçants de Positano ont eu l’idée de concevoir et de produire une nouvelle mode en utilisant du linge, des serviettes brodées à la main et des draps de kits de mariage traditionnels, ourlés avec des bobines élégamment crochetées et d’autres applications. S’improvisant en tailleurs à succès, déchiquetant des écharpes, des serviettes en lin ou en coton, et parfois même en ruinant les tenues des mariées, en transformant de fins draps brodés à la main et de vieilles dentelles ou crochet aux fuseaux, dans des robes de soirée élégantes. Cette mode extravagante a été appréciée dès les premiers instants, car elle était différente et impensable par les tailleurs de la ville.



Lorsque Giacomo Cinque se met de la partie: Antica Sartoria Positano

Le designer Giacomo Cinque a alors commencé à créer des modèles uniques pour exprimer son amour pour l’art de la broderie. Avec Riccardo Ruggiti, premier marchand d’antiquités de Positano, ces deux visionnaires ont lancé les deux boutiques d’Antica Sartoria dans le centre-ville et la plage. Maintenant, leur portée s’est étendue non seulement à toutes les villes italiennes, mais également en Europe et aux États-Unis. En octobre 2016, en raison de la demande internationale croissante de la ligne de vêtements, Antica Sartoria arrive enfin aux États-Unis. Palm Beach, comme Positano, est connue comme une destination très prisée par les touristes, et les résidents sont toujours à la recherche de luxe et de style distinctif.

Compte tenu du besoin de produire qui ne cesse de croître, Antica Sartoria s’est ouverte à de nouveaux horizons lui permettant de découvrir de nouveaux endroits où produire, tout en gardant la touche qui lui est propre, avec le souci de maintenir des prix abordables pour les acquéreurs attentifs aux détails. C’est ainsi qu’Antica Sartoria produit actuellement ses lignes de vêtements partout dans le monde et les vend dans le monde entier, mais une rigueur absolue reste de mise: celle de ne jamais déroger à la culture et à l’esprit positanais.

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