Ancienne journaliste, l’une des premières bloggeuses, influenceuse pionnière du Frenchy style, Samar Seraqui de Buttafoco est une Libanaise connue sous l’acronyme @ulap (une Libanaise à Paris). Elle est fondatrice des marques Philiaworld et das.mot. Elle publie son premier roman, Vivre sans bruit, en 2022 aux éditions Charleston, une marque des éditions Leduc.
Sans bruit, sous le ciel de Paris, je me suis rendue à la signature du premier roman de Samar Seraqui de Buttafoco. «Pétillante et solaire», Samar est l’une de ces personnes qui regardent les choses de la vie et les êtres dans les yeux. «Vivre sans bruit» ne lui ressemblerait pas. Et pourtant, son roman raconte toute une autre histoire, celle d’une «survivante».
C’est sans bruit qu’elle a mené son combat intérieur, sans bruit qu’elle s’est tenue debout. sans bruit qu’elle a affronté les grands coups de la vie. Sans bruit, comme toutes ces femmes qui se relèvent. Et puis, elle a souri, à la caméra, aux personnes qui croisent son chemin, à la vie. «Vivre sans bruit». Et pourtant, les mots de Samar Seraqui de Buttafoco font du tapage dans la tête, dans l’âme, «au-delà des mots».
Vivre sans bruit est un témoignage de vie, avant le tout et après l’après. Quand plus rien, plus personne ne reste. Et que l’on est tant entouré.
«Vivre sans bruit», comme «ma maman». Sans bruit, dans les rues où le trottoir n’existe pas, revenir sur ses pas, pour toucher du doigt. Et puis mettre un pas devant l’autre, sur un trottoir, et sur les trottoirs et «les ponts de Paris», faire des photos…
Écrire tout haut ce qu’on aime ou ce qu’on n’aime pas, y compris les espaces intérieurs et les villes qu’on a foulées du pied. «[…] et pourtant je ne l’aime pas.»
Avoir le cran. Le cran de vivre, de voir partir ou mourir, de perdre, tout; les êtres, son passé… un collier qu’elle crie «haut et fort», comme elle, on, crie «maman». Et puis de tout reprendre, de marcher, marcher, et marcher encore, sans attendre «que le petit bonhomme passe au vert», le «Cri» au fond de la gorge. «Je perdais tout. Je continuerais à tout perdre. […] Chaque perte a fait grand bruit dans ma vie. Je n’ai rien entendu. Je n’ai retenu aucune leçon.»
«Quand j’écris un roman, il faut arriver à faire vivre des êtres imaginaires et pour cela il faut que le langage même serve de chair et d’os à ces personnages», écrivait Simone de Beauvoir. C’est ce que Samar a réussi dans son roman autobiographique au registre réaliste, multupliant les détails, tout en adoptant une structure particulière du point de vue temporel, des épisodes fragmentés, mais qui s’enchaînent dans des souvenirs pointilleux, des traits de caractère révélateurs, propres à chaque personnage, selon une logique de récit fluide qui lui est propre. Son style est simple, clair et précis. «Dans une langue maîtrisée», ses phrases sont courtes, comme un souffle trop retenu, comme un «chaque 24 décembre, je libérais ma respiration». Vivre sans bruit est un livre libérateur qui passe en revue un parcours de vie à la lumière d’une liberté intérieure, la liberté du regard, celui qui voit, qui tait parfois, souvent, et puis qui dit, écrit, garde. Il traite du cru et interroge l’injustice sans tomber dans la victimisation. Il rengorge de sensibilité et de vécu lourd, si noblement voire joyeusement porté.
Le roman passe d’un rapport à soi, aux autres, pour soulever des questionnements sociologiques, sans prétention, sans jugement de valeur non plus. Il transcende le vécu personnel, celui d’une personne aux racines et aux appartenances diversifiées, celui d’une famille d’immigrés, à une analyse-loupe de la société, celle d’ici ou d’outre-mer. Quelle est la juste frontière entre ici et là-bas? Où est ici et où alors serait le là-bas? «Entre Beyrouth, le Sud-Liban, la Palestine, la Côte-d’Ivoire et Paris, Samar Seraqui de Buttafoco entrelace la petite et la grande histoire, l’intime et le collectif. Elle explore ce qui se passe quand on sort de sa condition et restitue la vie sans bruit des femmes, celle de sa mère, la sienne.»
Les différences culturelles, sociales, personnelles, finissent par se confondre dans une dimension universelle, autour de cet être intriguant et imprévisible aux mille facettes qu’est l’humain.
