Subitement, le Liban officiel s'est réveillé de sa torpeur et demande à présent à cor et à cri le retour chez eux des déplacés syriens. Le poids socio-économique de leur présence dans un pays dont les citoyens manquent d'eau, d'électricité, de médicaments et même parfois de produits alimentaires est devenu insupportable.
La décision du retour des déplacés syriens, dont le nombre n'a jamais cessé de croître depuis 2011, date du déclenchement des hostilités en Syrie, est tributaire d'une décision de la communauté internationale et d'une réelle volonté des autorités syriennes.
Le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, a tenu il y a moins de deux semaines des propos on ne peut plus clairs: "Il n'y a pas de décision internationale pour le retour chez eux des déplacés syriens". Quant au ministre sortant des Déplacés, Issam Mcharrafieh, en charge officiellement des pourparlers sur ce dossier avec les autorités syriennes, il attend encore qu'un rendez-vous lui soit fixé pour une visite officielle à Damas.
À cela est venue s'ajouter lundi la déclaration fleuve du ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, qui a souligné que "les déplacés étaient des réfugiés politiques pendant la guerre en Syrie alors qu'aujourd'hui, ils sont des réfugiés économiques" (...)."Les autorités syiennes, a-t-il indiqué, ont entrepris certaines démarches pour faciliter leur retour, mais les déplacés ne retourneront pas. Ils reçoivent des aides financières des ONG et travaillent en plus au Liban. Ils sont une source de devises fortes pour leur patrie. Quant aux Européens, ils soulignent que le retour des réfugiés est lié à certains changements en Syrie. Nous leur disons que vous êtes responsables d'eux". Dans une autre déclaration, M.Bou Habib a invité l'Union européenne au dialogue.
La Syrie réfute
La réaction syrienne n'a pas tardé à se manifester. L'ambassadeur de Syrie au Liban, Abdel Karim Ali, commentant lundi les propos du chef de la diplomatie libanaise s'est dit "surpris", ajoutant par ailleurs que "les Syriens au Liban ou ailleurs ne peuvent pas envoyer de devises fortes en Syrie"."La Syrie est sérieuse, ouverte, et responsable, a-t-il affirmé. C'est le poumon à part entière du Liban et la complémentarité des deux pays sert ses intérêts".
Des aides non mesurables
Dans un entretien accordé à Ici Beyrouth, le ministre sortant des Affaires sociales, Hector Hajjar, en charge du volet exécutif des projets d'aide aux déplacés syriens, déclare que "les aides financières en espèces, tout comme les autres formes d'aide, à savoir les couvertures pour l'hospitalisation, la santé, la scolarité et les produits alimentaires ne sont pas quantifiables".
Il explique que "les aides aux déplacés syriens ne sont pas mesurables car elles proviennent d'une multitude de sources qui ne se réfèrent pas nécessairement à l'État pour faire des dons". "L'approche de ce dossier au Liban est différente de celle mise en œuvre en Jordanie et en Turquie où toute donation, quelle que soit la forme qu'elle prend et sa source, doit passer obligatoirement par les canaux étatiques"
En réponse à une question, M.Hajjar indique que "l'État libanais n'est au courant que des détails des aides et subventions fournies par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dont les allocations financières sont versées en lives libanaises"
"Il y a une unanimité au sein du gouvernement sur l'affaire du retour des déplacés syriens", dit M.Hajjar, indiquant qu'une réunion tripartite importante regroupera à ce sujet le chef de l'État, le directeur de la Sûreté générale et lui-même mercredi au Palais de Baabda.
Rejet catégorique du Liban
Le ministre sortant des Affaires sociales, qui appelle à "un dialogue direct et constructif avec les autorités concernées", affirme que "le Liban officiel rejette d'une manière catégorique le communiqué du HCR du 29/7/2022".
Dans ce communiqué, le HCR a exprimé "sa vive préoccupation concernant les pratiques restrictives et les mesures discriminatoires qui sont exercées sur base de la nationalité, affectant les réfugiés ainsi que d'autres groupes marginalisés" Dans ce contexte, Hector Hajjar estime que " la misère favorise les querelles".
En effet, la crise alimentaire que connaît le monde a un impact sur le Liban en raison des problèmes économiques dont souffre le pays. Cette réalité conduira inévitablement à une concurrence entre les Libanais, les réfugiés palestiniens et les déplacés syriens pour des ressources alimentaires limitées, d'autant plus que les déplacés et les réfugiés constituent un tiers de la population du Liban et que 80% des Libanais vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Application de la loi
Il est temps, souligne le ministre sortant des Affaires sociales, qu'au minima les déplacés syriens qui sont condamnés pour des délits ou des crimes soient refoulés vers le pays et que ceux qui s'y rendent une fois en Syrie perdent leur statut de réfugiés. "Dans tous les cas de figure, il vaut mieux que les aides financières aux déplacés syriens leur soient données alors qu'ils se trouvent sur leur territoire afin qu'elles ne soient pas accordées à fond perdu. En Syrie, les déplacés profiteront de ces aides pour se refaire une vie décente", a-t-il martelé.
