©St. George Hotel, photographed by Eugène Cottard in 1933 in Beirut, Lebanon, Eugène Cottard Collection
©️ Arab Image Foundation, Beirut
From Malak Mroueh, Lettre de Beyrouth hiver 2022,2022
Du 25 août au 22 septembre, Mina Image Center présente une exposition intitulée Translating images, un projet en collaboration avec la Fondation arabe pour l’image (AIF), avec le soutien de Beirut Printmaking Studio, Cinema Galleries et Liverpool Arab Arts Festival.
Mina Image Center est une association indépendante à but non lucratif qui a été fondée en 2017 par le photographe et cinéaste libanais Fouad Elkoury avec la collaboration de Manal Khader, afin de promouvoir l'image sous toutes ses formes, en donnant une place privilégiée à la photographie et en mettant en valeur le travail d'artistes locaux d'horizons divers et dans diverses disciplines. En tant que tel, MINA est un espace d’exposition, mais également de débat et de réflexion.
La Fondation arabe pour l'image (AIF) a également été fondée, vingt années plus tôt, par Fouad Elkoury avec Samer Mohdad et Akram Zaatari en réaction au manque d'archives photographiques dans la région et à la disparition rapide de celles qui restaient. Cette association indépendante comporte une collection de plus de 600.000 objets et documents photographiques en rapport avec le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et la diaspora arabe, révélant un large pan de l'histoire sociale du monde arabe; elle a été constituée au cours des vingt-cinq dernières années par des artistes et des chercheurs, ouvrant de nouvelles voies pour la photographie et les pratiques de l'image. Positionnée de manière unique à l'intersection de la création artistique, de la recherche et de l'archivage, elle explore, questionne et confronte les réalités sociales et politiques complexes de notre époque, dans le cadre d’une approche critique et innovante.
Translating images se présente comme une série de conversations avec la collection de l’AIF. Il s’agit en fait d’une collaboration sur deux projets qui ont tous les deux pour volonté d’explorer les nombreuses vies que peuvent avoir les images et les manières dont les archives photographiques peuvent être réinterprétées par la recherche et les pratiques artistiques.
Le premier projet consiste en 19 diptyques tirés des collections de l'AIF, réalisés en collaboration avec le Beirut Printmaking Studio. Ces œuvres ont été présentées pour la première fois en juillet 2022 dans une exposition intitulée Impressions from an Archive, présentée au Exhibition Research Lab de Liverpool dans le cadre – et avec le soutien – du Liverpool Arab Arts Festival (LAAF), le festival annuel des arts et de la culture arabes le plus ancien du Royaume-Uni, réunissant des artistes arabes, britanniques et internationaux, et qui est aussi un lieu destiné à faire connaître les pays arabes et leur culture à travers les arts, la littérature, les conférences, ateliers et symposiums.
Le Beirut Printmaking Studio regroupe à Gemmayzé une communauté d'artistes passionnés qui partagent tous un amour pour l'impression et la photographie. C’est un espace inclusif et ouvert pour les personnes d’horizons divers et intéressées à pratiquer l'art à travers l'image imprimée. C'est, par ailleurs, le seul studio de gravure au Liban. Impressions for a Archive fait donc dialoguer les graveurs du studio de gravure analogique avec la collection photographique de la Fondation arabe pour l'image, des images de diverses collections allant des années 1870 aux années 1970. Comment chaque graveur pourrait-il «traduire» la photographie qu'il a choisie à travers sa propre pratique de gravure puisqu’il s’agit, au final, d’une opération de traduction, comme nous le rappelle le titre de cette exposition? Il s’agit ici de nous rappeler comment les archives peuvent accompagner les objets qu'elles contiennent dans leurs évolutions continues, à travers les courants sociaux, artistiques, culturels et géopolitiques. Ainsi, l'archivage devient une entreprise de traduction collective et plurielle, dans laquelle différentes réalités et perspectives peuvent coexister, insufflant une nouvelle vie aux objets photographiques. Il est par ailleurs intéressant que ce projet ait été d’abord montré à l’Exposition Research Lab (ERL), un centre universitaire et un lieu public dédié à l'étude interdisciplinaire des expositions et des connaissances curatoriales dans le cadre de la Liverpool School of Art and Design, affirmant par là sa double dimension de recherche et de création.
Le second projet est une série de commandes vidéo réalisée en collaboration avec Cinéma Galeries (Bruxelles). Ces œuvres vidéo ont été présentées dans l’exposition Vidéos sur Beyrouth dans le cadre du festival annuel L’heure d’hiver de Cinéma Galeries en avril 2022. À l'occasion de cette exposition, Cinéma Galeries et la Fondation arabe pour l’image ont commissionné 6 artistes libanais afin qu'ils produisent des œuvres vidéo à partir d'archives photographiques de la fondation. On peut citer Monica Basbous, Nadim Choufi, Mark Khalife, Malak Moureh, Salim Mrad, Sabine Saba, ainsi que l’équipe de la Fondation qui a produit une œuvre collective, s’appropriant les objets photographiques des collections de l’AIF et y ajoutant leur propos, politiques, sociologiques ou poétiques, donnant à réfléchir dans le double sens du terme la ville de Beyrouth et ses multiples transformations historiques et actuelles.
Le mardi 6 septembre, à 17h, une table ronde aura lieu avec quelques-uns des vidéastes qui ont contribué au second projet, parmi lesquels Nadim Choufi, Mark Khalife, Salim Mrad et Rawan Mazeh (au nom de l'équipe AIF). Ils feront part du processus qui est derrière leur travail. Le panel sera animé par la directrice de l'AIF, Heba Hage-Felder.
