Alors qu'une éventuelle réunion sur la résurrection de l'accord sur le nucléaire iranien pourrait se tenir cette semaine, la diplomatie israélienne s'efforce de convaincre les Occidentaux à quitter les pourparlers. Selon le premier ministre israélien Yair Lapid, un tel accord permettrait à l'Iran de se refinancer et de multiplier ses opérations de déstabilisation du Moyen-Orient.
Les États-Unis nient retarder les négociations sur un accord sur le nucléaire iranien mais assurent qu'il reste encore des "questions en suspens" à résoudre. (AFP)
Visite à Washington, coups de fil à Macron, invitations à la presse étrangère: Israël mène une offensive de "dernière minute" pour tenter de convaincre les Occidentaux de ne pas renouveler l'accord sur le programme nucléaire iranien.
Les puissances occidentales doivent "cesser" de négocier car un accord permettra à l'Iran de gagner des "milliards" de dollars et "déstabilisera" le Moyen-Orient, a ainsi plaidé mercredi le Premier ministre israélien Yaïr Lapid.
M. Lapid, en pleine campagne pour les législatives israéliennes du 1er novembre, a dépêché cette semaine son conseiller à la sécurité nationale à Washington. Et le ministre de la Défense, Benny Gantz, s'envole tôt jeudi pour la capitale américaine pour discuter entre autres du nucléaire iranien, ont précisé ses équipes à l'AFP.
Ennemi numéro 1 de l'Iran, Israël s'était félicité du désengagement, en 2018, des États-Unis de Donald Trump de l'accord international sur le nucléaire iranien (JCPOA), mais craint ces jours-ci un renouvellement du pacte à l'heure où les pourparlers semblent s'accélérer.
Washington a indiqué cette semaine que Téhéran avait fait des concessions.
Selon un haut responsable américain, l'Iran ne bloque plus certaines inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) alors qu'il exigeait auparavant que l'agence cesse son enquête sur des sites non déclarés où des traces d'uranium enrichi avaient été retrouvées.
Téhéran a aussi abandonné une autre exigence, relative à la levée de la désignation "terroriste" des Gardiens de la Révolution, son armée idéologique.
Malgré tout, Israël s'oppose toujours au renouvellement de l'accord, notamment s'il signifie la levée des sanctions économiques contre Téhéran.
Des missiles balistiques iraniens.
"Ce qu'il y a sur la table actuellement est un mauvais accord. Cela donnera 100 milliards de dollars par an à l'Iran. Cet argent ne servira pas à construire des écoles ou des hôpitaux mais sera utilisé pour déstabiliser le Moyen-Orient (...) en renforçant le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique", a déclaré M. Lapid sans expliquer sur quoi était basé ce chiffre.
"À nos yeux, l'accord ne répond pas aux critères fixés par le président (américain Joe) Biden lui-même: empêcher l'Iran de devenir un État nucléaire", a affirmé le Premier ministre lors d'une rencontre avec la presse étrangère à Jérusalem.
Un haut responsable israélien a reproché au projet d'accord de ne pas prévoir la destruction des centrifugeuses et donc de permettre à Téhéran de les "redémarrer" quand il le jugera opportun.
Une éventuelle réunion sur la résurrection de l'accord sur le nucléaire iranien pourrait se tenir "cette semaine" après que Téhéran a soumis sa réponse à une proposition de l'UE, selon le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell. (AFP)
Ces derniers jours, M. Lapid a exhorté le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz à ne pas signer d'accord avec Téhéran.
"Je leur ai dit que ces négociations avaient atteint un point où elles devaient être arrêtées", a-t-il déclaré mercredi, soutenant que l'État hébreu "n'est pas contre un accord par définition, mais contre cet accord" sans toutefois donner une liste des éléments qui rendraient un pacte acceptable.
L'ex-Premier ministre Naftali Bennett, partisan de la ligne dure avec Téhéran, a exhorté mardi le président américain Joe Biden de "s'abstenir, même à cette dernière minute, de signer un accord avec l'Iran".
Mercredi, la presse israélienne s'interrogeait à savoir si le gouvernement pensait véritablement pouvoir convaincre les Occidentaux de quitter la table des négociations ou s'il ne commençait pas plutôt à se faire à l'idée d'un retour du JCPOA.
En parallèle des pourparlers, Israël est engagé dans des négociations avec le Liban, sous l'égide des États-Unis, sur leur frontière maritime afin de lever les obstacles à la prospection et l'extraction d'hydrocarbures en Méditerranée orientale.
Y a-t-il une "contradiction" entre, d'un côté, s'opposer à un accord avec l'Iran, soutien du Hezbollah, mais de l'autre souhaiter un accord avec le Liban, où le Hezbollah domine la vie politique?
Un haut responsable israélien a répondu mercredi par la négative. Israël estime qu'un accord avec le Liban pourrait permettre à l'État libanais de regarnir ses coffres, par l'entremise de sociétés étrangères impliquées dans la prospection, sans que cela ne renforce le Hezbollah, a estimé ce responsable.
