Premier duel public Bolsonaro-Lula marqué par les accusations mutuelles
Premier face-à-face télévisé entre Jair Bolsonaro, président sortant, et Lula da Silva, ancien président du Brésil, avant le scrutin d'octobre. Les deux rivaux se sont lancé diverses accusations, notamment de corruption, de désinformation et de destruction de l'environnement. Selon les instituts de sondage, Lula mène la course avec 47% d'intentions de vote, contre 32% pour Jair Bolsonaro.

Selon les analystes, Bolsonaro a mené le débat avec une supériorité indéniable par rapport à ses adversaires. (AFP)

 

 

Les deux principaux candidats à la présidence du Brésil, Jair Bolsonaro et Lula, se sont accusés mutuellement de tous les maux du pays dans un premier face-à-face télévisé dimanche avant le scrutin d'octobre.


Ces deux rivaux, figures centrales de l'histoire récente du Brésil, se sont affrontés pour la première fois publiquement.

"Son gouvernement fut le plus corrompu de l'histoire du Brésil", a lancé à l'encontre de Lula --favori selon les sondages-- le président sortant d'extrême droite qui l'avait qualifié de "voleur" quelques minutes avant le débat, en référence à l'affaire de corruption au sein de la compagnie pétrolière publique Petrobras.

L'intéressé, 76 ans, a répliqué en défendant son bilan gouvernemental (2003-2010) en termes de réformes sociales. Selon lui, M. Bolsonaro, 67 ans, "est en train de détruire" le pays.

Les deux candidats se sont mutuellement accusés de mentir.

Dans la première partie du débat, qui a duré au total trois heures, Lula a focalisé son discours autour de la défense de l'environnement et de l'Amazonie.
Un président polarisant 

Pour l'heure, le président Bolsonaro est donné perdant, Lula menant la course dans les sondages avec 47% d'intentions de vote, contre 32% pour Jair Bolsonaro. (AFP)

 

 

Dans l'un des moments les plus tendus des échanges, le président sortant a attaqué la journaliste Vera Magalhaes pour avoir affirmé, dans une question, qu'il avait diffusé de fausses informations au sujet des vaccins anti-Covid.


"Vera, tu dors en pensant à moi, tu as une sorte de béguin (...) tu ne peux pas prendre parti dans un débat comme celui-ci et faire des accusations mensongères contre moi. Vous êtes une honte pour le journalisme brésilien", a-t-il dit.

Traité de misogyne par une autre candidate à la présidentielle, M. Bolsonaro a balayé d'un revers de la main cette accusation.

Lula mène la course dans les sondages avec 47% d'intentions de vote, contre 32% pour Jair Bolsonaro, selon l'institut Datafolha. D'autres sondages donnent une moindre avance à Lula.

Outre les deux favoris, les organisateurs du débat ont invité quatre autres candidats, dont l'ancien ministre des Finances Ciro Gomes du PDT (centre-gauche) et la sénatrice Simone Tebet du MDB (centriste), respectivement troisième et quatrième dans les sondages.
1-0 pour Bolsonaro 

Lula a, tout au long du débat, avancé que son innocence avait été prouvée, mais les autres candidats n'ont pas hésité à plusieurs reprises de l'accuser de "corruption". (AFP)

 

 

L'ex-président a été détenu entre avril 2018 et novembre 2019 après avoir été condamné pour corruption. Il a récupéré tous ses droits politiques en 2021, quand la Cour suprême a annulé ces décisions en estimant que le tribunal qui l'avait jugé en première instance était incompétent.

Lula a, tout au long du débat, avancé que son innocence avait été prouvée, mais les autres candidats n'ont pas hésité à plusieurs reprises de l'accuser de "corruption".

Il "était timide et a même fait des erreurs sur certains points. Il n'était pas aussi vif qu'à d'autres moments", a analysé auprès de l'AFP l'analyste politique André Cesar, du cabinet Hold.

"Bolsonaro était plus détendu, plus libre avec ses phrases, il riait. En ce sens, Bolsonaro a gagné 1-0", a-t-il estimé.

En 2018, année où il a remporté l'élection, M. Bolsonaro n'a participé qu'aux deux premiers débats. Un mois avant le premier tour, il a été poignardé lors d'un meeting et, après avoir subi une opération chirurgicale, n'a pas repris les débats.

Avec AFP
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