Le chef du groupe parlementaire du Hezbollah a implicitement critiqué Michel Aoun et Nagib Mikati pour leur approche du dossier gouvernemental.
Le Hezbollah a été on ne peut plus clair lundi, lorsqu’il a fait part de son mécontentement face au blocage au niveau de la formation du gouvernement, alors que les pronostics restent sombres quant à l’organisation de la présidentielle dans les délais.
Le chef de son groupe parlementaire Mohammad Raad a implicitement critiqué le bras-de-fer dans lequel le président Michel Aoun et le Premier ministre désigné Nagib Mikati sont engagés, fustigeant «leurs caprices» qu’il a qualifiés d’«inopportuns».
«La situation dans un pays qui n’est pas doté d’un gouvernement ne peut pas rester stable», a-t-il affirmé lors d’un meeting funèbre à Sarafand, au Liban-Sud, avant d’ajouter: «Les caprices que nous constatons dans la façon avec laquelle la formation du gouvernement est abordée, n’ont pas leur place actuellement». «Nous ne sommes pas concernés par ceux qui viennent, qui partent ou qui reviennent», a-t-il poursuivi, en allusion aux ministres et aux tractations autour de la composition du cabinet, appelant à renflouer le gouvernement d’expédition des affaires courantes «pour qu’il soit doté des pleins pouvoirs».
La formation pro-iranienne, largement critiquée au Liban, même dans son propre milieu – en raison de son rôle dans l’effondrement économique et financier dans lequel le pays est engagé et de la protection qu’elle assure à un pouvoir fait de corruption et de clientélisme – accorde depuis 2016 une attention particulière à la stabilité au plan local.
Le Hezbollah qui scrute de près les développements politiques dans la région, ne voudrait pas se noyer dans les sables mouvants de la politique politicienne libanaise, faite de lutte d’influence, de partage de parts et de guerre de pouvoir, alors que le pays s’apprête à inaugurer une nouvelle ère avec la fin du mandat de Michel Aoun.
«Nous devons prendre conscience de la gravité du moment, resserrer les rangs internes et préserver notre unité, sans nous laisser entraîner vers des divisions, ni sur les réseaux sociaux, ni à travers une rivalité sur des postes», a encore dit Mohammad Raad.
L’intérêt de sa déclaration réside dans le fait qu’elle fait écho à celle de son chef, Hassan Nasrallah, et confirme ainsi le changement de tactique auquel le Hezbollah a procédé depuis que les négociations entre Washington et l’Iran sur le dossier du nucléaire ont commencé à avancer.
Ce changement était parfaitement perceptible dans le dernier discours de Hassan Nasrallah qui détonnait avec son ton belliqueux de juillet. Le 23 août, le chef du Hezbollah avait affirmé que sa formation «ne se laissera pas entraîner sur la voie d’une guerre civile», qu’elle reste «déterminée à barrer la voie à la discorde» et qu’elle est «prête» à s’engager dans un dialogue autour d’une stratégie nationale de défense. Deux semaines plus tôt, il avait appelé à la mise en place d’un gouvernement doté des pleins pouvoirs, «que la présidentielle ait lieu ou pas».
Si le discours de Mohammad Raad s’inscrit dans le prolongement de celui de son chef, le ton est quand même plus incisif. C’est peut-être la première fois, sinon l’une des rares fois, que la formation chiite, qui assiste depuis plusieurs semaines sans réagir à la guerre larvée entre Baabda et le Sérail autour de la formation du gouvernement, critique – quoique sans le nommer – le président de la République et presse avec autant d’insistance pour renflouer l’équipe actuelle.
Cette évolution dans le discours du Hezbollah s’explique certes par les signes indicateurs d’une progression des pourparlers irano-américains. Elle se justifie surtout par la subite détérioration de la situation en Irak, plongé dans un chaos – dont l’étendue ne peut pas être mesurée pour le moment – depuis que le chef chiite Moqtada Sadr a annoncé lundi son «retrait définitif» de la vie politique irakienne.
C’est qu’un scénario à l’irakienne risque de se produire au pays du Cèdre au cas notamment où un vide s’installerait au niveau de l’Exécutif. Et cela, le Hezbollah en est parfaitement conscient. Le Liban et l’Irak présentent un certain nombre de similitudes. Au plan socio-économique, ils font face à une grave crise économique, depuis 2019 pour le Liban et depuis 2020 pour l’Irak. Au niveau politique, c’est le même bras-de-fer qui est engagé entre les forces qui gravitent dans l’orbite iranienne et celles qui sont farouchement engagées dans une lutte contre l’influence grandissante de Téhéran. Que ce soit au Liban ou en Irak, les forces pro-iraniennes ont en outre laissé des plumes dans les élections législatives organisées dernièrement dans les deux pays.
Si à Bagdad, les crises politiques consécutives aux législatives d’octobre 2021 ont fini par exploser lundi avec le coup d’éclat de Moqtada Sadr, au Liban il est prématuré, voire difficile, de prédire ce que sera la situation en cas de vide au niveau de l’Exécutif, passé le délai fixé pour l’élection d’un président de la République, le 31 octobre prochain.
Le Hezbollah se garde bien d’aborder ce dossier, tributaire d’un certain nombre de paramètres régionaux et internationaux. En revanche, il semble pousser sérieusement en faveur de la formation d’un gouvernement. Question d’éviter un vide total au niveau de l’Exécutif et une impasse qui pourrait augurer du pire. Des informations ont d’ailleurs circulé récemment sur une médiation qu’il aurait entamée pour débloquer le dossier gouvernemental.
