Lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, la communauté internationale a appelé à une désescalade face à l'intensification des combats entre Israël et le Hezbollah. Plus d'un million de personnes sont déplacées au Liban et les frappes israéliennes, visant le Hezbollah, causent de nombreuses victimes civiles, aggravant la crise humanitaire.
Le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni en urgence vendredi, a exprimé une préoccupation croissante face à l'escalade des combats entre l'armée israélienne et le Hezbollah au Liban.
Lors de cette session, la secrétaire générale adjointe aux affaires politiques, Rosemary DiCarlo, a appelé à une désescalade immédiate, soulignant la nécessité d'une solution diplomatique pour éviter une catastrophe à grande échelle. "Nous devons maintenant déployer tous les efforts possibles pour éviter une catastrophe qui toucherait non seulement le Liban et Israël, mais toute la région", a-t-elle déclaré.
Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint aux opérations de paix, a lui aussi exprimé son inquiétude, dénonçant les conséquences des affrontements sur le terrain, notamment l'intensification des opérations militaires israéliennes et le nombre croissant de civils déplacés. Il a déploré que les attaques israéliennes aient ciblé des installations de l'ONU et des Casques bleus de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban), ce qui viole le droit international. À la suite de ces frappes, plusieurs bases de la mission ont dû être temporairement évacuées en raison des risques accrus.
Malgré ces dangers, la Finul continue ses opérations humanitaires sur le terrain et reste en place avec une coordination étroite avec l'armée libanaise.
L’ambassadeur adjoint des États-Unis, Robert Wood, a insisté sur l’importance d’un "Liban fort et véritablement souverain, protégé par une force de sécurité légitime".
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a quant à lui, réitéré la nécessité de parvenir à une solution diplomatique, soulignant l’importance de la stabilité au Liban pour éviter une escalade régionale. "Nous continuons à nous engager intensément pour prévenir un conflit plus large dans la région", a-t-il déclaré.
Le Conseil de sécurité a également appelé à l'application des résolutions 1559 et 1701, qui exigent le désarmement de toutes les forces non étatiques au Liban et le retrait des troupes israéliennes du sud du pays. Les discussions ont également porté sur l'urgence de renforcer les Forces armées libanaises pour restaurer la souveraineté complète de l'État libanais sur son territoire.
"La diplomatie est la voie pour parvenir à la paix et à la sécurité pour Israël et le Liban", a déclaré à son tour la représentante du Royaume-Uni lors de la réunion.
"Nous avons besoin d'un cessez-le-feu immédiat et d'une solution politique en accord avec la résolution 1701. Les attaques contre les Casques bleus de l'ONU sont inacceptables. Le personnel de la Finul doit être protégé afin qu'il puisse remplir son mandat", a-t-elle poursuvi.
Depuis le début de la guerre au Liban, Israël a émis des ordres d'évacuation sur un quart du territoire libanais, touchant plus de 100 villages. Ce contexte a exacerbé la crise humanitaire, avec plus d’un million de personnes qui ont fui le sud du pays et environ 400.000 qui ont cherché refuge en Syrie, ainsi que des milliers de personnes cherchant désespérément à quitter le pays.
Selon le ministère libanais de la Santé, le nombre de morts a dépassé les 2.000 depuis le début du mois, avec plus de 300 décès au cours de la dernière semaine. Le secteur de la santé est sous pression et l'ONU a lancé un appel éclair pour recueillir 425 millions de dollars afin de répondre aux besoins humanitaires immédiats.
Frappes israéliennes sur Beyrouth
Dans une nouvelle escalade, l'aviation israélienne a bombardé, pour la première fois, des zones en dehors de la banlieue sud de Beyrouth. Le jeudi 10 octobre au soir, des frappes ont touché les quartiers densément peuplés de Ras al-Nabeh et Noueiri, tuant 22 personnes et en blessant 117 autres, selon un bilan provisoire du ministère de la Santé. Bien que l'armée israélienne insiste sur le fait que ses frappes touchent des cibles militaires, la concentration de la population civile dans ces quartiers rend ces bombardements dévastateurs pour les habitants.
Appels à un cessez-le-feu
Face à cette intensification des violences, les appels à un cessez-le-feu immédiat se multiplient. Le Conseil de sécurité a exhorté Israël à retirer ses troupes du sud du Liban et le Hezbollah à cesser ses tirs de roquettes sur Israël. La France, quant à elle, prépare une conférence internationale sur le Liban prévue le 24 octobre, dans le but de mobiliser davantage d’aide pour le pays et d’encourager une solution diplomatique durable. En attendant, la situation humanitaire au Liban continue de se détériorer et l’ONU presse les États membres de répondre à son appel à l’aide pour soutenir les efforts de secours dans le pays.
Par Soumia Benmerzoug
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