Entre humour et sensibilité, Artus explore les réalités du handicap sur scène
Artus, acteur et réalisateur, accompagné de Sofian Ribes à la projection de «Le Comte de Monte-Cristo» lors du 77ème Festival de Cannes, le 22 mai 2024. ©Loïc Venance/AFP

De retour sur scène, Artus, avec son humour sans limites, s’attaque aux tabous du handicap, partageant des blagues et des réflexions profondes dans son nouveau one man show au théâtre Edouard VII à Paris.

"Merci de rire de tout!" Après son film à succès Un p’tit truc en plus, Artus retrouve la scène avec un nouveau one man show où il continue d'aborder sans tabou des sujets qui lui tiennent à cœur, tels que le handicap.

Sur les planches du théâtre Édouard VII à Paris, où il se produit jusqu'au 31 décembre avant une tournée de janvier à avril, l'artiste a troqué ses habits de réalisateur et d'acteur pour ceux d'un humoriste polyvalent qu'il incarne depuis plus de dix ans.

Vêtu d'une chemise et d'un pantalon noirs, il plonge d'abord dans l'autodérision. Après avoir annoncé avoir perdu 35 kilos en quatre mois, il se moque de son ancien surpoids. Il mime être assis sur une chaise en plastique de jardin, capable à peine de le soutenir et raconte une anecdote humiliante vécue au parc Astérix, où il lui était impossible de fermer le harnais de sécurité d'un manège: un simple bracelet coupe-file ne suffisait pas, il lui aurait plutôt fallu un "coupe-faim", ironise-t-il.

Après un détour par le monde "poétique" du rugby et une expérience peu glamour dans un centre de jeûne en Allemagne, Artus revient à un de ses sujets de prédilection: l'humour sur le handicap.

Son film, sorti en mai, est devenu le neuvième long-métrage le plus vu de l'histoire du cinéma français avec 10,7 millions de spectateurs. Il revendique la possibilité de rire avec les personnes en situation de handicap et non à leurs dépens.

Un mois après la fin des Jeux paralympiques, le comédien actualise un sketch de 2020 sur le handisport qui a atteint 10 millions de vues sur YouTube et qui l'a rendu célèbre.

"On est d'accord qu'en fonction du handicap, un mec qui n'a pas de bras, tu ne vas pas le mettre au relais", lance-t-il. Sans limites, il propose que les hommes troncs soient utilisés comme balais sur les pistes de curling. Dans le public, les rires fusent.

Entre deux transgressions, Artus devient plus sensible et se proclame porte-parole des personnes atteintes de handicaps cognitifs, louant leur spontanéité: "Ils n'ont pas ces filtres et ces barrières que nous nous imposons."

Il dénonce également le "maxi-tabou" du sexe et du handicap dans une France où l'assistance sexuelle n'est pas une option, contrairement aux Pays-Bas.

Parodiant l'humoriste Pierre Desproges qui disait que l'on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui, Artus invite à "continuer à rire de tout mais avec tout le monde!"

Invité à un débat au Sénat mardi, il a évoqué son projet de création de centres de vacances inclusifs pour les personnes en situation de handicap, inspirés par un séjour à la campagne durant le tournage du film Un p'tit truc en plus.

Avec AFP

 

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