À quelques semaines de la fin du mandat du président Michel Aoun, le bloc des députés dits du changement a lancé une initiative présidentielle lors d'une conférence de presse à Beit Beyrouth, détaillant la vision et les critères qu’elle propose. Ils ont annoncé vouloir organiser une série de consultations politiques avec l’ensemble des forces concernées, dans le pays et à l’étranger. Ils ont également fixé une date à laquelle ils souhaitent obtenir des réponses précises à leur initiative, menaçant de recourir à la pression populaire, c’est-à-dire à la rue, passé ce délai qui expire la nuit du 20 octobre 2022.
Cette initiative, que j'ai relue plus de trois fois, pose une condition stricte, à savoir l’adhésion du nouveau président libanais à la cause palestinienne. Il va sans dire que celle-ci concerne le peuple libanais ainsi que la majorité des Arabes et n’a donc pas besoin de figurer au cœur d’une initiative présidentielle. La question qui se pose surtout est de savoir comment les députés dits du changement peuvent-ils poser comme condition au nouveau président de faire sienne la cause d’un État autre que le sien?
Que se passerait-il si le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, établissait à son tour une série de critères pour l’élection d’un nouveau chef de l’État, dont la nécessité qu’il adhère à la cause iranienne et à la libération de Jérusalem? Les députés dits du changement sortiraient-ils de leurs gonds pour faire paraître un communiqué critiquant la formation chiite qui exige d’un chef d’État libanais qu'il défende une cause non-libanaise? À moins qu’ils n’aient agi de la sorte en espérant obtenir une invitation du responsable de l'unité de coordination et de liaison au Hezbollah, Wafik Safa, pour qu’il les reçoive et les félicite! Ou encore pour que le Hezbollah ne les accuse pas d'être à la solde de certaines ambassades.
À cause de ses crises politiques, économiques et sociales, le Liban représente lui-même une «cause» et a besoin d’être libéré, une charge qui incombe incontestablement au nouveau président. Car le Liban a besoin aujourd’hui d’être affranchi de l’hégémonie iranienne. Il a besoin que sa justice soit soustraite aux ingérences politiques et que ses ministères soient libérés de la corruption et son peuple de l’extrême pauvreté qui le ronge.
L’adhésion du président libanais à la cause palestinienne ne lui permettra pas d’effacer le nom du Liban de la liste des États les plus corrompus au monde. Elle ne lui permettra pas non plus de le ramener dans le giron des pays arabes et occidentaux.
Cette condition posée renvoie pratiquement à l’image surréelle des deux ministres sortants de l'Énergie, Walid Fayad, et des Affaires sociales, Hector Hajjar, montrés sur une vidéo en train de lancer des pierres à la frontière sud contre les forces israéliennes, en signe d’adhésion totale à la cause palestinienne. Oui, mais voilà: le premier n’a pas été capable d’assurer une heure de courant électrique aux Libanais; quant au deuxième, les défaillances de son ministère parlent d’elles-mêmes.
L’initiative des députés dits du changement se limite ainsi à définir des critères mais ne propose pas de «nom». Celui-ci sera déterminé plus tard. Avancer le nom d’un candidat serait peut-être pour eux un simple détail! Mais que se passerait-il si toutes les forces politiques adhéraient à leurs critères sans pouvoir s’entendre sur le nom d’un candidat à la présidentielle? Ou, plus encore, si elles menaçaient toutes de recourir à la pression populaire au cas où d’autres forces refuseraient un nom proposé?
Une autre question se pose: Avec tout ce qu’ils ont enduré et qu’ils continuent d’endurer, les Libanais pourront-ils supporter d’avoir un président qui brandit «l’épouvantail» de Jérusalem, ouvrant ainsi la voie à tous les régimes et forces politiques pour qu’ils greffent leurs slogans dessus? Pourront-ils tolérer un chef de l’État qui fixe parmi ses objectifs la libération de la Palestine ou qui consacre de nouveau le triptyque armée-peuple-résistance?