Cette conversation entre les deux projets et avec la collection de l’AIF est au final autant une conversation entre les médiums (photographie, gravure, vidéo) qu’un échange fructueux entre l’image fixe et l’image en mouvement.
Mina Image Center est une association indépendante à but non lucratif qui a été fondée en 2017 par le photographe et cinéaste libanais Fouad Elkoury avec la collaboration de Manal Khader, afin de promouvoir l'image sous toutes ses formes, en donnant une place privilégiée à la photographie et en mettant en valeur le travail d'artistes locaux d'horizons divers et dans diverses disciplines. En tant que tel, MINA est un espace d’exposition, mais également de débat et de réflexion.
La Fondation arabe pour l'image (AIF) a également été fondée, vingt années plus tôt, par Fouad Elkoury avec Samer Mohdad et Akram Zaatari en réaction au manque d'archives photographiques dans la région et à la disparition rapide de celles qui restaient. Cette association indépendante comporte une collection de plus de 600.000 objets et documents photographiques en rapport avec le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et la diaspora arabe, révélant un large pan de l'histoire sociale du monde arabe; elle a été constituée au cours des vingt-cinq dernières années par des artistes et des chercheurs, ouvrant de nouvelles voies pour la photographie et les pratiques de l'image. Positionnée de manière unique à l'intersection de la création artistique, de la recherche et de l'archivage, elle explore, questionne et confronte les réalités sociales et politiques complexes de notre époque, dans le cadre d’une approche critique et innovante.
Translating images se présente comme une série de conversations avec la collection de l’AIF. Il s’agit en fait d’une collaboration sur deux projets qui ont tous les deux pour volonté d’explorer les nombreuses vies que peuvent avoir les images et les manières dont les archives photographiques peuvent être réinterprétées par la recherche et les pratiques artistiques.
Le premier projet consiste en 19 diptyques tirés des collections de l'AIF, réalisés en collaboration avec le Beirut Printmaking Studio. Ces œuvres ont été présentées pour la première fois en juillet 2022 dans une exposition intitulée Impressions from an Archive, présentée au Exhibition Research Lab de Liverpool dans le cadre – et avec le soutien – du Liverpool Arab Arts Festival (LAAF), le festival annuel des arts et de la culture arabes le plus ancien du Royaume-Uni, réunissant des artistes arabes, britanniques et internationaux, et qui est aussi un lieu destiné à faire connaître les pays arabes et leur culture à travers les arts, la littérature, les conférences, ateliers et symposiums.
Le Beirut Printmaking Studio regroupe à Gemmayzé une communauté d'artistes passionnés qui partagent tous un amour pour l'impression et la photographie. C’est un espace inclusif et ouvert pour les personnes d’horizons divers et intéressées à pratiquer l'art à travers l'image imprimée. C'est, par ailleurs, le seul studio de gravure au Liban. Impressions for a Archive fait donc dialoguer les graveurs du studio de gravure analogique avec la collection photographique de la Fondation arabe pour l'image, des images de diverses collections allant des années 1870 aux années 1970. Comment chaque graveur pourrait-il «traduire» la photographie qu'il a choisie à travers sa propre pratique de gravure puisqu’il s’agit, au final, d’une opération de traduction, comme nous le rappelle le titre de cette exposition? Il s’agit ici de nous rappeler comment les archives peuvent accompagner les objets qu'elles contiennent dans leurs évolutions continues, à travers les courants sociaux, artistiques, culturels et géopolitiques. Ainsi, l'archivage devient une entreprise de traduction collective et plurielle, dans laquelle différentes réalités et perspectives peuvent coexister, insufflant une nouvelle vie aux objets photographiques. Il est par ailleurs intéressant que ce projet ait été d’abord montré à l’Exposition Research Lab (ERL), un centre universitaire et un lieu public dédié à l'étude interdisciplinaire des expositions et des connaissances curatoriales dans le cadre de la Liverpool School of Art and Design, affirmant par là sa double dimension de recherche et de création.
Le second projet est une série de commandes vidéo réalisée en collaboration avec Cinéma Galeries (Bruxelles). Ces œuvres vidéo ont été présentées dans l’exposition Vidéos sur Beyrouth dans le cadre du festival annuel L’heure d’hiver de Cinéma Galeries en avril 2022. À l'occasion de cette exposition, Cinéma Galeries et la Fondation arabe pour l’image ont commissionné 6 artistes libanais afin qu'ils produisent des œuvres vidéo à partir d'archives photographiques de la fondation. On peut citer Monica Basbous, Nadim Choufi, Mark Khalife, Malak Moureh, Salim Mrad, Sabine Saba, ainsi que l’équipe de la Fondation qui a produit une œuvre collective, s’appropriant les objets photographiques des collections de l’AIF et y ajoutant leur propos, politiques, sociologiques ou poétiques, donnant à réfléchir dans le double sens du terme la ville de Beyrouth et ses multiples transformations historiques et actuelles.
Le mardi 6 septembre, à 17h, une table ronde aura lieu avec quelques-uns des vidéastes qui ont contribué au second projet, parmi lesquels Nadim Choufi, Mark Khalife, Salim Mrad et Rawan Mazeh (au nom de l'équipe AIF). Ils feront part du processus qui est derrière leur travail. Le panel sera animé par la directrice de l'AIF, Heba Hage-Felder.
Cette conversation entre les deux projets et avec la collection de l’AIF est au final autant une conversation entre les médiums (photographie, gravure, vidéo) qu’un échange fructueux entre l’image fixe et l’image en mouvement.
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