On s’attendait à une suppression graduelle des subventions assurées par la Banque du Liban à certains produits de base. Néanmoins, on ne s’attendait pas à ce que le pouvoir politique brille autant par son absence.
Depuis le déclenchement de la crise le 19 octobre 2019, l’État a pris zéro décision au moins pour freiner l’effondrement socio-économique du pays, alors que les solutions sont devenues des secrets de polichinelle.
Le comble est que de nombreux économistes s’accordent à souligner avec insistance que contrairement aux crises financières ailleurs dans le monde à travers l'histoire, la cause des malheurs du Liban ne pouvait être attribuée à une seule calamité qui échappait au contrôle du gouvernement.
Subvention supprimée
Entre-temps, sur le terrain, la livre est en ruine. De jour en jour, la monnaie nationale cède du terrain face au billet vert alors que les prix des produits à la consommation montent en flèche. En toile de fond, le déficit du compte courant et le déficit fiscal de l’État qui persistent et continuent de plus belle lorsque les réserves de la Banque du Liban (BDL) sont en train de fondre.
La tendance à la baisse de la valeur de la livre devra se maintenir dans les semaines à venir avec la levée graduelle des subventions de la BDL à l’essence. Cette mesure en particulier devra plonger le marché dans une spirale d'hyperinflation. L'orientation des importateurs d'essence vers le marché parallèle augmentera continuellement le taux de change, ce qui, à son tour, augmentera le coût de l'essence lorsqu'il est tarifé en livres sur le marché, et ainsi de suite. Depuis mardi les importateurs de pétrole sont en train d’assurer 30% de leur financement en dollars sur le marché parallèle, contre 30% à partir de la plateforme de la BDL, Sayrafa, cette proportion étant précédemment de 15%/85%.
Inflation continue
Déjà, le Liban a enregistré la plus forte augmentation des prix de l’alimentaire dans le monde sur le premier semestre de 2022 avec un taux d’inflation de 322%, se classant devant le Zinbabwé (255%), le Venezuela (155%) et la Turquie (94%), selon le Fonds monétaire international. Quant aux pays importateurs de pétrole, l’inflation des prix des produits à la consommation a tourné autour d’une moyenne de 7,7% en avril 2022 par rapport à la même période un an auparavant. Mais pour le pays du cèdre, ce taux a été de 200% en raison de la combinaison de plusieurs facteurs dont la dévaluation de sa monnaie nationale, la crise économico-financière et l'échec de sa classe politique à mettre en œuvre un plan de sauvetage.
Flottement administré
Cela dit, la question se pose sur l’efficacité et la durabilité de la politique de «flottement administré» suivie par la BDL et le maintien de Sayrafa, sa plateforme de change.
Pour faire simple, la BDL est en train d’injecter des livres sur le marché pour financer la lirification des retraits bancaires des déposants, et de les racheter ensuite contre des billets verts, en provenance de ses réserves en devises, sur le taux de change de Sayrafa, pour assécher les livres, qu’elle avait elle-même injectées sur le marché. Sachant que la différence entre le taux de Sayrafa et celui du marché parallèle est toujours de plus ou moins 5.000 LL.
En même temps, de nombreux agents économiques, pour la plupart des importateurs, sont en train de profiter du taux de change subventionné de Sayrafa sans que leurs importations soient nécessairement destinées au marché local, comme prévu par les motifs de la création de cette plateforme. Les chiffres sont là pour le montrer. Il est anormal que plus de 32 mois après le début de la crise, le ratio des importations par rapport au PIB au Liban reste autour de 50%, ce qui est considéré comme l’un des taux les plus élevés au niveau mondial. Ce taux est de 37% dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), de 24% dans les pays émergents et de 28% sur le plan mondial.
Pour rappel, les réserves en devises de la Banque centrale ont enregistré une baisse de l’ordre de 2,750 milliards de dollars depuis le début de l’année en cours, tournant à présent autour de 10 milliards de dollars.
Depuis le déclenchement de la crise le 19 octobre 2019, l’État a pris zéro décision au moins pour freiner l’effondrement socio-économique du pays, alors que les solutions sont devenues des secrets de polichinelle.
Le comble est que de nombreux économistes s’accordent à souligner avec insistance que contrairement aux crises financières ailleurs dans le monde à travers l'histoire, la cause des malheurs du Liban ne pouvait être attribuée à une seule calamité qui échappait au contrôle du gouvernement.
Subvention supprimée
Entre-temps, sur le terrain, la livre est en ruine. De jour en jour, la monnaie nationale cède du terrain face au billet vert alors que les prix des produits à la consommation montent en flèche. En toile de fond, le déficit du compte courant et le déficit fiscal de l’État qui persistent et continuent de plus belle lorsque les réserves de la Banque du Liban (BDL) sont en train de fondre.
La tendance à la baisse de la valeur de la livre devra se maintenir dans les semaines à venir avec la levée graduelle des subventions de la BDL à l’essence. Cette mesure en particulier devra plonger le marché dans une spirale d'hyperinflation. L'orientation des importateurs d'essence vers le marché parallèle augmentera continuellement le taux de change, ce qui, à son tour, augmentera le coût de l'essence lorsqu'il est tarifé en livres sur le marché, et ainsi de suite. Depuis mardi les importateurs de pétrole sont en train d’assurer 30% de leur financement en dollars sur le marché parallèle, contre 30% à partir de la plateforme de la BDL, Sayrafa, cette proportion étant précédemment de 15%/85%.
Inflation continue
Déjà, le Liban a enregistré la plus forte augmentation des prix de l’alimentaire dans le monde sur le premier semestre de 2022 avec un taux d’inflation de 322%, se classant devant le Zinbabwé (255%), le Venezuela (155%) et la Turquie (94%), selon le Fonds monétaire international. Quant aux pays importateurs de pétrole, l’inflation des prix des produits à la consommation a tourné autour d’une moyenne de 7,7% en avril 2022 par rapport à la même période un an auparavant. Mais pour le pays du cèdre, ce taux a été de 200% en raison de la combinaison de plusieurs facteurs dont la dévaluation de sa monnaie nationale, la crise économico-financière et l'échec de sa classe politique à mettre en œuvre un plan de sauvetage.
Flottement administré
Cela dit, la question se pose sur l’efficacité et la durabilité de la politique de «flottement administré» suivie par la BDL et le maintien de Sayrafa, sa plateforme de change.
Pour faire simple, la BDL est en train d’injecter des livres sur le marché pour financer la lirification des retraits bancaires des déposants, et de les racheter ensuite contre des billets verts, en provenance de ses réserves en devises, sur le taux de change de Sayrafa, pour assécher les livres, qu’elle avait elle-même injectées sur le marché. Sachant que la différence entre le taux de Sayrafa et celui du marché parallèle est toujours de plus ou moins 5.000 LL.
En même temps, de nombreux agents économiques, pour la plupart des importateurs, sont en train de profiter du taux de change subventionné de Sayrafa sans que leurs importations soient nécessairement destinées au marché local, comme prévu par les motifs de la création de cette plateforme. Les chiffres sont là pour le montrer. Il est anormal que plus de 32 mois après le début de la crise, le ratio des importations par rapport au PIB au Liban reste autour de 50%, ce qui est considéré comme l’un des taux les plus élevés au niveau mondial. Ce taux est de 37% dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), de 24% dans les pays émergents et de 28% sur le plan mondial.
Pour rappel, les réserves en devises de la Banque centrale ont enregistré une baisse de l’ordre de 2,750 milliards de dollars depuis le début de l’année en cours, tournant à présent autour de 10 milliards de dollars.
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