Un roman bousculant, bouleversant, de fond en comble, de phrase en phrase, de mot en mot, de souffle en souffle. Un écrit qui crie tous les non-dits.
Sans bruit, sous le ciel de Paris, je me suis rendue à la signature du premier roman de Samar Seraqui de Buttafoco. «Pétillante et solaire», Samar est l’une de ces personnes qui regardent les choses de la vie et les êtres dans les yeux. «Vivre sans bruit» ne lui ressemblerait pas. Et pourtant, son roman raconte toute une autre histoire, celle d’une «survivante».
C’est sans bruit qu’elle a mené son combat intérieur, sans bruit qu’elle s’est tenue debout. sans bruit qu’elle a affronté les grands coups de la vie. Sans bruit, comme toutes ces femmes qui se relèvent. Et puis, elle a souri, à la caméra, aux personnes qui croisent son chemin, à la vie. «Vivre sans bruit». Et pourtant, les mots de Samar Seraqui de Buttafoco font du tapage dans la tête, dans l’âme, «au-delà des mots».
Vivre sans bruit est un témoignage de vie, avant le tout et après l’après. Quand plus rien, plus personne ne reste. Et que l’on est tant entouré.
«Vivre sans bruit», comme «ma maman». Sans bruit, dans les rues où le trottoir n’existe pas, revenir sur ses pas, pour toucher du doigt. Et puis mettre un pas devant l’autre, sur un trottoir, et sur les trottoirs et «les ponts de Paris», faire des photos…
Écrire tout haut ce qu’on aime ou ce qu’on n’aime pas, y compris les espaces intérieurs et les villes qu’on a foulées du pied. «[…] et pourtant je ne l’aime pas.»
Avoir le cran. Le cran de vivre, de voir partir ou mourir, de perdre, tout; les êtres, son passé… un collier qu’elle crie «haut et fort», comme elle, on, crie «maman». Et puis de tout reprendre, de marcher, marcher, et marcher encore, sans attendre «que le petit bonhomme passe au vert», le «Cri» au fond de la gorge. «Je perdais tout. Je continuerais à tout perdre. […] Chaque perte a fait grand bruit dans ma vie. Je n’ai rien entendu. Je n’ai retenu aucune leçon.»
«Quand j’écris un roman, il faut arriver à faire vivre des êtres imaginaires et pour cela il faut que le langage même serve de chair et d’os à ces personnages», écrivait Simone de Beauvoir. C’est ce que Samar a réussi dans son roman autobiographique au registre réaliste, multupliant les détails, tout en adoptant une structure particulière du point de vue temporel, des épisodes fragmentés, mais qui s’enchaînent dans des souvenirs pointilleux, des traits de caractère révélateurs, propres à chaque personnage, selon une logique de récit fluide qui lui est propre. Son style est simple, clair et précis. «Dans une langue maîtrisée», ses phrases sont courtes, comme un souffle trop retenu, comme un «chaque 24 décembre, je libérais ma respiration». Vivre sans bruit est un livre libérateur qui passe en revue un parcours de vie à la lumière d’une liberté intérieure, la liberté du regard, celui qui voit, qui tait parfois, souvent, et puis qui dit, écrit, garde. Il traite du cru et interroge l’injustice sans tomber dans la victimisation. Il rengorge de sensibilité et de vécu lourd, si noblement voire joyeusement porté.
Le roman passe d’un rapport à soi, aux autres, pour soulever des questionnements sociologiques, sans prétention, sans jugement de valeur non plus. Il transcende le vécu personnel, celui d’une personne aux racines et aux appartenances diversifiées, celui d’une famille d’immigrés, à une analyse-loupe de la société, celle d’ici ou d’outre-mer. Quelle est la juste frontière entre ici et là-bas? Où est ici et où alors serait le là-bas? «Entre Beyrouth, le Sud-Liban, la Palestine, la Côte-d’Ivoire et Paris, Samar Seraqui de Buttafoco entrelace la petite et la grande histoire, l’intime et le collectif. Elle explore ce qui se passe quand on sort de sa condition et restitue la vie sans bruit des femmes, celle de sa mère, la sienne.»
Les différences culturelles, sociales, personnelles, finissent par se confondre dans une dimension universelle, autour de cet être intriguant et imprévisible aux mille facettes qu’est l’humain.
Un roman bousculant, bouleversant, de fond en comble, de phrase en phrase, de mot en mot, de souffle en souffle. Un écrit qui crie tous les non-dits.
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