Le Hezbollah a été on ne peut plus clair lundi, lorsqu’il a fait part de son mécontentement face au blocage au niveau de la formation du gouvernement, alors que les pronostics restent sombres quant à l’organisation de la présidentielle dans les délais.
Le chef de son groupe parlementaire Mohammad Raad a implicitement critiqué le bras-de-fer dans lequel le président Michel Aoun et le Premier ministre désigné Nagib Mikati sont engagés, fustigeant «leurs caprices» qu’il a qualifiés d’«inopportuns».
«La situation dans un pays qui n’est pas doté d’un gouvernement ne peut pas rester stable», a-t-il affirmé lors d’un meeting funèbre à Sarafand, au Liban-Sud, avant d’ajouter: «Les caprices que nous constatons dans la façon avec laquelle la formation du gouvernement est abordée, n’ont pas leur place actuellement». «Nous ne sommes pas concernés par ceux qui viennent, qui partent ou qui reviennent», a-t-il poursuivi, en allusion aux ministres et aux tractations autour de la composition du cabinet, appelant à renflouer le gouvernement d’expédition des affaires courantes «pour qu’il soit doté des pleins pouvoirs».
La formation pro-iranienne, largement critiquée au Liban, même dans son propre milieu – en raison de son rôle dans l’effondrement économique et financier dans lequel le pays est engagé et de la protection qu’elle assure à un pouvoir fait de corruption et de clientélisme – accorde depuis 2016 une attention particulière à la stabilité au plan local.
Le Hezbollah qui scrute de près les développements politiques dans la région, ne voudrait pas se noyer dans les sables mouvants de la politique politicienne libanaise, faite de lutte d’influence, de partage de parts et de guerre de pouvoir, alors que le pays s’apprête à inaugurer une nouvelle ère avec la fin du mandat de Michel Aoun.
«Nous devons prendre conscience de la gravité du moment, resserrer les rangs internes et préserver notre unité, sans nous laisser entraîner vers des divisions, ni sur les réseaux sociaux, ni à travers une rivalité sur des postes», a encore dit Mohammad Raad.
L’intérêt de sa déclaration réside dans le fait qu’elle fait écho à celle de son chef, Hassan Nasrallah, et confirme ainsi le changement de tactique auquel le Hezbollah a procédé depuis que les négociations entre Washington et l’Iran sur le dossier du nucléaire ont commencé à avancer.
Ce changement était parfaitement perceptible dans le dernier discours de Hassan Nasrallah qui détonnait avec son ton belliqueux de juillet. Le 23 août, le chef du Hezbollah avait affirmé que sa formation «ne se laissera pas entraîner sur la voie d’une guerre civile», qu’elle reste «déterminée à barrer la voie à la discorde» et qu’elle est «prête» à s’engager dans un dialogue autour d’une stratégie nationale de défense. Deux semaines plus tôt, il avait appelé à la mise en place d’un gouvernement doté des pleins pouvoirs, «que la présidentielle ait lieu ou pas».
Si le discours de Mohammad Raad s’inscrit dans le prolongement de celui de son chef, le ton est quand même plus incisif. C’est peut-être la première fois, sinon l’une des rares fois, que la formation chiite, qui assiste depuis plusieurs semaines sans réagir à la guerre larvée entre Baabda et le Sérail autour de la formation du gouvernement, critique – quoique sans le nommer – le président de la République et presse avec autant d’insistance pour renflouer l’équipe actuelle.
Cette évolution dans le discours du Hezbollah s’explique certes par les signes indicateurs d’une progression des pourparlers irano-américains. Elle se justifie surtout par la subite détérioration de la situation en Irak, plongé dans un chaos – dont l’étendue ne peut pas être mesurée pour le moment – depuis que le chef chiite Moqtada Sadr a annoncé lundi son «retrait définitif» de la vie politique irakienne.
C’est qu’un scénario à l’irakienne risque de se produire au pays du Cèdre au cas notamment où un vide s’installerait au niveau de l’Exécutif. Et cela, le Hezbollah en est parfaitement conscient. Le Liban et l’Irak présentent un certain nombre de similitudes. Au plan socio-économique, ils font face à une grave crise économique, depuis 2019 pour le Liban et depuis 2020 pour l’Irak. Au niveau politique, c’est le même bras-de-fer qui est engagé entre les forces qui gravitent dans l’orbite iranienne et celles qui sont farouchement engagées dans une lutte contre l’influence grandissante de Téhéran. Que ce soit au Liban ou en Irak, les forces pro-iraniennes ont en outre laissé des plumes dans les élections législatives organisées dernièrement dans les deux pays.
Si à Bagdad, les crises politiques consécutives aux législatives d’octobre 2021 ont fini par exploser lundi avec le coup d’éclat de Moqtada Sadr, au Liban il est prématuré, voire difficile, de prédire ce que sera la situation en cas de vide au niveau de l’Exécutif, passé le délai fixé pour l’élection d’un président de la République, le 31 octobre prochain.
Le Hezbollah se garde bien d’aborder ce dossier, tributaire d’un certain nombre de paramètres régionaux et internationaux. En revanche, il semble pousser sérieusement en faveur de la formation d’un gouvernement. Question d’éviter un vide total au niveau de l’Exécutif et une impasse qui pourrait augurer du pire. Des informations ont d’ailleurs circulé récemment sur une médiation qu’il aurait entamée pour débloquer le dossier gouvernemental.
Lire aussi
Commentaires