Biden traité d'«ennemi de l'État» par un Trump revanchard
Des airs de 2016 planent sur les mid-terms, les élections de mi-mandat américaines. Incarnant la fracture politique aux États-Unis, l'ancien président américain Donald Trump était en meeting dans l'État clé de Pennsylvanie, à nouveau entouré d'une marée de pancartes arborant son slogan "MAGA" Make America great again, "Rendre sa grandeur à l'Amérique". Menacé par l'enquête du FBI, qui agit comme une épée de Damoclès, le milliardaire a traité à son tour Joe Biden d'"ennemi de l'État".

Les partisans de Trump sont connus pour leur haine des journalistes et les médias "main stream" qu'ils accusent de nuire à l'image de leur absurde homme d'Etat.

 

L'ancien président américain Donald Trump a répondu samedi à Joe Biden, qui l'a dépeint en menace pour la démocratie, en le traitant à son tour d'"ennemi de l'État" et en faisant son procès en incompétence, lors d'un meeting de campagne en Pennsylvanie pour les élections de mi-mandat. Devant ses partisans, le milliardaire républicain a aussi dénoncé la spectaculaire perquisition du FBI dans sa résidence de Floride, le 8 août à Mar-a-Lago, en qualifiant cet acte d'enquête d'un "des abus de pouvoir les plus choquants de la part d'une administration dans l'histoire américaine".

À Wilkes-Barre, petite localité proche de Scranton, ville natale de Joe Biden, Donald Trump était venu soutenir des candidats républicains aux prochaines élections de mi-mandat le 8 novembre, notamment Mehmet Oz, un médecin devenu vedette du petit écran. Mais dans cet État de Pennsylvanie qui sera clé dans la bataille pour le contrôle des deux chambres, son rival l'avait précédé cette semaine et attaqué avec une virulence rare, l'accusant de représenter, avec "les républicains MAGA" (Make America great again, Rendre sa grandeur à l'Amérique), "un extrémisme qui menace les fondations mêmes de notre République". À Philadelphie, berceau des États-Unis, Joe Biden avait même appelé à sauver "l'âme de l'Amérique", fustigeant ceux qui "ne respectent pas la Constitution", "ne croient pas à l'Etat de droit", "ne reconnaissent pas la volonté du peuple".

 

Quelques jours après que le président américain Joe Biden a dénoncé l'"extrémisme" de Donald Trump, les partisans de l'ancien président se rassemblent en Pennsylvanie en amont d'un meeting. Cet événement sera le premier du milliardaire depuis que le FBI a perquisitionné sa résidence de Mar-a-Lago le 8 août dernier. (AFP)

"Ennemi de l'État"


"C'est lui (Joe Biden), l'ennemi de l'État", a voulu lui répondre Donald Trump, dénonçant "le discours le plus vicieux, haineux et diviseur jamais prononcé par un président américain". "Son discours n'était que haine et colère", a-t-il insisté, à l'unisson de ses partisans. Ainsi, au milieu des pancartes rouges ou bleues appelant à "sauver l'Amérique", Edward Young, 63 ans, estime que "le président des Etats-Unis, enfin le prétendu président des États-Unis, m'a déclaré la guerre. Et il a déclaré la guerre à la moitié de l'Amérique".

Dénonçant l'inflation et une montée de l'insécurité, Donald Trump, qui envisage ouvertement de se représenter en 2024, a aussi voulu dresser le bilan le plus négatif possible de Joe Biden, dans un discours qui prenait parfois des accents de campagne présidentielle. "Vous pourriez prendre les cinq pires présidents de l'histoire des États-Unis, et les mettre ensemble, ils ne pourraient pas avoir fait le mal que Joe Biden a fait à notre pays en moins de deux ans", a asséné le républicain de 76 ans. Le meeting avait commencé par une sélection d'images de Joe Biden bafouillant lors de discours.

L'ancien président américain Donald Trump qualifie son successeur Joe Biden d'"ennemi de l'État" devant ses partisans réunis lors d'un meeting de campagne pour les élections de mi-mandat, en Pennsylvanie.

Épée de Damoclès

Lors de sa première apparition publique depuis la perquisition du FBI dans sa résidence de Mar-a-Lago, Donald Trump a aussi affirmé que cet acte d'enquête constituait "l'exemple le plus frappant des menaces très réelles qui pèsent sur la liberté des Américains". "Le raid honteux et la descente dans ma maison de Mar-a-Lago étaient une parodie de justice", a-t-il insisté. Le FBI avait mené cette perquisition parce qu'il soupçonne l'ex-président de conserver de manière illégale des documents confidentiels issus de son mandat à la Maison-Blanche (2017-2021).

Les enquêteurs fédéraux estiment que parmi la trentaine de boîtes saisies figurent des documents top secret "probablement cachés" pour entraver l'enquête, affirme un document du ministère de la Justice. Mais pour Donald Trump, cet "abus flagrant de la loi" produira "un retour de bâton comme personne n'en a jamais vu". Le milliardaire est aussi visé par des enquêtes sur ses efforts pour renverser les résultats de l'élection présidentielle de 2020 et sur son rôle dans le violent assaut de ses partisans contre le Capitole le 6 janvier 2021. Il n'est pour l'instant poursuivi dans aucune affaire.

L'ancien président a aussi de nouveau remis en cause le résultat de l'élection présidentielle de 2020, qui l'a vu perdre face à Joe Biden. "Les élections américaines devraient être décidées par le peuple américain. Et ça ne s'est pas passé comme ça en 2020", a-t-il affirmé.

Avec AFP
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