Et d'ajouter: "Je ne vois aucune raison d'avoir une confrontation avec le Hezbollah sur cette question".
Avec AFP
Les États-Unis nient retarder les négociations sur un accord sur le nucléaire iranien mais assurent qu'il reste encore des "questions en suspens" à résoudre. (AFP)
Visite à Washington, coups de fil à Macron, invitations à la presse étrangère: Israël mène une offensive de "dernière minute" pour tenter de convaincre les Occidentaux de ne pas renouveler l'accord sur le programme nucléaire iranien.
Les puissances occidentales doivent "cesser" de négocier car un accord permettra à l'Iran de gagner des "milliards" de dollars et "déstabilisera" le Moyen-Orient, a ainsi plaidé mercredi le Premier ministre israélien Yaïr Lapid.
M. Lapid, en pleine campagne pour les législatives israéliennes du 1er novembre, a dépêché cette semaine son conseiller à la sécurité nationale à Washington. Et le ministre de la Défense, Benny Gantz, s'envole tôt jeudi pour la capitale américaine pour discuter entre autres du nucléaire iranien, ont précisé ses équipes à l'AFP.
Ennemi numéro 1 de l'Iran, Israël s'était félicité du désengagement, en 2018, des États-Unis de Donald Trump de l'accord international sur le nucléaire iranien (JCPOA), mais craint ces jours-ci un renouvellement du pacte à l'heure où les pourparlers semblent s'accélérer.
Les concessions de Téhéran
Washington a indiqué cette semaine que Téhéran avait fait des concessions.
Selon un haut responsable américain, l'Iran ne bloque plus certaines inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) alors qu'il exigeait auparavant que l'agence cesse son enquête sur des sites non déclarés où des traces d'uranium enrichi avaient été retrouvées.
Téhéran a aussi abandonné une autre exigence, relative à la levée de la désignation "terroriste" des Gardiens de la Révolution, son armée idéologique.
Malgré tout, Israël s'oppose toujours au renouvellement de l'accord, notamment s'il signifie la levée des sanctions économiques contre Téhéran.
Des missiles balistiques iraniens.
"Ce qu'il y a sur la table actuellement est un mauvais accord. Cela donnera 100 milliards de dollars par an à l'Iran. Cet argent ne servira pas à construire des écoles ou des hôpitaux mais sera utilisé pour déstabiliser le Moyen-Orient (...) en renforçant le Hezbollah, le Hamas et le Jihad islamique", a déclaré M. Lapid sans expliquer sur quoi était basé ce chiffre.
"À nos yeux, l'accord ne répond pas aux critères fixés par le président (américain Joe) Biden lui-même: empêcher l'Iran de devenir un État nucléaire", a affirmé le Premier ministre lors d'une rencontre avec la presse étrangère à Jérusalem.
Un haut responsable israélien a reproché au projet d'accord de ne pas prévoir la destruction des centrifugeuses et donc de permettre à Téhéran de les "redémarrer" quand il le jugera opportun.
Pas d'opposition de principe sur un accord
Une éventuelle réunion sur la résurrection de l'accord sur le nucléaire iranien pourrait se tenir "cette semaine" après que Téhéran a soumis sa réponse à une proposition de l'UE, selon le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell. (AFP)
Ces derniers jours, M. Lapid a exhorté le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz à ne pas signer d'accord avec Téhéran.
"Je leur ai dit que ces négociations avaient atteint un point où elles devaient être arrêtées", a-t-il déclaré mercredi, soutenant que l'État hébreu "n'est pas contre un accord par définition, mais contre cet accord" sans toutefois donner une liste des éléments qui rendraient un pacte acceptable.
L'ex-Premier ministre Naftali Bennett, partisan de la ligne dure avec Téhéran, a exhorté mardi le président américain Joe Biden de "s'abstenir, même à cette dernière minute, de signer un accord avec l'Iran".
Mercredi, la presse israélienne s'interrogeait à savoir si le gouvernement pensait véritablement pouvoir convaincre les Occidentaux de quitter la table des négociations ou s'il ne commençait pas plutôt à se faire à l'idée d'un retour du JCPOA.
En parallèle des pourparlers, Israël est engagé dans des négociations avec le Liban, sous l'égide des États-Unis, sur leur frontière maritime afin de lever les obstacles à la prospection et l'extraction d'hydrocarbures en Méditerranée orientale.
Y a-t-il une "contradiction" entre, d'un côté, s'opposer à un accord avec l'Iran, soutien du Hezbollah, mais de l'autre souhaiter un accord avec le Liban, où le Hezbollah domine la vie politique?
Un haut responsable israélien a répondu mercredi par la négative. Israël estime qu'un accord avec le Liban pourrait permettre à l'État libanais de regarnir ses coffres, par l'entremise de sociétés étrangères impliquées dans la prospection, sans que cela ne renforce le Hezbollah, a estimé ce responsable.
Et d'ajouter: "Je ne vois aucune raison d'avoir une confrontation avec le Hezbollah sur cette question".
Avec AFP
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