La décision du retour des déplacés syriens, dont le nombre n'a jamais cessé de croître depuis 2011, date du déclenchement des hostilités en Syrie, est tributaire d'une décision de la communauté internationale et d'une réelle volonté des autorités syriennes.
Le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, a tenu il y a moins de deux semaines des propos on ne peut plus clairs: "Il n'y a pas de décision internationale pour le retour chez eux des déplacés syriens". Quant au ministre sortant des Déplacés, Issam Mcharrafieh, en charge officiellement des pourparlers sur ce dossier avec les autorités syriennes, il attend encore qu'un rendez-vous lui soit fixé pour une visite officielle à Damas.
À cela est venue s'ajouter lundi la déclaration fleuve du ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, qui a souligné que "les déplacés étaient des réfugiés politiques pendant la guerre en Syrie alors qu'aujourd'hui, ils sont des réfugiés économiques" (...)."Les autorités syiennes, a-t-il indiqué, ont entrepris certaines démarches pour faciliter leur retour, mais les déplacés ne retourneront pas. Ils reçoivent des aides financières des ONG et travaillent en plus au Liban. Ils sont une source de devises fortes pour leur patrie. Quant aux Européens, ils soulignent que le retour des réfugiés est lié à certains changements en Syrie. Nous leur disons que vous êtes responsables d'eux". Dans une autre déclaration, M.Bou Habib a invité l'Union européenne au dialogue.
La Syrie réfute
La réaction syrienne n'a pas tardé à se manifester. L'ambassadeur de Syrie au Liban, Abdel Karim Ali, commentant lundi les propos du chef de la diplomatie libanaise s'est dit "surpris", ajoutant par ailleurs que "les Syriens au Liban ou ailleurs ne peuvent pas envoyer de devises fortes en Syrie"."La Syrie est sérieuse, ouverte, et responsable, a-t-il affirmé. C'est le poumon à part entière du Liban et la complémentarité des deux pays sert ses intérêts".
Des aides non mesurables
Dans un entretien accordé à Ici Beyrouth, le ministre sortant des Affaires sociales, Hector Hajjar, en charge du volet exécutif des projets d'aide aux déplacés syriens, déclare que "les aides financières en espèces, tout comme les autres formes d'aide, à savoir les couvertures pour l'hospitalisation, la santé, la scolarité et les produits alimentaires ne sont pas quantifiables".
Il explique que "les aides aux déplacés syriens ne sont pas mesurables car elles proviennent d'une multitude de sources qui ne se réfèrent pas nécessairement à l'État pour faire des dons". "L'approche de ce dossier au Liban est différente de celle mise en œuvre en Jordanie et en Turquie où toute donation, quelle que soit la forme qu'elle prend et sa source, doit passer obligatoirement par les canaux étatiques"
En réponse à une question, M.Hajjar indique que "l'État libanais n'est au courant que des détails des aides et subventions fournies par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dont les allocations financières sont versées en lives libanaises"
"Il y a une unanimité au sein du gouvernement sur l'affaire du retour des déplacés syriens", dit M.Hajjar, indiquant qu'une réunion tripartite importante regroupera à ce sujet le chef de l'État, le directeur de la Sûreté générale et lui-même mercredi au Palais de Baabda.
Rejet catégorique du Liban
Le ministre sortant des Affaires sociales, qui appelle à "un dialogue direct et constructif avec les autorités concernées", affirme que "le Liban officiel rejette d'une manière catégorique le communiqué du HCR du 29/7/2022".
Dans ce communiqué, le HCR a exprimé "sa vive préoccupation concernant les pratiques restrictives et les mesures discriminatoires qui sont exercées sur base de la nationalité, affectant les réfugiés ainsi que d'autres groupes marginalisés" Dans ce contexte, Hector Hajjar estime que " la misère favorise les querelles".
En effet, la crise alimentaire que connaît le monde a un impact sur le Liban en raison des problèmes économiques dont souffre le pays. Cette réalité conduira inévitablement à une concurrence entre les Libanais, les réfugiés palestiniens et les déplacés syriens pour des ressources alimentaires limitées, d'autant plus que les déplacés et les réfugiés constituent un tiers de la population du Liban et que 80% des Libanais vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Application de la loi
Il est temps, souligne le ministre sortant des Affaires sociales, qu'au minima les déplacés syriens qui sont condamnés pour des délits ou des crimes soient refoulés vers le pays et que ceux qui s'y rendent une fois en Syrie perdent leur statut de réfugiés. "Dans tous les cas de figure, il vaut mieux que les aides financières aux déplacés syriens leur soient données alors qu'ils se trouvent sur leur territoire afin qu'elles ne soient pas accordées à fond perdu. En Syrie, les déplacés profiteront de ces aides pour se refaire une vie décente", a-t-il martelé.
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