Des secouristes affirment qu'une frappe israélienne sur une école de Gaza a tué 28 personnes
Des Palestiniens réagissent après qu'une frappe israélienne a touché l'école Rafidah qui héberge des personnes déplacées à Deir al-Balah dans le centre de la bande de Gaza, le 10 octobre 2024. ©Eyad BABA / AFP

Des secouristes à Gaza ont déclaré qu'Israël avait mené jeudi une attaque aérienne meurtrière sur une école abritant des familles déplacées par la guerre.

Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé jeudi avoir recensé 28 morts à la suite d'une frappe israélienne sur une école de Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza.

“Nos équipes se sont occupées de 28 morts et 54 blessés à la suite du ciblage par l'armée d'occupation israélienne de l'école Rafidah, attenante à notre siège à Deir el-Balah”, indique un communiqué du Croissant-Rouge.

Le ministère de la Santé à Gaza a confirmé ce bilan dans un communiqué séparé.

Selon un communiqué militaire israélien, l'armée de l'air “a mené une frappe précise sur des terroristes agissant dans un poste de commandement [...] installé à l'intérieur de bâtiments ayant servi auparavant” pour cette école.

Cette attaque est la dernière en date d'une longue série de frappes israéliennes sur des écoles reconverties en centres d'hébergement pour des déplacés de la bande de Gaza où la guerre entre Israël et le Hamas fait rage depuis plus d'un an.

L'armée israélienne accuse les combattants du groupe palestinien d'opérer sciemment à partir d'écoles ou d'infrastructures civiles et de se servir de la population et des déplacés comme de boucliers humains, ce que le Hamas dément.

L'armée israélienne assure avoir pris “de nombreuses mesures [...] pour réduire le risque de nuire aux civils”, mais le ministère de la Santé à Gaza l'accuse d'avoir “commis un nouveau massacre en visant des personnes déplacées à l'école Rafidah”.

Le 25 septembre, la Défense civile de Gaza avait annoncé la mort de 15 personnes dans une frappe israélienne sur une autre école transformée en centre d'accueil pour déplacés, dans le camp de réfugiés palestiniens de Jabalia, au nord de la ville de Gaza. Cette zone est aujourd'hui au cœur d'une nouvelle offensive militaire israélienne contre les groupes armés palestiniens.

“Crimes contre l'humanité”

En parallèle, des enquêteurs de l'ONU, évoquant des “crimes contre l'humanité”, ont accusé Israël de viser délibérément les installations de santé de la bande de Gaza, torturant et tuant le personnel médical.

“Israël met en œuvre une politique concertée de destruction du système de santé de Gaza dans le cadre de sa plus large offensive sur Gaza”, a déclaré jeudi, dans un communiqué, la Commission d'enquête indépendante internationale des Nations unies.

Le pays “commet des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité avec des attaques incessantes et délibérées contre le personnel médical et les installations”, a ajouté la commission.

Composée de trois membres, cette commission a été formée par le Conseil des droits de l'homme en mai 2021 pour enquêter sur les soupçons de violation de la législation internationale en Israël et dans les territoires palestiniens. Elle publiait là son deuxième rapport depuis l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas, le 7 octobre 2023, en territoire israélien, qui a provoqué la guerre en cours.

Le rapport a également mis en exergue de mauvais traitements infligés aux détenus palestiniens en Israël, comme aux otages retenus à Gaza, accusant tant Israël que les groupes armés palestiniens de “tortures” et de violences sexuelles.

Israël a accusé la commission de “discrimination systématique” à son encontre et a rejeté en bloc les conclusions du rapport de juin, qui l'accusait de commettre des crimes contre l'humanité, y compris celui d'“extermination” à Gaza.

Avec AFP

 

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