La réaction des Libanais sur les réseaux sociaux, après l’annonce de l’initiative présidentielle des parlementaires, est suffisante pour montrer qu’ils veulent un président qui croit et adhère seulement à la cause libanaise et qui s’engage avant toute autre chose à protéger leurs droits et à préserver leur dignité.
Cette initiative, que j'ai relue plus de trois fois, pose une condition stricte, à savoir l’adhésion du nouveau président libanais à la cause palestinienne. Il va sans dire que celle-ci concerne le peuple libanais ainsi que la majorité des Arabes et n’a donc pas besoin de figurer au cœur d’une initiative présidentielle. La question qui se pose surtout est de savoir comment les députés dits du changement peuvent-ils poser comme condition au nouveau président de faire sienne la cause d’un État autre que le sien?
Que se passerait-il si le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, établissait à son tour une série de critères pour l’élection d’un nouveau chef de l’État, dont la nécessité qu’il adhère à la cause iranienne et à la libération de Jérusalem? Les députés dits du changement sortiraient-ils de leurs gonds pour faire paraître un communiqué critiquant la formation chiite qui exige d’un chef d’État libanais qu'il défende une cause non-libanaise? À moins qu’ils n’aient agi de la sorte en espérant obtenir une invitation du responsable de l'unité de coordination et de liaison au Hezbollah, Wafik Safa, pour qu’il les reçoive et les félicite! Ou encore pour que le Hezbollah ne les accuse pas d'être à la solde de certaines ambassades.
À cause de ses crises politiques, économiques et sociales, le Liban représente lui-même une «cause» et a besoin d’être libéré, une charge qui incombe incontestablement au nouveau président. Car le Liban a besoin aujourd’hui d’être affranchi de l’hégémonie iranienne. Il a besoin que sa justice soit soustraite aux ingérences politiques et que ses ministères soient libérés de la corruption et son peuple de l’extrême pauvreté qui le ronge.
L’adhésion du président libanais à la cause palestinienne ne lui permettra pas d’effacer le nom du Liban de la liste des États les plus corrompus au monde. Elle ne lui permettra pas non plus de le ramener dans le giron des pays arabes et occidentaux.
Cette condition posée renvoie pratiquement à l’image surréelle des deux ministres sortants de l'Énergie, Walid Fayad, et des Affaires sociales, Hector Hajjar, montrés sur une vidéo en train de lancer des pierres à la frontière sud contre les forces israéliennes, en signe d’adhésion totale à la cause palestinienne. Oui, mais voilà: le premier n’a pas été capable d’assurer une heure de courant électrique aux Libanais; quant au deuxième, les défaillances de son ministère parlent d’elles-mêmes.
L’initiative des députés dits du changement se limite ainsi à définir des critères mais ne propose pas de «nom». Celui-ci sera déterminé plus tard. Avancer le nom d’un candidat serait peut-être pour eux un simple détail! Mais que se passerait-il si toutes les forces politiques adhéraient à leurs critères sans pouvoir s’entendre sur le nom d’un candidat à la présidentielle? Ou, plus encore, si elles menaçaient toutes de recourir à la pression populaire au cas où d’autres forces refuseraient un nom proposé?
Une autre question se pose: Avec tout ce qu’ils ont enduré et qu’ils continuent d’endurer, les Libanais pourront-ils supporter d’avoir un président qui brandit «l’épouvantail» de Jérusalem, ouvrant ainsi la voie à tous les régimes et forces politiques pour qu’ils greffent leurs slogans dessus? Pourront-ils tolérer un chef de l’État qui fixe parmi ses objectifs la libération de la Palestine ou qui consacre de nouveau le triptyque armée-peuple-résistance?
La réaction des Libanais sur les réseaux sociaux, après l’annonce de l’initiative présidentielle des parlementaires, est suffisante pour montrer qu’ils veulent un président qui croit et adhère seulement à la cause libanaise et qui s’engage avant toute autre chose à protéger leurs droits et à préserver leur dignité.
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